Les nationalistes flamands sortiraient largement vainqueurs des élections législatives du 25 mai prochain en Belgique. Ils séduisent un tiers des électeurs en Flandre, indique vendredi un sondage qui laisse augurer d’une possible nouvelle crise politique dans le royaume.

En 2010, la Nouvelle alliance flamande (N-VA) de l’actuel bourgmestre d’Anvers Bart De Wever, qui prône l’indépendance à terme de la Flandre, s’était déjà imposé comme le premier parti de Belgique en remportant 28,4% des voix dans la partie néerlandophone du pays. Mais après 541 jours de négociations – un « record du monde » – elle était restée sur la touche et n’avait pas intégré le gouvernement de coalition du socialiste francophone Elio Di Rupo.

Après quatre années d’opposition, la N-VA pourrait faire mieux encore, selon le sondage publié par le quotidien « Le Soir », qui le crédite de 32,3% des intentions de vote en Flandre.

Le parti de Bart De Wever, qui met en avant la transformation de la Belgique en Etat « confédéral » associant a minima Flandre et Wallonie, devance largement les trois partis flamands de la coalition actuelle: les chrétiens-démocrates du CD&V pointent à 18,5%, les libéraux (Open VLD) et les socialistes (SPA) suivent à égalité à 13,3%.

« Autant dire qu’à un tel niveau, la N-VA est incontournable. Et que le 25 mai débouchera sur un enfer politique, façon 2010 en pire », s’inquiète « Le Soir ».

Sauf que, souligne le quotidien flamand « De Morgen », les électeurs des autres formations flamandes rechignent à s’associer aux nationalistes, ce qui risque de rendre extrêmement compliqué la formation d’une coalition majoritaire côté néerlandophone.

L’équation est d’autant plus ardue qu’il faudra trouver des partis francophones pour constituer une majorité au niveau fédéral. Le Parti Socialiste francophone, régulièrement conspué par M. De Wever, reste en tête en Wallonie, avec 28,4% des intentions de vote. Mais il perd neuf points par rapport à 2010.

Saliou Cissé