Burkina Faso / Mali / Azawad : Espoir dans les négociations
Le médiateur de la CEDEAO, Blaise Compaoré a entamé samedi à Ouagadougou avec les groupes armés touareg (MNLA et HCUA) et les autorités maliennes des discussions qui devront aboutir à un accord pour la tenue de la présidentielle prévue le 28 juillet dans tout territoire malien. Initialement prévu pour débuter hier vendredi à 18h30 (GMT), ces discussions avaient été reportées à ce jour suite à la volonté des autotités maliennes d’intégrer dans les discutions d’autres groupes dont le Mouvement des arabes de l’Azawad (MAA).
Les négociations se sont déroulées autour de quatre points essentiels, selon le plan du médiateur :
1) la cessation des hostilités,
2) le redéploiement de l’administration générale, des forces de défense et de sécurité au nord du Mali et en particulier à Kidal,
3) la création d’un mécanisme de suivi et d’évaluation comme mesure d’accompagnement,
4) la poursuite des pourparlers de paix après la présidentielle en vue de l’établissement d’une paix définitive.
Une réquête de dernière minute qui n’a pas été du goût de la délégation conjointe du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), forte de 34 memebres dont deux femmes. C’est donc entre les parties concernbées dès le départ que les discussions se sont finalement ouvertes à Ouagadougou autour du médiateur Blaise Compaoré et en présence d’une délégation de la communauté internationale, qui devra garantir le respect par les différentes parties des accoids qui pourront être trouvés. Selon le chef de la médiation, ce dialogue inter malien s’impose pour deux raisons majeurs.
« D’abord l’impérieuse nécésité de tenir l’élécetion présidentielle qui marquera la fin de la transition et consacrera la mise en place d’un pouvoir démocratique, légitime à même d’engager l’Etat malien dans la recherche d’une solution durable de paix. » Pour le président Compaoré, il s’avère donc indispensable de créer les conditions propices à la tenue de cette électuion qui déterminera l’avenir institutionnel et politique du Mali. En outre , a-t-il souligné, il est urgent de consolider l’unité nationale et la cohésion sociale mise à rude épreuve par la crise afin que le nord Mali ne soit plus le sanctuaire des groupes extrémistes à vocation transfrontalière. « La réussite des pourpalers favorisera le retour des personnes déplacées et constituera le socle de stabilité et de paix pour le Mali et l’ensemble de la sous région », a estimé M. Compaoré.
Pour y parvenir à cette réussite, le président Compaoré a proposé un plan de négociation qui s’articule autour de différents points éssentiels. Il s’agit d’abord de la céssation des hostilités, toute chose qui, selon lui, créera les conditions de sécurité, indispensables à la tenue des élections et favorisera le retour des réfugiés et des déplacés, puis du redéploiement de l’administration générale, des services sociaux de base et des Forces de défense et de sécurité (FDS) au nord Mali et en particulier à Kidal, selon des modalités pacifiques. Selon le médiateur, il faudra également créer un mécanisme de suivi évaluation, comme une mesure d’accompagnement, composé des pays de la sous région, des organisations et partenaires techniques et financiers du Mali. Enfin, il faudra poursuivre les pourparles de paix après l’élection présidentielle en vue de l’établissement d’une paix définitive pour développement durable et inclusif dans le nord Mali, a ajouté Blaise Compaoré. Quant au conseiller spécial du président malien pour le Nord, Tiébilé Dramé, il a invité les groupes armés touareg du nord au respect de la résolution 2100 des Nations unies exige le respect de l’intégrité territoriale du Mali et de sa laïcité. Peu avant les discussions, il dit confiant de parvenir à un accord pour permettre au scrutin du 28 juillet de se tenir sur toute l’étendue du territoire national, y compris Kidal.
« Je sens qu’un consensus est en train de voir le jour et je suis optimiste sur la signature d’un accord le 10 juin à Ouagadougou », a-t-il affirmé. Un avis partagé par le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, selon qui «il y a de très bonnes prédispositions. Tous les acteurs sont d’accord sur les questions essentielles et il ne reste qu’à discuter des modalités pratiques pour la tenue de la présidentielle du 28 juillet». C’est dire donc qu’un compromis devra être trouvé au cours de ces discussions, lancées par la médiation le 27 mai, pour la tenue de la présidentielle sur tout le territoire malien dont Kidal, emparé début février par le MNLA qui refuse le retour de l’armée et de l’administration malienne dans la ville. Le compromis devra permettre non seulement l’organisation des élections sur toute l’étendue du territoire malien mais aussi l’établissement d’un agenda pour la suite des négociations après la présidentielle et l’identification des lieux de ces futures négociations. La seule condition de compromis demeure cependant, selon les touaregs, la reconnaissance de leur droit à l’autodétermination du nord du Mali. Des enjeux majeurs comme la question du désarmement des rebelles touaregs devront également être débattues. Les discussions inter-maliennes surviennent alors que des combats opposent depuis mercredi 5 juin les forces maliennes aux touaregs du MNLA à Anefis (100 km de Kidal), dans le nord-est du Mali.
Koaci / Ibou Camara