Guinée: 24 blessés dans des affrontements entre militants du pouvoir et opposants
Des incidents ayant opposé dimanche dans la banlieue de Conakry des militants du parti au pouvoir et de l’opposition ont fait 27 blessés, à moins d’une semaine des élections législatives en Guinée, a-t-on appris du gouvernement.
Vingt sept personnes blessées au cours de ces incidents ont été acheminées au centre médical de Ratoma, une commune de la haute banlieue de Conakry où sont survenus ces heurts, a affirmé le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Formation professionnelle Albert Damantang Camara.
M. Camara avait auparavant indiqué que des échauffourées avaient eu lieu à Ratoma entre des membres du cortège de Mme Cellou Dalein Diallo (épouse de l’ancien Premier ministre et principal opposant) et des militants du RPG (Rassemblement pour le peuple de Guinée, pouvoir). Le croisement entre les deux cortèges a dégénéré.
Une source à la direction de l’Union démocratique des forces de Guinée (UFDG, opposition), avait également déclaré qu’un cortège de l’épouse de Cellou Dalein Diallo, chef de cette formation, a été attaqué à Ratoma par des militants du RPG.
Selon la même source, un bus qui transportait des femmes de l’UFDG a été brûlé par ces militants et des gendarmes étaient ensuite intervenus sur le lieu des incidents.
Ces heurts surviennent alors que la campagne électorale a été prolongée jusqu’au 26 septembre, suite au report des législatives du 24 au 28 septembre.
Cette campagne, lancée le 23 août, s’était déroulée jusqu’ici sans violences majeures. Des heurts entre militants du pouvoir et de l’opposition avaient cependant fait des blessés légers à Conakry le 17 septembre.
Les législatives ont été reportées après des pourparlers entre le pouvoir et l’opposition sous l’égide de la communauté internationale.
Les principaux partis d’opposition guinéens avaient menacé de manifester, voire de ne pas participer au scrutin si des corrections n’étaient pas apportées aux anomalies qu’ils disent avoir décelées, entre autres concernant le fichier électoral et la répartition des bureaux de vote.
Les législatives auraient dû avoir lieu dans les six mois suivant l’investiture, en décembre 2010, du président Alpha Condé. Mais elles ont été reportées à de nombreuses reprises, faute de consensus sur leur organisation.
Saliou Cissé