« La seule liberté digne de ce nom est de travailler à notre propre avancement à notre gré, aussi longtemps que nous ne cherchons pas à priver les autres du leur ou à entraver leurs efforts pour l’obtenir », écrit John Stuart Mill.
Depuis 1960, la Casamance n’a jamais été soumise à référendum. La Constitution de l’Etat du Sénégal s’est imposée en dictat et cette démarche n’est pas démocratique. Quelques enseignants comme Emile Badiane et compagnie, soucieux d’un pouvoir élitiste, s’écartent du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) et s’arrogent tous les droits, dont celui de ne jamais consulter les citoyens casamançais sur les enjeux majeurs qui se posent dans une union avec le Sénégal de Léopold Sédar Senghor. Ils se sont rendus coupables de valider à leur guise une entité malsaine qui nie la primauté de la souveraineté du peuple de Casamance.  Ils se sont engagés dans une Constitution qui s’applique par défaut de ne pas être soumise par référendum. Avaient-ils peur de la démocratie directe? Alors ils ne seraient pas des démocrates. Avaient-ils volé les droits du peuple ? Alors ils seraient des usurpateurs.

Oui, les Casamançaises et Casamançais ont soif de grandeur démocratique et il faut être assez grand pour reconnaître et accepter les fautes d’un Etat sénégalais qui jusqu’à ce jour nie la primauté des droits de la souveraineté et de l’indépendance du peuple de Casamance.

Puisque le Sénégal ne bouge pas sur ce dossier, alors faudra t-il donner l’occasion à ce peuple souverain de Casamance d’user sans condition, ni délai, des pleins pouvoirs démocratiques qui sont les siens ?  C’est possible si le MFDC c’est-à-dire toutes les forces démocratiques citoyennes et politiques du peuple s’engagent à former un gouvernement pourquoi pas en exil.

D’ailleurs, nous n’avons besoin ni de constitution, ni de référendum pour continuer notre marche vers l’indépendance.  A preuve, grâce à notre volonté de ne céder en rien sur l’essentiel,  nous avons réalisé une paix depuis tous les temps avec la Gambie et la Guinée-Bissau, la Guinée et le Mali. Quant au Sénégal, il nous a imposé la guerre et la violence dans notre espace territorial contrairement à nos coutumes et à nos lois.

Nos « amis » de l’autre côté de la Gambie,  nous ont ainsi démontré ce qu’ils entendaient par État de droit, nous allons maintenant leur démontrer qu’il existe un respect de soi qui vient en complète contradiction avec leur vision d’oppression.

Le pacte qui lierait les deux peuples, qu’on se le dise, à voler en éclats puisque nous n’avons pas apposé notre signature sur ce document qui régit ce Sénégal. Et ce, grace à un des nôtres, enseignant qu’il soit, Emile Badiane, de subodorer une immense supercherie pour nous asservir. La Casamance et ses braves filles et fils ne sont pas dupes.

Bintou Diallo