La Casamance fait peur : Le nouveau président sénégalais Macky Sall ne dit aucun mot sur la Casamance.
Dans sa première déclaration publique après son succès devant Abdoulaye Wade, Macky Sall a compris que «l’ampleur de cette victoire aux allures de plébiscite exprime l’immensité des attentes de la population, j’en prends toute la mesure.Ensemble, nous allons nous atteler au travail. »
Macky Sall, plusieurs fois ministre, puis Premier ministre de Wade, avait indiqué avoir «plusieurs urgences», la «situation dramatique des finances publiques», «le règlement de la situation alimentaire préoccupante de plus de 800 000 Sénégalais» menacés de famine dans le nord du pays à cause de la sécheresse et la réduction du chômage qui dépasse les 40%.Macky Sall a également cité le coût de la vie, le prix du carburant, les inondations dans les banlieues de Dakar, les coupures d’électricité et l’emploi des jeunes.
Il entend pour y parvenir revoir «très rapidement la gouvernance» pour «qu’on allège le fonctionnement de l’Etat», en réduisant en particulier les représentations diplomatiques du Sénégal et en baissant de moitié environ le nombre de ministres qui sont actuellement une quarantaine. Le Sénégal fait cependant partie des pays les moins avancés (PMA), son économie est très tournée vers l’Europe et l’Inde. Ses principaux partenaires économiques sont la France, l’Inde et l’Italie.
Ses principales recettes proviennent de la pêche et du tourisme principalement de la Casamance. Le secteur agricole emploie environ 78 % de la population. Cependant, la part du secteur primaire dans le Produit intérieur brut (PIB) ne cesse de décroître. Sa croissance annuelle de 1,2% ne suffit pas à subvenir aux besoins d’une population qui se développe deux fois plus rapidement. Le Sénégal importe les quatre cinquièmes du riz consommés dans le pays, alors que l’explosion des prix des produits alimentaires dans le monde a incité bon nombre de pays africains à accroître leurs productions vivrières.
Voici donc le tableau de bord de Macky Sall qui ne dit aucun mot sur la situation de guerre en Casamance. Lui qui oublie vite que ce dossier lui avait été confié puis arraché au profit du général Fall. Ainsi se moque t-il de ces électeurs notamment casamançais qui ont suivi le mot d’ordre de leur leader politique mais aussi de toute la Casamance qui n’a pas de place dans son agenda. Considère –t-il déjà la Casamance comme un état à par entière pour ne pas s’immiscer dans ses affaires intérieures ? Wait and see !
Passée l’euphorie de sa victoire, le nouveau président Macky Sall fera, sans aucun doute, face comme tous ses précédents, à la Casamance debout et inflexible sur l’indépendance de son territoire.
Bintou Diallo pour le Journal du Pays