Opération de charme du MFDC envers les populations de Casamance
En engageant un travail de contact, de communication et de relation publique à travers les différentes rencontres avec les populations, la branche civile du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) mène une campagne d’explication en vue des négociations. Le mouvement souhaite aller plus loin dans les liens avec leurs frères, sœurs, pères et mères en les convoquant directement dans le maquis au nord et au sud. Une longue tradition forgée à travers les générations et que les Casamançais veulent jalousement préserver : « Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit ». Ainsi est –il primordial de conserver les relations de confiance et s’enquérir du soutien des populations dans la lutte pour l’indépendance.
Depuis une semaine, des personnalités de la Casamance ont été conviées soit à Ziguinchor à la permanence du MFDC, soit dans les différentes localités pour se faire dévoiler les axes du programme du MFDC pour le renforcement de l’unité et les préparatifs d’une éventuelle rencontre à l’étranger avec l’état sénégalais.
Tout en rappelant l’héritage d’Aline Sitoé Diatta et de Moussa Molo Baldé en passant par Fodé Kaba Doumbouya, Yoro Baldé de Vélingara s’est exprimé à notre envoyé spécial en ces termes : « Ce sont nos frères du maquis qui nous soutiennent pour le recouvrement de tous nos droits légaux et légitimes.» Et le représentant de la résistance au Fouladou de situer la feuille de route de ce que serait pour lui la trajectoire des relations entre les populations, le mouvement et les combattants. « D’abord, nous devons poursuivre les bonnes traditions et sauvegarder les intérêts communs. L’arbre de l’unité cultivé par nos ancêtres a besoin d’être pris en charge des deux côtés d’une génération à une autre. Par conséquent, sans l’unité, sans la liberté, sans l’indépendance, sans la paix et sans le développement, il est impossible de voir la prospérité et le progrès en Casamance. Ensuite, nous devons continuer à consolider l’unité et la coopération entre nous, faciliter le développement commun, le progrès et aider à construire un ordre national économique plus juste et plus rationnel », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « Après cette guerre injuste qui nous a été imposée, nous devons déployer encore les efforts nécessaires pour nous réadapter et créer des conditions favorables à faire adhérer l’opinion publique à notre programme commun. Il faut créer des écoles, former les populations, faire bénéficier à tout le monde l’éducation et la culture. Tout en créant une armée républicaine moderne digne de ce nom, nous devons renforcer le développement social, la promotion de l’éducation, la culture et l’art, la médecine et la santé, la protection de l’environnement, la démocratie, les droits de l’Homme et la promotion des droits politiques. Nous devons enfin, renforcer la solidarité et la coopération avec les pays limitrophes et participer de manière active, en concert avec la communauté internationale, à construire ensemble un monde harmonieux, juste et équilibré. Nous devons permettre une interaction efficace entre la diplomatie du prochain gouvernement, la diplomatie parlementaire, la diplomatie des partis et la diplomatie publique de manière à établir une structure globale de coopération.»
Selon plusieurs observateurs, ce genre de démarche et de discours a séduit les populations. Celles-ci sont toujours prêtes à soutenir de près ou de loin les efforts de conquête de liberté.
Emile Tendeng