L’urgence de se battre, de crier fort « assez! » et en une seule voix
On pourrait simplement s’entendre qu’il s’est agi là d’une des pires bourdes de l’année 2012 et ne pas aller plus loin. Mais non. Car ce dérapage politique est un autre exemple du comportement outrageant que les Casamançais devons souffrir des disciples du wadisme dans ses formes les plus vicieuses. Macky Sall n’est autre que l’un de ces politiciens et grands affairistes (l’étalage de ses bien personnels depuis 2000, maisons au Canada et aux Etats-Unis, comptes bancaires, couvre la une des journaux) qui ont essayé pendant des années – et ont réussi en grande partie – à promouvoir et à imposer dans la vie de tous les jours des Casamançais, l’idée que notre devoir envers le Sénégal, est de le servir ce pays par la force.
Le pétrole offshore est toujours exploité sur la côte ouest de la Casamance, le trafic du bois d’ébène continue, les bateaux de pêche étrangers sillonnent quotidiennement les eaux poissonneuses, les terres des habitants du Fouladou sont distribuées chaque jour à des marabouts et fonctionnaires venus d’ailleurs, les permis de commerce de l’anacardier est volontairement mis hors des mains des locaux, la gouvernance de la Casamance est ainsi conditionnée.
Les deux premiers voyages de Macky Sall comme président l’ont amené à Banjul et à Paris. A Banjul, il s’agit de s’assurer d’abord de la retenue du président Yahya Jammeh en cas d’une nouvelle intervention militaire de l’armée sénégalaise. Ensuite, chercher des armes en France et des conseils militaires pour passer à l’offensive prévue avant la saison des pluies. Utiliser la tribune de la CDEAO (Communauté économique des pays de l’Afrique occidentale) pour encourager une présence militaire sénégalaise en Guinée Bissau et au Mali. La Casamance sera ainsi encerclée militairement. Il ne reste plus qu’à tuer la volonté indépendantiste dans l’œuf.
La Casamance, le fusil sous la tempe, doit donc selon lui, remplir impérativement la fiche de rendement et des profits.
L’exploitation à outrance est hallucinante après 52 ans d’expérience commune avec le Sénégal. Là est le message.
Avant que le présent gouvernement sénégalais ne parvienne à imposer son idéologie rigide en terre conquise encore pour une centenaire, la Casamance doit parler d’une voix forte et claire, avec des mots que tous à travers le monde comprennent. Par ses filles et fils, elle doit s’associer aux forces démocratiques et de défenses des droits des peuples pour affronter le Sénégal.
L’urgence appelle à se battre contre les programmes politiques concoctés à Dakar, qui ressemblent plus à des rapports comptables coloniaux qu’à de réels projets d’épanouissement du peuple de Casamance. « Assez ! »
Il faut dire et répéter à toute occasion que les progrès sociaux et la sécurité financière des casamançais ne devraient jamais avoir à souffrir d’idéologie, et encore moins en celui de profits pour les corporations et d’enrichissement pour les administrateurs.
Heureusement le MFDC est toujours vivant et remet au premier point de son ordre du jour la nécessité de protéger les citoyens contre les dommages causés à nos structures sociales par les excès du Sénégal et de revendiquer à juste titre l’indépendance de la Casamance.
Bintou Diallo pour le JP