Bras de fer entre Barack Obama et Vladimir Poutine sur la Syrie
Le sommet du G8 s’ouvre ce lundi en Irlande du Nord, avec le conflit en Syrie qui va dominer les débats de la première journée. Une rencontre entre les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine, l’allié de Damas se montrant peu enclin aux concessions, s’annonce délicate.
Alors que les pays occidentaux alliés de l’opposition syrienne envisagent de livrer des armes aux rebelles syriens pour « rééquilibrer » les forces sur le terrain en vue d’une éventuelle négociation, Vladimir Poutine, très offensif, a prévenu que Moscou « ne pouvait envisager » une telle hypothèse.
« Je pense que tout le monde sera d’accord sur le fait que ça ne vaut pas la peine de soutenir des personnes qui non seulement tuent leurs ennemis mais mangent aussi leurs organes en public et devant les caméras », a-t-il lancé dimanche à l’issue d’une rencontre à Londres avec le premier ministre britannique David Cameron. Il faisait référence à une vidéo diffusée en mai et montrant un rebelle syrien éviscérant un soldat.
« Ligne rouge »
« Nous ne violons aucune règle ou norme et nous appelons tous nos partenaires à agir de la même façon », a insisté M. Poutine, dont le pays arme le régime de Bachar al-Assad.
De son côté, la Maison Blanche a accusé jeudi Damas d’avoir franchi « une ligne rouge » et d’avoir utilisé des armes chimiques. Et d’annoncer qu’elle allait augmenter son soutien à l’opposition syrienne, sans pour autant dire clairement qu’elle allait livrer des armes.
M. Poutine s’entretiendra également en bilatérale avec le président français François Hollande, juste avant l’ouverture du sommet à Lough Erne, un complexe luxueux au bord d’un lac sauvage. M. Hollande devrait présenter à son homologue russe les preuves dont dispose Paris de l’utilisation de gaz sarin par le régime syrien, accusations qui ont laissé Moscou de marbre.
Accord de libre-échange
Paris et Londres poussent à la livraison d’armes à l’opposition syrienne et des représentants occidentaux en ont discuté en fin de semaine en Turquie avec Selim Idriss, le chef de l’état-major de l’ASL, l’armée syrienne libre, principale composante de la rébellion.
Avant le début officiel du sommet, Européens et Américains se réuniront pour signer le lancement des négociations de l’accord de libre-échange transatlantique.
Les dirigeants vont ensuite débattre de la situation économique générale dans un contexte de reprise fragmentée. Aucune nouvelle initiative n’est attendue.
Ibou Camara