Un officier casamancais se confie au JP: « La Casamance est notre première patrie »
J’aborde cette question lancinante sans détour et droit dans les yeux relative à la collaboration, au défaitisme et aux grands mensonges des « cadres casamançais » une création de Atepa.
Pourquoi aucun bateau de déportés Casamançais n’a-t-il jamais été arrêté ou dénoncé ? Plus de 400 ne sont pas retournés en Casamance depuis 1984. Des témoignages existent étayant qu’une vingtaine de Casamançais ont été jetés vivants en plein océan Atlantique infesté de requin. Une personne a pourtant rejoint miraculeusement le rivage : George Manga. Son témoignage est « hallucinant ».
Pourquoi les prisonniers politiques Casamançais n’ont jamais reçu le soutien de ces cadres ? 113 morts dans les différentes prisons de Dakar, Rufisque, Koutal, Kolda et Tambacounda et les camps de tortures des gendarmeries de Mbao et Thionk- entre janvier et février 1984.
Il y a eu des marins sénégalais qui ont refusé d’arrêter des Casamançais dont certains ont été banni de l’armée ou simplement exécuter.
Je suis sidéré qu’on soit encore incapable en tant que « cadres » casamançais de regarder notre histoire en face, d’en débattre pour que demain les Casamançais croient en leurs filles et fils qui ont pris le chemin de l’école. Demain sera faite de nos idées mais aussi de nos valeurs authentiques de démocratie et de solidarité mais aussi de liberté et de tolérance.
Vous le savez mieux que moi que beaucoup de documents ne sont pas toujours accessibles, ni public ni aux historiens. Certains de ces documents sénégalais sont obtenus par fraude, photocopiés et bientôt disponibles sur internet avec les services de CasaLeaks proche de WikiLeaks basé aux Etats-Unis. Cela va provoquer un séisme terrible.
Dommage je ne suis pas historien ! J’aurai soutenu une thèse d’histoire contemporaine sur les déportés de la Casamance. Un ami de Suisse pourrait m’y aider volontiers.
Ne m’évoquer surtout le cas des médias sénégalais qui ne parleront pas de ces cas. Ce n’est pas forcément leur rôle, car ils sont dans l’instantané et non dans la réflexion.
Vous autres « cadres » restent encore frileux pour aborder certains sujets historiques et ces sujets restent tabous par votre volonté. L’éducation des enfants de la Casamance ne peut se priver de ce chapitre douloureux de Casamance. Le droit de savoir, le droit de comprendre, le droit de bâtir un avenir sans la haine pour un juste milieu entre l’objectivité, la repentance, l’indépendance ou l’intégration.
Je sais que beaucoup de cadres casamançais sont ou restent un modèle de résistance. Ce qui choque, je le dis, cela n’a pas été votre cas Messieurs Atépa et Co. Je suis cependant content de moi puisque j’estime être dans une démarche citoyenne casamançaise.
SINKUR BADIN depuis le Pays et membre du Groupe d’Etudes pour l’Indépendance de la Casamance (GEIC )