2013: lourd bilan de 129 journalistes tués
Le bilan de l’année 2013 est très lourd pour les journalistes: 129 d’entre eux ont été tués dans 28 pays, selon le rapport annuel de la PEC publié lundi à Genève. En Syrie, pays le plus dangereux, le nombre d’enlèvements a fortement augmenté.
La Syrie arrive en tête de la liste des victimes pour la deuxième année consécutive, avec 17 journalistes tués.L’Irak est en 2e position avec 16 tués, devant le Pakistan (14), les Philippines (11) et l’Inde (9), selon la Presse Emblème Campagne (PEC).
Les journalistes ont été les victimes d’une vague d’enlèvements sans précédent en Syrie: au moins 15 d’entre eux sont actuellement détenus, dont quatre Français, trois Espagnols, deux Américains et deux Suédois. Au moins 15 autres journalistes étrangers ont été détenus et libérés ou ont réussi à s’enfuir cette année, soit au total 30 enlèvements ou disparitions recensés par l’ONG. La plupart sont détenus par des groupes armés islamistes cherchant à financer la guerre.
La PEC lance un appel à la libération de tous les otages d’ici la conférence internationale de paix sur la Syrie « Genève 2 » le 22 janvier à Montreux.
Parmi les autres pays les plus dangereux en 2013, le rapport mentionne la Somalie, au 6e rang, avec huit tués, suivie de l’Egypte (7), du Brésil (6), du Mexique (5), du Guatemala (4 tués).
Suivent l’Afghanistan, la Colombie, le Honduras, la Libye et la Russie, avec trois tués dans chaque pays. Deux journalistes ont perdu la vie en Haïti, au Kenya, Mali et Paraguay. Enfin un journaliste a été tué en Côte d’Ivoire, Centrafrique, Equateur, Nigeria, Ouganda, Pérou, République démocratique du Congo, Tanzanie et Yémen, selon la PEC.
Par région, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord arrivent en tête avec 44 tués (34%), devant l’Asie 37 (29%) et l’Amérique latine 27 tués (21%). L’Afrique vient en 4e position avec 18 tués (14%), devant l’Europe 3 tués (2%).
Comparativement, 141 journalistes avaient été tués en 2012, un record, 107 en 2011, 110 en 2010 et 122 en 2009 – soit au cours des cinq dernières années un total de 609 victimes, une moyenne de 122 par année, un journaliste tué tous les trois jours, selon le décompte de la PEC.
Ibou Camara