Burkina Faso: les manifestations inquiètent le pouvoir de Blaise Compaoré
Les forces de sécurité chargées de protéger le secteur près du palais présidentiel burkinabé ont tiré des coups de feu et des gaz lacrymogènes à l’approche de manifestants, apprend-on de source diplomatique et auprès des services de sécurité. Trois corps sont restés au sol.
La foule a marché sur le palais présidentiel situé dans le secteur Ouaga 20 de la capitale Ouagadougou après avoir auparavant pris d’assaut le bâtiment de l’Assemblée nationale et la télévision d’Etat. Certains manifestants ont mis le feu à des parties du Parlement.
Les forces du sécurité qui gardaient la maison du frère du président Blaise Compaoré ont ouvert le feu alors que les manifestants tentaient de s’emparer de la propriété, laissant trois corps gisant sans mouvement sur le sol, a rapporté un témoin.
Au milieu de ces violences, le gouvernement a appelé la population « au calme » et annulé le vote prévu d’une révision constitutionnelle très controversée devant permettre le maintien au pouvoir du président Compaoré.
« Le gouvernement a annulé le vote de la loi », a déclaré Alain Edouard Traoré, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication. Dans un communiqué, le gouvernement a également « appelé les populations au calme et à la retenue », après le saccage de l’Assemblée par des manifestants.
Depuis trois jours, les manifestants protestent contre une réforme de la constitution ouvrant la voie au maintien au pouvoir de Blaise Compaoré. Le mandat du président, au pouvoir depuis le coup d’Etat de 1987, expire l’année prochaine. En l’état actuel, après deux septennats et deux quinquennats, la Constitution ne lui permet pas de briguer un nouveau mandat.
Saliou Cissé