Egypte: Acquittement de 155 personnes arrêtées lors de manifestations
Un tribunal égyptien a acquitté 155 personnes arrêtées lors d’une des manifestations en faveur du président islamiste déchu Mohamed Morsi. Ces décisions surviennent au lendemain de la libération de 21 Egyptiennes pro-Morsi.
Les 155 acquittés avaient été arrêtés le 6 octobre lors d’une manifestation qui avait dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre et fait au moins 50 morts, des manifestants pro-Morsi pour la quasi-totalité. Ils comparaissaient notamment pour « violences contre les policiers » et « actes de vandalisme » mais ont été acquittés samedi par un tribunal du Caire.
Le 14 août, policiers et soldats avaient tué plus de 700 manifestants pro-Morsi en dispersant deux de leurs rassemblements au coeur de la capitale égyptienne. Cette date marque le début d’une répression implacable qui a fait plus d’un millier de morts parmi les manifestants islamistes. Ceux-ci appellent quotidiennement à manifester.
Par ailleurs, 21 étudiants islamistes dont un Turc seront jugés en Egypte pour une manifestation violente devant la prestigieuse université d’Al-Azhar au Caire, ont annoncé des sources au sein du Parquet dimanche. Ces étudiants sont accusés d’avoir attaqué les bâtiments administratifs de cette institution, la plus haute autorité de l’islam sunnite.
Un tribunal égyptien avait déjà condamné 12 manifestants islamistes à 17 ans de prison pour avoir attaqué ces bâtiments au cours d’une autre manifestation.
Samedi, 21 jeunes Egyptiennes, dont sept mineures, condamnées à de lourdes peines de prison pour avoir participé à une manifestation de soutien à Mohamed Morsi, ont été remises en liberté en appel. Leur condamnation en première instance avait déclenché un tollé chez les défenseurs des droits humains.
Ces jeunes filles avaient été condamnées le 27 novembre à 11 ans de prison pour les adultes et à la détention en centre pénitentiaire pour mineures jusqu’à leur majorité pour les autres. Les 14 adultes ont vu samedi leur peine réduite à une année avec sursis, tandis que les sept mineures ont été placées en liberté surveillée pour trois mois.
Les 21 jeunes filles avaient été condamnées notamment pour « violences » après avoir été arrêtées à Alexandrie le 31 octobre, jour où elles avaient participé à une manifestation pro-Morsi qui avait dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre.
M. Morsi a été destitué et arrêté le 3 juillet par les militaires qui ont aussitôt formé un gouvernement intérimaire. Ce dernier réprime depuis mi-août dans le sang les rassemblements d’islamistes réclamant le retour du seul chef de l’Etat jamais élu démocratiquement en Egypte.
Ibou Camara