Burkina Faso: Michel Kafando, nommé président par intérim
Le comité de transition du Burkina Faso a annoncé lundi avoir nommé Michel Kafando, ancien ministre des Affaires étrangères, comme président par intérim. Il s’agit d’un premier pas vers le retour à la démocratie dans le pays deux semaines après la démission de Blaise Compaoré sous la pression de la rue.
« C’est le candidat Michel Kafando qui a été retenu par consensus », a déclaré le nonce Ignace Sandwidi, représentant de l’Eglise catholique au sein de cette instance dans laquelle armée et civils siégeaient. Elle a rendu son résultat peu avant 04h00 du matin, au terme d’une nuit de tractations.
Ce comité de transition de 23 membres, qui compte des représentants de l’armée, de l’opposition et de la société civile ainsi que des chefs religieux et traditionnels, a fait son choix parmi cinq prétendants à l’issue d’une réunion commencée dans la journée de dimanche. La période de la transition durera de la nomination officielle de M. Kafando jusqu’aux élections de novembre 2015. Dans la matinée, Michel Kafando a qualifié de « redoutable responsabilité » sa nomination au poste de président intérimaire du Burkina Faso. Ancien ambassadeur formé notamment à Genève, il occupera cette fonction pendant un an, jusqu’aux élections de novembre 2015.
Agé de 72 ans, cet homme de grande taille, aux cheveux noirs légèrement grisonnants, s’est présenté en costume-cravate, distingué et serein, pour son audition. Formé en droit public et sciences politiques, d’abord à Dakar jusqu’en 1968, puis Bordeaux et Paris, il s’est ensuite rendu à Genève où il a obtenu un diplôme de formation diplomatique au Centre européen de la dotation Carnegie.
« Nous ne ménagerons aucun effort pour relever les défis », car il en va de « la crédibilité » du Burkina Faso qui, « après des journées terribles« , a besoin de « redonner confiance » et de mettre « le cap sur l’avenir« , a affirmé Michel Kafando, qui a fait savoir qu’il s’adressera au peuple burkinabè « dès que ce sera possible ». L’objectif visé, pour le futur président intérimaire, est de « bâtir ensemble une nouvelle société, une société réellement démocratique par la justice, la tolérance et l’union des coeurs« , a-t-il lancé. Constitution rétablie Le lieutenant-colonel Isaac Zida, chargé par l’armée de conduire la transition, avait annoncé samedi le rétablissement de la Constitution, suspendue après la démission de Blaise Compaoré, le 31 octobre.
L’avant-veille, une charte fixant le cadre de la transition avait été adoptée. Elle doit donc conduire à la mise sur pied d’un gouvernement civil et à ces élections en 2015.
AT / Saliou Cissé