Les élections législatives de Guinée ont été remportées par le parti au pouvoir et ses alliés. Ils obtiennent 60 des 114 sièges de l’Assemblée nationale, a indiqué la commission électorale vendredi soir. Un résultat que conteste l’opposition.

Le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) du président Alpha Condé obtient 53 députés, ses alliés sept. Les partis de l’opposition obtiennent au total 53 députés et un petit parti « centriste » un député. Le scrutin s’est déroulé le 28 septembre.

L’opposition ne reconnaîtra pas les résultats. Pour Sydia Touré, porte-parole de la coalition des partis d’opposition, « les résultats ne sont pas conformes au vote de la population ». Il a ajouté que les chiffres de la commission électorale donnant 60 députés sur 114 aux partis soutenant le pouvoir étaient « irréalistes ».

Le principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) obtient 37 députés, suivi de l’Union des forces républicaines (UFR) avec 10 députés, les autres partis de la coalition de l’opposition se partageant 7 députés.

Quelques jours après le scrutin, l’opposition avait déjà demandé son annulation, dénonçant des « fraudes massives ». Elle avait toutefois maintenu ses représentants à la Commission électorale nationale indépendante.

L’opposition s’était jusqu’alors abstenue d’appeler à des manifestations qui auraient risqué de dégénérer en violences meurtrières, comme c’est régulièrement le cas en Guinée.

Ces législatives doivent doter la Guinée de son premier Parlement démocratiquement élu depuis l’indépendance de la France en 1958. Elles ont été organisées près de trois ans après l’élection du président Alpha Condé, qui a pris ses fonctions en décembre 2010. Actuellement, un Conseil national de transition (CNT), non élu, fait office de Parlement.

Saliou Cissé