Moscou / Etats-Unis / Syrie: le président Poutin attend des « preuves convaincantes » pour agir
La Russie serait prête à agir « résolument » voire même à soutenir une action armée en Syrie si les Occidentaux présentaient à l’ONU des « preuves convaincantes » de l’usage d’armes chimiques par le pouvoir syrien, a déclaré mercredi le président russe Vladimir Poutine. Moscou a suspendu ses livraisons de missiles sol-air S300 à la Syrie, a aussi affirmé ce dernier.
« S’il y a des informations selon lesquelles des armes chimiques ont été employées, et employées par l’armée régulière (de Syrie), alors ces preuves doivent être présentées au Conseil de sécurité de l’ONU (…). Et elles doivent être convaincantes », a dit M. Poutine dans une interview à la chaîne Pervyi Kanal.
« Après cela nous sommes prêts à agir le plus résolument et sérieusement possible », a-t-il ajouté, répondant au journaliste qu’il « n’excluait pas » de soutenir une action armée occidentale.
La Russie a en outre suspendu ses livraisons de missiles sol-air S300 à la Syrie, a déclaré le président russe dans la même interview.
Projet américain de résolution
Par ailleurs, un nouveau projet de résolution a été élaboré mardi au Sénat pour autoriser Barack Obama à lancer des frappes militaires en Syrie. Il fixe une limite de 60 jours à une intervention militaire, avec possibilité de prolongation de 30 jours, et il interdit l’envoi de troupes au sol.
Le président américain est d’ailleurs arrivé mercredi matin à Stockholm, première étape d’un voyage de trois jours en Europe pour tenter de rallier davantage de soutiens internationaux à sa politique syrienne.
Usage d’armes à sous-munitions
L’Observatoire des armes à sous-munitions a enfin souligné mercredi à Genève que le gouvernement syrien avait fait un usage massif des armes à sous-munitions au cours de la seconde moitié de 2012 et au début de 2013. Au moins 165 victimes de ces armes ont été recensées l’an dernier en Syrie.
Parmi les autres pays qui ont utilisé récemment ces armes, le rapport mentionne les forces gouvernementales de la Birmanie dans l’Etat de Rakhine fin 2012 et début 2013 et il existe des rapports non confirmés de leur utilisation par le Soudan en 2012 et 2013. Le régime de Kadhafi en Libye et la Thaïlande avaient utilisé des armes à sous-munitions en 2011.
Ibou Camara /AT