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Syrie: Moscou met en garde contre une intervention militaire en Syrie et un nouvel Irak

Syrie: Moscou met en garde contre une intervention militaire en Syrie et un nouvel Irak

La Russie a appelé fermement dimanche les Occidentaux à ne pas commettre une erreur tragique en Syrie, mettant en garde contre une répétition de l’aventure en Irak alors que les appels à un usage de la force contre Damas se faisaient plus pressants.

Puissant allié de Damas, Moscou réagissait juste après le feu vert du gouvernement syrien à l’ONU pour une enquête dès lundi sur l’attaque meurtrière de mercredi près de la capitale syrienne. L’opposition syrienne affirme que le régime du président Bachar al-Assad a utilisé des armes chimiques pour tuer des centaines de civils.

Ces allégations ont poussé de nombreuses capitales occidentales à évoquer une option militaire contre le régime syrien.

Alors que Washington laissait entendre que les forces américaines étaient prêtes à agir contre le régime syrien, tout en soulignant procéder encore à l’évaluation de ces options, le ministère russe des Affaires étrangères a tiré la sonnette d’alarme.

Nous appelons vigoureusement ceux qui, en essayant à l’avance d’imposer aux experts de l’ONU les résultats de leur enquête, évoquent la possibilité de mener une opération militaire en Syrie, à faire preuve de bon sens et à ne pas commettre une erreur tragique, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, cité dans un communiqué.

Dans un second communiqué, il s’est montré plus ferme, mettant en garde contre une répétition des erreurs du passé.

Tout cela ne peut que nous rappeler les événements d’il y a dix ans, quand, prenant prétexte des informations mensongères sur la présence en Irak d’armes de destruction massive, les Etats-Unis, en contournant l’ONU, se sont lancés dans une aventure, dont tout le monde connaît maintenant les conséquences, a-t-il dit.

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne avaient mené l’invasion militaire en Irak qui a permis de renverser le dictateur Saddam Hussein.

Les accusations sur les armes irakiennes de destruction massive, brandies pour justifier l’intervention, ont été depuis battues en brèche.

Nos partenaires américains et européens doivent être bien conscients des conséquences catastrophiques d’une telle politique pour la région, le monde arabe et plus généralement le monde musulman, a-t-il insisté.

Tandis que le président français François Hollande a estimé dimanche qu’il y avait un faisceau d’évidences indiquant que l’attaque était de nature chimique et que tout conduisait à considérer que le régime syrien en était responsable, M. Loukachevitch a accusé les Occidentaux d’ignorer une multitude de faits montrant que cette action était une provocation de l’opposition radicale.

Il a aussi accusé Paris et Londres d’avoir bloqué l’envoi d’une mission en Syrie pour enquêter sur l’usage d’armes chimiques, selon Damas, par les rebelles syriens, le 19 mars près d’Alep.

Dans ce contexte, le porte-parole russe a appelé l’opposition syrienne à permettre aux inspecteurs de l’ONU d’enquêter en toute sécurité et à ne pas se livrer à des provocations armées contre eux, comme ce fut le cas avec la mission des observateurs de l’ONU l’été dernier.

Pendant l’été 2012, des observateurs de l’ONU avaient été plusieurs fois pris pour cible dans les combats entre forces rebelles et armée régulière en Syrie.

AFP

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