Nous voulons bien apporter quelques éclaircissements sur les négociations pour la paix en Casamance.
Depuis l’année 1982, la Casamance est entrée dans une guerre pour avoir réclamée l’indépendance. Pour toute réponse, le Sénégal a utilisé la force, la violence obligeant les casamançais à se défendre par la force des armes. Le maquis est dès lors créé pour assurer la défense du peuple casamançais qui ne cesse de subir toute sorte de violation et de violences au point qu’Amnistie international tire sur la sonnette d’alarme. Dans ce mouvement vers l’indépendance, le MFDC, constituée en aile politique et en branche armée, Atika, a manifesté son unité inquiétant le Sénégal et son armée d’occupation. Mais force est de constater que dès les années 1990, des frères de lutte ont radicalement changé pour devenir des ennemis de la Casamance à la solde du Sénégal qui a utilisé la carte de la division pour mieux régner comme l’avait fait le colon français pour mieux assurer son occupation.
Le MFDC est ainsi miné de l’intérieur parce que le Sénégal a réussi à placer des taupes au sein du Mouvement de libération de la Casamance. Tout en se réclamant du MFDC pour brouiller la population Casamançaise et l’opinion internationale, ces dernières se sont constituées en factions très hostiles à toute idée d’indépendance de la Casamance. Nourries et entretenues par le Sénégal, elles ont entrepris des campagnes de sabotages à travers la Casamance et  le département de Bignona est le plus touché. Dans cette même logique des groupes de combattants ont refusée de reconnaître le nouveau chef d’Atika authentique en se mettant ainsi au service  du Sénégal qui les nourrit, les habille, les dicte et pis les arme contre leurs propres frères d’armes soutenus en cela par des intellectuels de l’aile politique installés en Europe, en Casamance où ailleurs.  Tout le monde se souvient des combats violents qui ont conduit le Général Salif Sadio et Sa troupe à abandonner ses positions du Sud pour le Nord, dans le Fogny. Au cours desdits combats opiniâtres, les vaillants soldats de SAlif SAdio ont opposé une résistance farouche contre une coalition composée de mercenaires recrutées par le Sénégal, de l’armée Bissau guinéenne, de l’armée du Sénégal et fort du comble des rebelles de la Casamance, qui, hier, étaient dans les rangs de l’armée casamançaise.  En homme stratège, Salif Sadio a donc décidé de se replier vers le nord où il continue de bâtir une véritable armée rompue aux méthodes de la guerria et dont la force de frappe est redoutable. Ainsi s’explique les nombreux prisonniers faits en 2011 début 2012. Jamais, dans l’histoire de la lutte de libération de la Casamance, Atika  n’a, en fait, fait face à un nombre impressionnant de soldats sénégalais équipés d’armes jamais utilisées sur le sol casamançais. Cette guerre, même si le Sénégal récuse le vocable, a beaucoup profité a Atika car l’ayant permis de mettre en pratique quelques techniques.   Commencée en début de cette année 2012, cette guerre n’a pas du tout duré car Atika commençait à prendre le dessus sur l’armée d’occupation  sénégalaise. Pourtant Salif avait mis en garde à travers un communiqué où il invitait le Sénégal  à des négociations sincères mais son appel a été considéré comme une fuite en avant démentie par les faits sur le terrain.
Dans ces conditions un certain nombre de questions s’imposent :
1-      Comment refuser le titre de Chef de Atika à celui qui lutte depuis toujours pour matérialiser les aspirations légitimes du peuple casamançais, celui qui n’a d’autres objectifs que de combattre l’armée d’occupation du Sénégal et non contre ses propres frères. Car les autres soient disant factions du MFDC n’ont de but que d’éliminer le groupe de SALIF Sadio.
2-      Avec qui négocier étant entendu que   seuls Salif et son groupe  combattent l’armée du Sénégal et tentent de protéger les Casamançais contre les abus de celle-ci. On ne négocie qu’avec celui qui fait la guerre et non avec  ceux qui ont renoncé à la lutte attendant une insertion dans l’armée sénégalaise où dans les corps paramilitaires. César Atoute BAdiate, Ousmane Niantang Diatta, le groupe de Diakaye pour ne pas les nommés sont des milices pro-sénégalaises  dont l’objectif sournois est d’éradiquer toute personne revendiquant l’indépendance de la Casamance.
3-      A- t-on besoin d’une assistance du Sénégal pour une éventuelle réunification du MFDC, si bien entendu les rebelles de la Casamance se convertissaient ? Précisons que celui qui s’est éjectée de la roue doit s’avoir comment s’y remettre sinon s’adonnait à autre chose comme l’a si bien  clairement fait Jean-Marie François Biagui, la taupe incontestée du Sénégal.
4-      Pourquoi le cercle des intellectuels de la Casamance que nous respectons beaucoup joue la carte de la division et se refuse de reconnaître le travail abattu par le groupe de Salif redonnant la crédibilité d’Atika ?
5-      Qu’est-ce qui empêche à ce cercle d’intellectuels de rencontrer Salif  pour harmoniser les positions car tout le monde a bien entendu son appel pour des négociations justes ce avant la rencontre de Rome entre le MFDC et une délégation du gouvernement du Sénégal ?
6-      Que cherche le cercle des intellectuels en armant les rebelles de la Casamance contre l’armée de libération de la Casamance ?
Que ce soit dit pour toujours celui qui travaille sans tricherie pour l’indépendance de la Casamance est le bienvenu. Nous ne sommes contre personne. Nous demandons à tout le monde de rester fidèle  à la lutte pour l’indépendance, aux repentis où encore aux rebelles de la Casamance de serrer les rangs, il n’est pas tard pour bien faire. Les luttes inutiles ne font que profiter à l’ennemi. La Casamance n’a pas besoin de ça et je crois savoir que l’objectif unique ayant conduit les gens à regagner le maquis n’a jamais été de faire une guerre fratricide. Et ceci doit rester le crédo de tout le monde pour une Casamance libre, indépendante où règnent la paix, la justice et la démocratie.
Lambaye Diabang / recueilli par Balanta Mané