Mali : L’armée malienne recomposée veut reconquérir l’Azawad
L’armée malienne a affirmé, le mardi 4 juin, être partie à la reconquête de Kidal, dans le nord-est du pays, occupée par la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Un « grand nombre » de soldats « lourdement armés » est arrivé à Anefis, localité située à 150 km au nord de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, et à 200 km au sud de Kidal, selon un habitant d’Anefis joint par l’AFP. Plus tôt dans la journée, un attentat-suicide avait visé la maison d’un chef militaire de la rébellion touarègue du MNLA.
« Ça s’est passé dans une maison », a déclaré un habitant de la ville à propos de l’attentat. Le porte-parole de l’armée malienne, Souleymane Maïga, a par ailleurs précisé qu’il s’agissait de celle « d’un colonel du MNLA qui se prénomme Malick ». « Le kamikaze attendait quelqu’un dans la maison du colonel quand il a été surpris par des jeunes et a déclenché sa charge. Lui-même est mort et il y a un blessé », a ajouté M. Maïga, précisant que l’armée malienne pensait que le chef militaire pouvait être « un informateur » de l’armée française présente à Kidal.
Située à 1 500 km au nord-est de Bamako, la localité de Kidal est gérée par le MNLA, qui s’oppose à la présence des militaires et des autorités du Mali dans cette zone, mais abrite des bases des armées française et tchadienne qui en assurent la sécurité.
Le porte-parole de l’état-major de l’armée française, le colonel Thierry Burkhard, a déclaré depuis Paris n’avoir « aucune information » sur des mouvements de troupes maliennes vers Kidal. « On n’a pas un Français derrière toutes les opérations de l’armée malienne. Il n’y a pas d’automaticité », que ce soit dans la connaissance des opérations maliennes ou dans le soutien de ces opérations par des soldats français, a-t-il cependant ajouté.
Le porte-parole de l’armée malienne a pour sa part préféré ne pas faire de commentaire sur un accord préalable de Paris au mouvement de l’armée malienne et sa collaboration éventuelle avec les soldats français à Kidal. « C’est un jeu d’équilibrisme (…) et cela se gère à un niveau politique. Mais ce qui est sûr, c’est que nous sommes sur notre territoire et nous ferons la reconquête au fur et à mesure de nos capacités », a-t-il affirmé.
Saliou Cissé