Le 18ème Congrès du parti communiste chinois s’ouvrira le 8 novembre à Pékin. Il est prévu de procéder à la rotation de l’élite au pouvoir : l’actuel leader du CC du parti communiste Hu Jintao sera remplacé par Xi Jinping qui dirigera la Chine pendant dix ans.
Il est possible que l’économie chinoise devance l’économie américaine et accède au leadership mondial. Dans cet ordre d’idée, le prochain congrès et le transfert du pouvoir du camarade Hu au camarade Xi sont des événements historiques.
Bien qu’il n’existe pas en Chine de scrutin démocratique, les leaders ne restent pas au pouvoir pendant longtemps. La rotation des numéros un est engagée depuis l’époque de Deng Xiaoping tous les dix ans. On apprend bien avant le congrès qui sera le suivant. Xi Jinping s’est fait valoir comme un excellent gestionnaire. Son attitude envers le parti communiste y est subordonnée, estime le directeur du Centre chinois d’études stratégiques Alexei Maslov :
« Le parti communiste est pour lui une sorte de business club chargé de la gestion de la Chine. Xi adopte une attitude souple envers les idées et les mots d’ordre communistes, il appartient à la génération de politiciens pragmatiques prêts à étendre dans l’intérêt de la croissance et du développement de la Chine l’influence économique et politique du pays dans le monde ».
De l’avis des experts, la Chine ne pourra pas évoluer aussi dynamiquement qu’auparavant. Vu de l’extérieur, le Parti communiste chinois est un monolithe indestructible. Or, des scandales ont bouleversé le pays avant le 18ème congrès. Par exemple, la disgrâce du leader influent Bo Xilai. Un autre scandale a éclaté à la veille du congrès. Le New York Times a publié un article affirmant que la famille du président du Conseil d’Etat Wen Jibao possédait une fortune de 3 milliards de dollars. Ces informations émanent sans aucun doute d’un haut fonctionnaire chinois. Donc, les conflits entre les groupes au sein de la direction du Parti communiste chinois prennent de l’ampleur, souligne Alexandre Larine, expert de l’Institut de l’Extrême-Orient.
Xi Jinping parviendra-t-il à fédérer les groupes au sein du parti communiste ? Qui vivra verra. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas s’attendre à de brusques changements dans la politique chinoise immédiatement après le congrès du parti. La révision de la politique sera souple. Le style d’administration du nouveau leader se manifeste traditionnellement vers la fin du premier quinquennat de son mandat.
Ibou Camara