Casamance: Interview de René Capain Bassène sur le rôle des femmes dans le processus de paix
De plus en plus les femmes ont décidé de s’impliquer dans le cadre de la recherche de la paix et sont allées même jusqu’à réclamer leur place à la table de négociations. Nous avons demandé l’avis de René Capain Bassène sur ce nouveau phénomène.
René Capain Bassène vous êtes pour nous, même si vous le refuser, un des meilleurs sinon le meilleur observateur de la crise casamançaise et vous ne cessez de le confirmer à travers vos analyses et contributions sur différents aspects.
Je ne vous coupe pas, mais je tiens à préciser que je ne connais absolument rien de cette crise. Je suis entrain de chercher à connaitre et à la comprendre. Je ne suis pas spécialiste du conflit en Casamance et je suis trop petit pour prétendre le devenir.
Aujourd’hui nous voulons recueillir votre avis sur le rôle des femmes dans la crise casamançaise. Pouvez-vous nous dire Monsieur Bassène comment appréciez-vous la décision des femmes de s’impliquer dans la recherche de la paix en Casamance ?
C’est une très bonne décision, c’est une excellente chose que les femmes s’impliquent dans la recherche de la paix. Le retour de la paix en Casamance est une préoccupation qui devrait être partagée par tous et il est souhaitable que tous se sentent concernés et que chacun de son coté et de son mieux y apporte sa contribution dans ce processus de construction de cette paix. La recherche de la paix ne peut pas être une exclusivité des seuls messieurs et mesdames Casamance.
En plus de mener un plaidoyer pour amener l’Etat et le MFDC à se retrouver à la table de négociations, les femmes réclament leur place aux assises, c’est-à-dire à la table des négociations. Quel est votre avis sur ce point précis?
Vous me poser une question très complexe. A ce que je sache ce ne sont pas toutes les femmes qui s’activent autour de la recherche de la paix en Casamance qui sont entrain de réclamer leur place à la table de négociations. Il n’y a uniquement que celles dites de la plateforme des femmes qui ont émis un tel souhait qu’elles expriment parfois sous la forme d’une exigence auprès des belligérants. Elles ont sans doute leur raison qui a motivé une telle ambition.
A vous entendre on a l’impression qu’il existe plusieurs différents groupes de femmes indépendants les uns, les autres.
En tout cas pour ce qui me concerne, j’ai identifié trois grands groupes qui ne partagent pas la même démarche et la même vision des choses par rapport à leur rôle dans le processus de paix.
Pouvez-vous nous citer ces groupes que vous avez identifiés et nous expliquer pour chacun quelle est sa philosophie ?
Bien, à mon humble avis, il y a le groupe de la plateforme des femmes, c’est le plus connu de l’opinion, des medias et des bailleurs, le groupe des femmes dites du MFDC et celui de celles dites du bois sacré souvent convoquées par les femmes de la plateforme au cours de certains événements qu’elles organisent à Ziguinchor.
– Dans la plateforme, on retrouve des femmes intellectuelles dont certaines ont une longue expérience dans la gestion des conflits et la recherche de fonds parce qu’elles dirigent des organisations qui s’activent dans la sensibilisation à la paix et dans la reconstruction des infrastructures de base. C’est essentiellement des femmes qui n’étaient pas du lot de celles qui ont marché aux cotés des hommes le 26 décembre 1982 et qui n’avaient assisté à rien de ce qui a été fait avant, pendant et après cette marche. leurs détracteurs s’amusent à dire qu’aucune d’entre elle n’a ni enfant, ni époux direct dans le maquis. Pour l’essentiel c’est un groupe que je considère comme très engagé en faveur de la recherche de la paix, mais qui malheureusement ne parvient toujours pas à convaincre le MFDC notamment en son aile combattante de leur bonne volonté de contribuer à la recherche de la paix en Casamance. César Atoute Badiate et Jérôme Diedhiou son secrétaire particulier, ont déclaré chacun dans une interview ne jamais avoir reçu une délégation des femmes de la plateforme pour discuter sur un quelconque sujet. Ils ont dit ne pas les connaitre et ne les reconnaissent pas ces femmes comme étant les mamans du MFDC et des casamançais. Pour eux ces femmes travaillent pour elles. C’est une situation que je ne comprends toujours pas si je me réfère aux multiples déclarations et activités des femmes de la plateforme. J’avais la ferme conviction qu’elles avaient un contact direct et bien nourrit avec le MFDC, mais ce n’est pas le cas et cela va poser un problème dans la mise en œuvre de leur plan d’action car elles mèneront un travail qui ne repose sur rien de concret à cause du manque d’interlocuteurs… L’avenir nous édifiera et je souhaite vivement qu’elles puissent un jour être entendues, reçues et comprises par les différents leaders du MFDC. A défaut, elles auront passer tout leur temps à prêcher dans le désert et qu’avec un tel blocage, elles ne parviendront jamais à leur objectif d’amener les deux parties à négocier et de prendre une part active à cette table de négociations. C’est un groupe dont la réputation dépasse les frontières sénégalaises, un groupe qui à travers ses déclarations a suscité beaucoup d’espoir, mais qui hélas ne parvient toujours pas à entrer en contact avec le MFDC surtout avec l’aile combattante.
– Dans le groupe dit du MFDC, on retrouve des femmes qui partagent entièrement le combat et la philosophie du MFDC. Ce sont des femmes qu’on retrouve au niveau de certaines factions de l’aile politique telle qu’au niveau de celui d’Abdou Elinkine Diatta à Mangocouro et celle du Diakayes dans le Bignona. Elles étaient plus en vue lors de la libération des démineurs pris en otage par la faction de César Atoute Badiate. Elles sont contrairement aux femmes de la plateforme en contact assez soutenu avec le maquis, mais n’ont aucun contact avec le gouvernement sénégalais. Elles se disent favorables à une lutte pour l’indépendance mais de façon pacifique pour le retour la paix en Casamance. Divisées en plusieurs tendances en fonction de la faction dont elles se réclament, ces femmes sont parvenues à arriver à une unité autour de l’essentiel et organisent des rencontres pour étudier les modalités de parvenir à une unité du MFDC en vue des négociations. Elles ont la faveur de pouvoir directement parler aux combattants et aux différents leaders politiques. Elles sont acceptées et écoutées par le MFDC du fait de leur adhésion aux idéaux du mouvement. Les activités de ce groupe sont limitées par un manque de moyen. Ce groupe n’est jamais allé vers un bailleur solliciter de l’argent pour mener une activité. Toutes les démarches qu’elles ont eu à entreprendre sont financées sur fonds propres par le biais de cotisation de chaque membre. C’est aussi un groupe qui fait moins de bruit et qui semble ne pas intéresser les acteurs alors que ces femmes sur la base de relations qu’elles entretiennent avec le MFDC auraient pu jouer un rôle capital dans la sensibilisation des combattants pour un retour de la paix. Ce serait une sorte de sensibilisation par les paires parce que toutes les factions sont disposées à négocier pour un retour de la paix. Elles sont bien organisées et s’activent bien du côté traditionnelle avec la création d’un bois sacré.
– Les femmes du bois sacré, c’est d’abord un terme qui porte à confusion. Il n’existe pas des femmes du bois sacré en Casamance et je m’explique. En Casamance traditionnelle et surtout en milieu diola il y a une multitude de bois sacrés. On peut en trouver plusieurs dans un même village et dans une même famille. Ces bois sacrés sont totalement indépendants les uns des autres et très différents selon les localités. La façon de gérer un bois sacré dans le Bandial est différente de celle du Kassa, celle du Kassa différente de celle du Blouf, celle du Blouf très différente de celle du Fogny et j’en passe. C’est pour dire que jamais on ne pourra fédérer les bois sacrés et que jamais non plus on ne saura fédérer toutes ces femmes des différents bois sacrés autour d’un seul bois sacré pour arriver à cette dénomination de « femmes du bois sacré ». Je voudrai qu’on dise où se trouve ce bois sacré. J’aurai à la limite accepté le terme « femmes des bois sacrés » même si je sais que c’est impossible de les réunir pour une quelconque activité.
Femme du bois sacré est un terme qui est apparu dans les années 1992 quand certains acteurs ou messieurs Casamance ont pensé qu’il faut organiser les femmes autour d’une activité traditionnelle pour essayer de ramener la paix parce que selon eux les femmes ont joué un rôle capital dans le déclenchement de la crise en Casamance, fort de cela, elles peuvent si elles sont sensibilisées et organisées jouer un rôle majeur dans la bataille pour le retour de la paix en Casamance. C’est ainsi que d’importants moyens été mis à la disposition de certains groupes de femmes qui passaient des semaines entières dans les bois sacrés, entièrement bien nourries par les messieurs Casamance. D’ailleurs très vite, cette forme d’impliquer les femmes les a divisé et a engendrer la création de plusieurs groupes : de « boussana kassa » comme premier site de rassemblement des femmes, on est arrivé a « Antenne Colobane », au bois sacré de Djibélor, et un autre dans le blouf. Et c’est l’argent qui a engendré encore une fois la naissance de ces différents bois sacrés dont je précise qu’ils ne regroupaient que des femmes issues du même milieu ethnique et culturel ; par exemple les femmes du kassa au « boussana kassa » du bandial « à Djibélor » etc. De nos jours, ce sont ces bois sacrés occasionnels qui fonctionnent tant bien que mal, mais ne sont plus pris en charge par les messieurs Casamance. Ce groupe de femmes n’a plus de contact avec le MFDC, contrairement à ce qu’une partie de l’opinion semble le croire.
Pourquoi vous parler de bois sacré occasionnels ?
Je ne sous-estime pas ces bois sacrés, mais c’est tout simplement parce qu’ils ont une histoire très récente et s’occupent de tout ; interviennent dans tout contrairement aux autres fondées par nos aïeuls, gérés par des familles bien précises depuis plusieurs générations et dont on ignore le plus souvent, comment ils ont été créés et qui sont réputés pour leur spécificité sur des choses bien précises : il y a bois sacré et bois sacré. Et je sais que ce n’est pas au niveau de ces bois sacrés de boussana kassa, antenne et Djibélor que des choses ont été nouées pour un succès final du MFDC dans sa lutte pour l’indépendance. Je m’en tiens là.
Souvent, dans les activités de certains acteurs notamment la plateforme, il est noté la présence des femmes du bois sacré dans les cérémonies de prières pour le retour de la paix, alors que si on vous a bien suivi, vous semblez dire qu’elles n’existent pas les femmes du bois sacré ; c’est bien cela ?
Tout à l’heure j’ai dit qu’il y a bois sacré et bois sacré. Je commence par vous répondre en réaffirmant en attendant d’être contredit qu’il n’existe pas en Casamance des femmes du bois sacré. Jusqu’au moment où je vous parle, je mets à défit tous les acteurs qui utilisent ce terme de me dire quand est ce qu’ on est parvenu par miracle à fédérer tous les bois sacrés en un seule pour arriver à cette appellation femmes du bois sacré. Par contre, je reconnais qu’il existe encore des femmes des bois sacrés, des femmes qui se retrouvent au niveau des différents bois sacrés totalement indépendants à tous les niveaux et à travers la Casamance entière.
Femmes du bois sacré ou femmes des bois sacrés, nous croyons que celles qui sont invitées par la plateforme des femmes dans ses activités sont bien des femmes traditionnelles.
Êtes-vous sûrs de ce que vous dites ? Je vous dis d’emblée que ce ne sont pas que des femmes traditionnelles qui participent à ce genre d’activité. Il y a des femmes modernes, intellectuelles et fonctionnaires. Ceci dit, je vous dis que la plupart des femmes dites du bois sacrés ne le sont pas en réalité. Ce sont des femmes qui souvent, acceptent les invitations des acteurs parce qu’on leur dit souvent que c’est pour des activités de recherche de paix. Alors ces femmes essentiellement provenant du monde rural, ayant vécu dans leur chair ce conflit sont toujours promptes à se rendre en masse à Ziguinchor ou à Dakar pour prendre part aux marches et aux séances de prière en faveur du retour de la paix en Casamance. Mais elles ne savent pas qu’elles y vont au grand bonheur des organisateurs qui devant l’opinion et les caméras se réjouissent d’avoir réussi le pari de la mobilisation ce qui favorisera du même coup un regard positif des bailleurs… Je dirai à la limite que ces femmes sont utilisées sans qu’elles ne le sachent. Et ce ne sont pas des femmes du bois sacré mais de simples femmes de toutes ethnies et religions confondues dont parmi elles d’autres qui ignorent ce qui se passe dans le bois sacré.
je termine ce point en disant que ces femmes présentées comme étant du bois sacré à l’occasion de certains événements ne sont en fait que de simples femmes venues des différentes contrées de la région de la Casamance. Si c’était uniquement des femmes d’un bois sacré qui étaient invitées, les autres ethnies ne seraient pas présentent.
je précise que le bois sacré est un lieu de culte, un endroit très bien précis. Et jamais les femmes de bois sacré dans ce cas de figure ne se déplacent vers les gens, c’est plutôt le contraire car ce sont les gens qui vont vers elles pour chercher solutions à leurs problèmes.
Les véritables femmes de bois sacré ne prennent pas part à de tels regroupements et quand une femme prêtresse d’un bois sacré voyage hors de sa localité, elle perd son caractère sacré. Il n’y rien de sacré dans ses rencontres dont vous faites allusion. Il faut que certains acteurs cessent de tromper l’opinion en utilisant des termes qu’ils placent très habilement dans des contextes qui ne collent pas au contenu et à la réalité des événements.
Les femmes, qu’elles soient du bois sacré ou non ont joué un rôle déterminant dans l’éclatement du conflit en Casamance comme cela l’a toujours été en milieu traditionnel diola. Partagez vous au moins cette vérité historique ?
Rires. C’est vous qui me l’apprenez. Vous pouvez avoir raison. Mais le peu que je sais et que je peux me tromper, c’est que jamais en milieu traditionnel la femme n’a joué un rôle déterminant en faveur du déclanchement d’une guerre. Le rôle de la femme en milieu traditionnel est plutôt comparable à celui de la croix rouge ou quelque fois des sapeurs pompiers mais jamais elles n’ont été présentent là où il est question de décider du déclanchement d’une guerre.
En milieu traditionnel diola, seuls les hommes décident de faire oui ou non la guerre. Les femmes sont informées quand tout est décidé et n’assistent pas au dernier serment avant de passer à l’offensive. La femme ne boit pas au vin du « kabaye » lieu on l’on décide de la guerre. Ce vin est le symbole de la ferme décision d’aller en guerre. Jamais on ne t’indiquera un lieu où les femmes se réunissent pour décider de la guerre. Elles ne sont pas impliquées dans ce lieu de décision parce que tout simplement la logique traditionnelle voudrait que c’elles qui donnent la vie soient épargnés à des rencontres où on décide d’aller tuer. Cependant quand le conflit éclate, elles se rangent systématiquement du coté de leurs époux et enfants ; et quand elles se rendent compte que la guerre a commencé à faire beaucoup de victimes, elles ont la possibilité d’aller au front non pour combattre, mais pour s’interposer et demander que soit déposer les armes. Elles étaient automatiquement obéies par les hommes. Elles sont les seules à avoir ce privilège, cette possibilité non parce qu’elles sont téméraires, mais tout simplement parce qu’en milieu traditionnel diola on ne tue pas la femme et le petit enfant de l’ennemi même en temps de guerre. C’est un sacrilège pour celui qui n’obéissait pas cette règle. Après cette sorte de cessez – le feu, leur rôle s’arrête là et c’est aux hommes de se réunir pour voir quelle solution ou décision prendre concernant la suite des événements.
Mais pour l’essentiel, le rôle de la femme est celui de protectrice : les femmes mènent des activités pour protéger la société contre les épidémies, les mauvais sorts, les aléas climatiques (sécheresse surtout), mais jamais elles n’ont été impliquées quand il s’agit de décider d’aller en guerre.
Et pour ce qui est de la crise casamançaise, vous voulez dire que les femmes n’ont joué aucun rôle ?
Je ne l’ai jamais dit. Mais quand il était question de préparer la marche, les femmes n’étaient pas présentent au moment où se tramaient les choses. Elles ont été par la suite informées et celles qui ont adhérés étaient conviées aux réunions que le comité restreint convoquait pour rendre compte de l’avancée du processus.
On te dira ou t’indiquera le lieu où se réunissaient les hommes avant la marche. Jamais on ne vous dira que c’est à tel lieu que se réunissaient uniquement les femmes pour préparer la marche. Et jusqu’au jour de la marche au moment où se prenaient les dernières décisions, les femmes n’étaient pas mélangées aux hommes. Elles étaient informées de la conduite à adopter par des membres du comité qui leur apportaient l’information là où elles étaient assissent. Et ce n’était encore pas ces femmes du bois sacré, mais des femmes de toutes ethnies et âges confondus.
Cependant, je ne nie pas qu’elles ont effectivement participé à la marche le 26 décembre 1989. mais après la répression elles ne se sont plus jamais réunis jusqu’en 1992 quand certains messieurs Casamance ont eu l’initiative d’activer le réseau des femmes en les baptisant femmes du bois sacré.
Pour ce qui est de la naissance de la rébellion, elle a été quasiment spontanée. Les femmes n’avaient même pas eu le temps de se regrouper pour faire des prières ou apporter un quelconque soutient mystique aux futurs rebelles. Les combattants se sont engagés de manière séparée et ont regagné pour la plupart le maquis sans aviser leurs parents. Beaucoup de mamans étaient mises devant le fait accompli car c’était un secret et c’était tabou de dire que je vais dans le maquis. Ce n’étaient pas les femmes qui ont envoyé leurs maris et leurs enfants dans le maquis comme on tente de le faire croire à l’opinion. Cependant pour toutes celles qui ont un époux ou un enfant engagé dans la rébellion, elles ont chacune seule de son côté à solliciter des prières, des bénédictions à des endroits différents pour que son fils échappe à la mort si je peux m’exprimer ainsi.
En 1983 quand est née la rébellion, jamais les femmes ne s’étaient réunies quelque part pour s’organiser afin de soutenir la rébellion. L’ambiance était telle qu’aucun regroupement de femmes n’était autorisé et qu’aucun groupe de femmes n’osait s’aventurer à se retrouver pour parler de rébellion ou d’indépendance. C’était la peur et le silence.
Dites nous alors quel est ou quel serait le rôle des femmes dans le cadre de la recherche de la paix en Casamance.
Je ne saurai décliner un rôle précis. Mais je veux préciser et je veux que vous le retenez que contrairement à certaines déclarations ce ne sont pas les femmes qui ont envoyés les combattants dans le maquis. Ce ne sont donc pas elles non plus comme qui pourront les faire sortir comme le prétendent certains groupes de femmes.
Ces femmes brandissent tantôt des arguments traditionnels du rôle de la femme en temps de guerre (sapeurs pompiers, mamans des combattants etc.) et parfois le rôle des femmes modernes dans la résolution des conflits pour justifier le fondement de leur engagement.
– Je crois s’il s’agit de l’argument traditionnel , je dirai que leur rôle ce n’est pas de négocier mais de demander à l’Etat et au MFDC de cesser la guerre, d’aller à la table de négociation et de tout faire pour trouver une solution définitive au conflit qui les oppose depuis plus de trente ans. C’est donc un rôle de plaidoyer qu’elles peuvent mener car elles sont mieux placées pour le faire.
– S’il s’agit de l’argumentaire moderne, j’avoue que je ne maîtrise rien à ce sujet ; je ne sais. Mais c’est sans doute ce rôle moderne de la femme dans la résolution des conflits qui fait qu’un des groupes exige sa présence à la table des négociations.
ARDiallo exclusivement pour le Journal du Pays