Casamance: Quand Youssou Ndour valse entre la liberté de chanter et la liberté d’insulter
Les Casamançais avaient eu les cheveux hérissés lorsqu’ils avaient écouté hier ces insultes diffusées par la Radio Futurs Médias (RFM) du cèlèbre chanteur sénégalais Youssou Ndour.
Le caractère provocateur et irresponsable des commentaires insultants de son journaliste, est indéniable et la condamnation de cet acte a été, à juste titre, unanime.
D’autant plus que la motivation destructive et va-t-en-guerrière est évidente. Il est difficile de croire que Youssou Ndour, celui qui chante la paix à travers le monde n’ait calculé son coup dévastateur en Casamance en permettant à son griot de faire danser les armes de la mort à savoir de s’abreuver du sang des victimes casamançaises pour les cérémonies lébous du Ndeup.
Pour l’histoire, c’est d’ailleurs face à sa maison natale de Médina-Corniche de Dakar que Victor Diatta, fondateur du MFDC a été sauvagement assassiné.
Peut-être Youssou Ndour évoquera sa liberté de chanter pour se justifier.
Certes, au niveau de la radio on retrouve des genres d’expression bien particuliers pour lesquels les limites à la liberté sont souvent d’une élasticité imprévisible, atteignant dans ce cas le stade de l’inadmissible.
Dommage que, dans le contexte actuel de la situation en Casamance, l’esprit de responsabilité, de Youssou Ndour, particulièrement aiguisé, de ce point de vue, n’a pu empêcher l’abus dont ont fait preuve sa voix, sa radio (RFM).
Si provoquer encore une guerre en Casamance fait-il partie de la liberté d’expression ou est-ce plutôt une menace pour celle-ci, Youssou Ndour, porteur cette fois-ci d’insultes doit le savoir.
Par conséquent il doit en assumer la lourde responsabilité et mettre un terme à une dérive criante pour la Casamance.
Emile Tendeng