France: Sarkozy voit ses comptes de campagne invalidés
La Conseil constitutionnel français a rejeté jeudi les comptes de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy, un coup dur pour l’ex-président qui a annoncé sa démission de l’institution pour « reprendre sa liberté de parole » alors que les spéculations sur son retour politique vont bon train.
Membre de droit du Conseil en tant qu’ancien président, M. Sarkozy a annoncé sa démission de cette juridiction afin «de retrouver sa liberté de parole» devant «la gravité de la situation et les conséquences qui en résultent pour l’opposition et pour la démocratie».
La décision du Conseil constitutionnel prive l’ex-candidat du remboursement par l’État de quelque dix millions d’euros de frais de campagne et risque d’aggraver la situation financière, déjà mauvaise, de son parti UMP (Union pour un mouvement populaire), qui a fait savoir qu’elle examinerait la semaine prochaine « toutes ses conséquences ».
L’ancien premier ministre, François Fillon, qui pourrait affronter Nicolas Sarkozy lors de la primaire qu’organisera la droite en 2016 pour désigner son candidat à la présidentielle de 2017, a d’ores et déjà demandé à l’UMP de prendre à sa charge les frais du candidat non remboursés.
M. Sarkozy devra aussi restituer au Trésor public l’avance forfaitaire de 150 000 euros qui lui a été versée, et payer 36.615 euros correspondant au dépassement du plafond légal des dépenses. C’est la première fois qu’un candidat accédant au second tour d’une élection présidentielle voit son compte de campagne rejeté.
Dans un communiqué, le Conseil constitutionnel a jugé que « c’est à bon droit que la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques a rejeté le compte de campagne de M. Sarkozy » le 19 décembre 2012, pour un dépassement de 2,1 % du plafond de dépenses.
Une vive polémique avait opposé pendant la campagne de 2012 les partisans de François Hollande à ceux de Nicolas Sarkozy, les premiers reprochant au candidat UMP de « faire campagne aux frais de l’État, donc du contribuable ». Les socialistes avaient même saisi la commission des comptes de campagne.
Ibou Camara