Sénégal : Mort de 65 patients dans un centre d’hémodialyse !
La passe d’armes se poursuit entre le Mouvement des insuffisants rénaux du Sénégal (MIRS) et le centre d’exploitation de diagnostic et de dialyse (CEDD)-ville de Dakar autour de la mort de 65 malades d’insuffisants rénaux dans cette structure.
Le MIRS accuse le CEDD d’occasionner la mort de 65 patients en attente de soins dans ses locaux en 6 mois, ce que réfute le Directeur, Dennis P. P. Roquand.
«Americare (le CEDD) dément de manière véhémente ces assertions et accusations du président du MIRS, El Hadj Hamidou Diallo. Depuis que le centre a commencé à fonctionner il y a un an, 10.000 branchements y ont été réalisés, avec un taux de 99% de patients satisfaits», tonne M. Roquand.
Très en verve, il ajoute : «Nous ne comprenons pas que l’on nous accuse d’être responsables de ce nombre élevé de patients décédés dans notre centre. Ce qu’on peut dire de manière effective, c’est que sur la liste qu’il a donnée, il y en a deux qui sont en ce moment dialysés au centre. Neuf autres sont soit à l’étranger ou prêts à témoigner pour montrer qu’ils sont vivants».
Selon lui, seuls quatre patient parmi ceux cités par M. Diallo, sont sur sa liste. «Ils sont certes décédés pendant les séances de dialyse, mais ce sont des pathologies aiguës qui sont à l’origine de leur mort.
Il faut relever qu’on ne meurt pas de dialyse, mais de pathologies bien spécifiques. Un patient peut bien décéder pendant la dialyse, mais la dialyse ne fait pas mourir des patients».
Le MIRS n’a de cesse dénoncé les conditions de prise en charge des insuffisants rénaux ponctuée par de longues attentes dans cette structure, l’une des deux à offrir des séances d’hémodialyse conformément à la décision du nouveau régime qui a rabaissé l’hémodialyse de 60000 à 10.000 F CFA la séance.
«Il faut relever que les équipements doivent juste avoir un certain nombre d’heures ou d’années avant de ne plus être utilisés. Mais, je peux vous garantir que tous les équipements neufs ou re-manufacturés qu’on a importés sont aux normes européennes, qui seront bientôt appliquées au Sénégal», rectifie le directeur du CEDD.
Pour Roquand, Americare est au Sénégal pour aider les dialysés, mais pas pour se faire de l’argent. Raison pour laquelle il a fixé le coût de la dialyse à 10.000 FCFA pour les cas sociaux et 13.500 FCFA pour les autres patients.
Le partenariat entre Americare et la ville de Dakar a débuté en 2012, a-t-elle rappelé. Il a aussi signalé que sa structure a signé une convention de collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale, laquelle lui permet d’appliquer les tarifs susmentionnés.
Jeudi dernier, le président du MIRS a organisé une conférence de presse au cours de laquelle il accusait la mairie de Dakar et le centre de dialyse Americare-Ville de Dakar de ‘’non-assistance à personne en danger’’. Il expliquait à cette occasion que l’accès de ce centre où il faisait ses séances de dialyses lui avait été interdit.
Koaci