Vers des primaires indépendantistes ? Il est temps.
Il est temps que les indépendantistes cessent d’abandonner la question nationale à des partis politiques sénégalais qui s’entredéchirent à cause d’une mairie ou d’une place privilégiée chez Macky Sall, se foutant complètement des intérêts de leurs populations.
Il est temps que les indépendantistes deviennent les auteurs de leur propre histoire, qu’ils fassent une plus grande place à leur citoyenneté critique et jettent les bases d’un acte fondateur d’une Casamance fière et rigoureuse dans ses principes et notamment dans ses valeurs culturelles.
En l’absence de leader pouvant fédérer toutes les aspirations idéologiques divergentes, doit-on inventer une nouvelle formule pour se prémunir des pénalités qu’inflige le système parlementaire sénégalais qui divise tout en Casamance ?
Que ce soit par exemple via un parapluie d’action politique commun, une déclaration commune ou l’organisation de primaires indépendantistes dans le maquis ou dans une capitale occidentale?
Ce qui est certain est que le conformisme, la torpeur et l’inertie doivent être surmontés. C’est un défi lancé contre l’air du temps : sommes-nous capables de reconnaître notre diversité au point de la formaliser dans un souffle commun ? C’est une invitation et une responsabilité collective que nous avons vis-à-vis de notre pays, la Casamance.
Car sinon, où va la Casamance s’il demeure au sein d’un Sénégal moribond ? Que pouvons-nous espérer d’un pays qui s’éloigne de nous depuis 1960 avec la confiance de nos pères et mères, dans sa direction comme dans ses valeurs, et au sein duquel la Casamance malgré ses potentiels est en minorisation et en discrimination croissante ?
Si la liberté est toujours notre désir, il faut rendre possible et unir la Casamance derrière cet objectif. Loin d’être un exercice naïf, un dialogue conduisant à la reconnaissance mutuelle constitue, à lui seul et en soi, une fin utile et nécessaire.
Voilà en somme pourquoi ma plume insuffle à tous les indépendantistes, la tenue d’un congrès ou une assise, peu importe !
Bintou Diallo