Tchad: Démission du premier ministre et de son gouvernement
Joseph Djimrangar Dadnadji quitte la primature moins d’un an après sa nomination. Il était le 16ème premier ministre d’Idriss Déby, au pouvoir depuis 23 ans.
Le désormais ex-Premier Ministre a préféré présenter sa démission, qui a été acceptée par le chef de l’Etat, à la veille d’un débat programmé à l’Assemblée nationale.
Ce débat avait pour unique ordre du jour l’examen d’une motion de censure signée par 74 députés du Mouvement Patriotique du Salut, le parti au pouvoir.
Le MPS étant largement majoritaire à l’Assemblée, la censure avait toutes les chances d’etre votée.
« Les relations avec la majorité s’opposent à la poursuite de ma mission », constate l’ex-chef du gouvernement dans sa lettre de démission.
Parmi les griefs que les élus adressaient au chef du gouvernement, la cherté de la vie, le redécoupage administratif, la crise du système scolaire mais aussi l’arrestation de députés, « en violation des lois de la République ».
Il s’agit d’une allusion aux arrestations en mai dernier après une présumée tentative de déstabilisation des institutions.
Les députés lui reprochaient aussi l’instabilité gouvernementale qui a caractérisé son passage à la primature : en 10 mois pas moins de 5 remaniements, le dernier datant du mois passé.
Dans le texte de la motion il n’y a en revanche aucune allusion à la polémique autour du président de la Commission électorale qui a été nommé au début du mois par décret présidentiel.
L’ex-Premier ministre lui avait reproché je cite une moralité douteuse. Reste donc à présent pour le président Déby à nommer son 17ème.
Saliou Cissé