France: le chômage grimpe à 10,4% en métropole, record depuis 1998
En France le taux de chômage a bondi à 10,4% au premier trimestre 2013, soit 0,3 point de plus qu’au trimestre précédent, atteignant un niveau inégalé depuis 1998, a annoncé jeudi l’Insee.
Le chômage, en hausse depuis mi-2011, atteint 10,8% (+0,3 point) avec les départements d’outre-mer (Dom). L’Institut national de la statistique et des études économiques a par ailleurs révisé à la baisse son estimation pour le quatrième trimestre 2012 à 10,1 % (-0,1 point) en métropole, et 10,5% avec les Dom (-0,1 point également).
Selon les dernières prévisions de l’Insee, le chômage devrait poursuivre sa hausse pour atteindre 10,6% de la population active en métropole mi-2013 et 11% avec les départements d’outre-mer.
Le record absolu en métropole est de 10,8%, un chiffre atteint à deux reprises, en 1994 et en 1997.
Alors que François Hollande a maintenu la semaine dernière son objectif d’une « inversion de la courbe du chômage avant la fin de l’année », l’OCDE, à l’instar de l’Unédic (Assurance chômage), table sur une poursuite de la hausse en 2013 et 2014.
Le Fonds monétaire international (FMI) a de son côté jugé mardi « difficile » de parvenir à inverser la courbe d’ici la fin de l’année comme promis par le gouvernement.
Exceptionnellement, l’Insee n’a pas pu publier de statistiques complètes sur l’emploi (chômage détaillé par sexe et âge, caractéristiques des conditions d’emploi, proportion de personnes en sous-emploi…).
L’Institut de statistiques donne deux explications: en premier lieu, « la mise en place de nouvelles conditions d’emploi des enquêteurs », qui s’est traduite « par une période de transition pendant laquelle le nombre d’enquêteurs disponibles n’a pas permis de couvrir l’ensemble du territoire de façon uniforme. Ceci a généré un surcroît de non-réponses qui a accru les marges d’incertitude de l’enquête ».
En outre, « cette situation a coïncidé avec le déploiement d’une refonte du processus de production de l’enquête Emploi : amélioration du questionnaire et réécriture de la chaîne de traitement des informations recueillies », indique-t-il.
Au terme d’une expertise méthodologique, l’Insee « publiera des indicateurs plus détaillés dès qu’il sera en mesure de le faire ».
Les chiffres trimestriels publiés par l’Insee sont issus d’une projection établie à partir d’une enquête menée auprès de 100.000 personnes. L’Insee considère comme chômeurs les personnes de plus de 15 ans cherchant activement un emploi et n’ayant pas travaillé au cours de la semaine de référence de l’enquête, conformément aux normes du Bureau international du travail (BIT).
AFP/ Ibou Camara