Pentecôte au Vatican : Le pape François défend les plus pauvres
Plus de 200 000 fidèles étaient rassemblés, hier, place Saint-Pierre, au Vatican, pour assister à la messe de Pentecôte. Au cours de son homélie, le pape François a mis en garde contre les risques de division au sein de l’Église. « C’est l’Église qui m’apporte le Christ et qui me porte au Christ, les chemins parallèles sont tellement dangereux. Quand on s’aventure au-delà de la doctrine de la communauté de l’Église, on ne reste pas à l’intérieur de celle-ci, on n’est pas unis au Dieu de Jésus Christ », a-t-il expliqué.
Dans la foule, de nombreux membres de mouvements religieux réunis, ce week-end, dans le cadre de l’année de la foi. Pas moins de 150 « réalités ecclésiales » – Focolari, Communion et Libération, Chemin néo-catéchuménal, Légionnaires du Christ, Communauté de l’Emmanuel… -, venues du monde entier ont participé à cette rencontre organisée par le nouveau « ministère » pour la Nouvelle évangélisation, créé en 2010.
Samedi soir, en s’adressant à ces mouvements, le pape avait repris une nouvelle fois son message à l’attention des plus pauvres. « Si nous sortons de nous-mêmes, nous trouverons la pauvreté. Aujourd’hui, et cela me brise le coeur de le dire, la découverte d’un sans-abri mort de froid, cela ne fait pas une information, a-t-il déploré. L’information, ce sont les scandales alors que de nombreux enfants n’ont rien à manger. Nous ne pouvons pas devenir des chrétiens bien amidonnés, trop polis qui parlent de théologie en prenant tranquillement le thé », a-t-il ajouté.
Le pape François a aussi critiqué la corruption politique et la culture de l’abondance et du « tout permis ». « Le manque d’éthique dans la vie publique fait tant de mal à l’humanité tout entière », s’est-il exclamé. Il s’en est pris également aux banques qui prennent le pas sur les familles : « Les investissements où les banques chutent, c’est une tragédie. Si les familles vont mal et n’ont pas à manger, alors ça ne fait rien : c’est cela notre crise d’aujourd’hui. » « L’Église pauvre pour les pauvres va contre cette mentalité », estime-t-il.
Une déclaration qui prolonge ses propos très fermes tenus, jeudi, contre le « culte de l’argent et la dictature de l’économie sans visage ». Devant les ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège, le pape avait plaidé pour « une réforme financière qui soit éthique et qui entraînerait à son tour une réforme économique salutaire pour tous ».
OF/ Ibou Camara