Casamance: René Capain Bassène revient sur les causes du conflit
CASAMANCE : RENE CAPAIN BASSENE LIVRE SON ANALYSE DU CONFLIT
Observateur très averti de la crise en Casamance, le journal du pays s’est adressé à monsieur René Capain Bassène pour recueillir son analyse sur certains aspects du conflit.
Monsieur Bassène qu’est ce qui selon vous est à l’origine de la guerre en Casamance ?
C’est une question difficile à répondre car comme je le répète assez souvent, nul ne peut prétendre maîtriser exactement tous les fondements de la crise casamançaise. Mais selon ma très modeste lecture, cette guerre est la conséquence logique d’une série de manifestations et surtout d’incompréhensions entre le pouvoir central basé à Dakar et certaines populations de la Casamance.
En effet, après les indépendances, certains casamançais se sont sentis marginalisés voir méprisés et pas assez suffisamment considérés par les autorités suprêmes de l’Etat dont notamment certains administrateurs qui étaient en service dans cette région parce que c’était une seule région dénommée la Casamance. C’est pour réagir contre une pareille situation que certains intellectuels casamançais ont formé des mouvements de revendication dont entre autres le MFDC (de Emile Badiane), le MAC (Mouvement Autonome de la Casamance de Assane Seck et Louis Dacosta) et le reveil du MFDC (par l’abbé Diamacoune et de Nkrumah Sané…) pour réclamer une meilleure considération des populations casamançaises.
Malheureusement, les autorités basées à Dakar n’ont pas été attentives à leurs revendications. Cette attitude a poussé d’autres à aller jusqu’à réclamer la séparation totale de la Casamance du reste du Sénégal.
Ainsi en 1982 quand certains casamançais ont décidé de marcher pour dire non à la soumission et au manque de considération dont elles se disaient victimes, en lieu et place de s’ouvrir au dialogue l’Etat a opté pour la répression, l’arme et les arrestations massives accompagnées de tortures pour dissuader les membres ou sympathisants du MFDC et dans le même temps endiguer la naissance de toute idée pouvant remettre en cause l’unité nationale.
Bref, selon moi, c’est cette incompréhension ou ce manque de dialogue qui a engendré le conflit casamançais qui de nos jours demeure l’un des plus vieux conflits du continent africain aux quels se sont greffés au fur du temps de nouveaux éléments qui ont fini par rendre difficiles les démarches en faveur d’un retour de la paix.
Pouvez vous nous donnez votre lecture de la situation actuelle du conflit en Casamance
Le conflit a de nos jours très positivement évolué car on est passé depuis quelques années du stade des affrontements violents et presque réguliers entre l’armée et les combattants du MFDC, à celui marqué par une baisse d’intensité voir une quasi disparition des accrochages entre les deux protagonistes. C’est-à-dire du stade où certains chefs du maquis rejetaient toute idée et proposition de négociations à celui où tous les différents chefs de factions de l’aile combattante, politique civile intérieure et extérieure de même que l’Etat du Sénégal ont opté pour l’apaisement et l’ouverture au dialogue en faveur d’un retour de la paix.
Cette dynamique en faveur de la paix qui habite les populations ruinées par plus de trente ans d’un conflit meurtrier s’est matérialisée sur le terrain par un retour progressif des réfugiés et déplacées dans leurs localités d’origine, mais également par la reprise des activités agricoles dans certains villages, sur des champs et rizières longtemps abandonnés. A cela s’ajoutent parallèlement le fait que la libre circulation des personnes et des biens est entrain au fur et à mesure de devenir une réalité avec notamment une reprise des activités ludiques tels que les grands rassemblement des jeunes à l’image de celui du regroupement des jeunes de l’arrondissement de Nyassia (RJAN), du Blouf Djiyito (Bloudji) etc.» et des activités culturelles mais surtout cultuelles telles la réouverture des « boussana » des femmes et la reprise de l’organisation des cérémonies d’initiation ou boukout dont le cycle a été pendant longtemps rudement perturbé par la grande insécurité qui prévalait en Casamance ».
Vous voulez dire que la paix est déjà acquise ?
Je ne l’ai pas dit. Vous m’avez demandé ma lecture de la situation actuelle du conflit en Casamance et c’est elle que je suis entrain de m’efforcer de vous livrer. Ne tirer pas une conclusion aussi hâtive et vouloir me la faire porter. Ce n’est pas parce que j’ai dit que la situation actuelle inspire un espoir certain, qu’à votre niveau vous déduisez que le chemin vers la paix est totalement balisé.
Quelle est donc monsieur Bassène votre conclusion sur ce point précis ?
Malgré ce climat d’apaisement que j’ai décrit ci-dessus, la Casamance est entrain de traverser une situation de ni guerre ni paix avec pour principales caractéristiques depuis quelques années, la naissance d’un nouveau mode de violences comme les braquages exercés sur les voyageurs et au niveau de certaines boutiques, le vol de bétail et la présence des des mines qui en empêchent l’accès aux populations à leurs champs, vergers, rizières et dans leur anciens lieux d’habitats pour d’autres. Néanmoins, il faut noter que ces activités sources d’insécurité sont entrain de beaucoup baisser en intensité. Ce qui signifie encore une fois qu’on n’a pas retrouvé la paix, mais qu’on est entrain de traverser une accalmie relative avec un climat très favorable à un retour de cette paix tant désirée même si jusqu’à nos jours, les belligérants tardent encore à traduire en actes leurs déclarations de se retrouver autour de la table de négociations.
A votre avis qu’est ce qui pourrait expliquer ce blocage ?
Il faut hélas noter qu’à l’opposé de cette dynamique d’aller résolument vers la paix, il y a encore certains qui ne souhaitent pas la fin totale de la guerre et qui en lieu et place préfèrent maintenir cette situation de ni paix ni guerre pour continuer de profiter des avantages qu’il leur procure. Je précise que depuis 1991, les combines ; les calculs d’intérêts et les coups bas entre acteurs ont beaucoup plus tonnés que ne l’ont fait les armes de 1982 à nos jours. C’est aussi un des facteurs retardant le retour de la paix.
Pourquoi, alors ces mauvais comportements dont vous parler ne sont pas révélés à l’opinion ?
Je ne comprends toujours pas que le conflit casamançais qui comporte des conséquences assez lourdes au niveau de tous les secteurs de la vie soit pratiquement oublié et même méconnu par l’opinion.
Qu’est ce qui vous amène à dire que c’est un conflit oublié et méconnu ?
J’ai utilisé le terme « de conflit oublié et même méconnu » parce que malgré qu’elle soit vielle de trente et deux ans, la guerre en Casamance demeure l’une des crises les moins médiatisées du monde, on n’en parle que très rarement alors que comme je l’ai dit, elle continue à avoir des conséquences néfastes sur le vécu des populations et on n’en parle que très peu dans la presse et autres lieux de discussions et de décisions au niveau national et internation
Quelles solutions préconiseriez- vous pour arriver à une issue heureuse du conflit ?
Cette guerre n’a que trop durée et le constat est qu’aussi bien les autorités sénégalaises, le MFDC et les populations casamançaises ainsi que tous les sénégalais de façon globale souhaitent la voir finir le plus vite possible.
Cependant il existe un fossé entre ce vœux et sa faisabilité car le chemin est encore long et sinueux car parsemé de nombreux éléments difficilement maitrisables et que je suis loin de prétendre tous maitriser.
C’est pour dire que je n’ai pas de solutions miracles, mais je vais puisque vous me le demander essayer de dégager quelques pistes de solutions dont je tiens à préciser qu’elles n’engagent que ma pauvre personne. Ainsi en guise de solutions, je proposerais d’abord :
Au MFDC de :
– s’unir et de se retrouver autour de l’essentiel c’est-à-dire d’arriver à parler d’une voix et d’harmoniser leurs positions avant d’aller à la table de négociations.
Autorités étatiques
– D’accepter que le MFDC se présente à la table de négociations avec toutes ses revendications.
De mettre fin aux messieurs Casamance ou à défaut de les organiser de sorte qu’ils puissent évoluer en synergie sur le terrain.
Aux nombreux mesdames et messieurs Casamance ainsi qu’à tous les acteurs de paix.
– d’accepter de surpasser leurs intérêts purement personnels, de se regrouper et de ne viser que l’intérêt général, qui est celui de parvenir à une paix durable en Casamance.
Votre mot de la fin ?
Juste rappeler que les casamançais sont fatigués de cette guerre qui a engendré beaucoup de victimes avec sont lot de disparus, d’exécutions sans jugement préalable, d’arrestations arbitraires, de tortures, de victimes par mines etc. et déplorer le fait que jusqu’à nous jours, le processus de paix n’ait encore pas enregistré d’avancée significative, et qu’il soit toujours au point mort. Cela dit, je voudrai juste demander aux acteurs en conflit et aux acteurs de paix de bien vouloir prendre les dispositions nécessaires pour arriver à la table de négociations afin d’aboutir à une paix durable en Casamance.
ARDiallo
alinou
Mon cher Samboune , comme vient de le dire Sinkurbadin , la majeur partie des intervenants ont juste complétés, les autres ont juste pointé sur le fait que la frustration oui, mais ce n´était pas le fond du problème, pas plus.
la réponse de René à la question de l´origine de la guerre en casamance? a débuté par cette phrase.
« C’est une question difficile à répondre car comme je le répète assez souvent, nul ne peut prétendre maîtriser exactement tous les fondements de la crise casamançaise »
Alors je trouve pas du tout grave s´il y´a des commentateurs qui trouvent un passage dans l´interview de René qu´il ne partage pas complétement et qu´ils y apportent leur contribution , celà ne veux pas dire qu´on remet son livre, toute l´interview, ses connaissances sur la cause en question? Non
Samboune on a aimé et aime encore bien lire tes interventions sur le site car on y apprend bcp, et si on ne comprend pas un passage on te le dit,et on l´a fait dans le RESPECT mutuel, Nous CASACAIS ne pouvons pas agir autrement.
celà ne veut pas dire que l´on remet tous ce que tu avais dit ou dira en question ou qu´on est contre toi. Non pas du tout loin de là.
Tu te rappèles comment le JDP a réagit quand Capain a était menacé et les commentateurs aussi? Tout le monde a réagit et on a pas changé d´opinion sur lui, ce n´est pas maintenant qu´on va le laisser tomber.
Alors Nous tous savons que Capain est super bien dans ce qu´il fait , nous
l´aimons et le respectons pour son travail et celà ne changera pas juste parceque nos confrères ont juste apportés quelques précisions……
En tout cas j´ai rien lu de dramatique sur les commentaires en son encontre.
Moi ainsi que bcp d´autres lecteurs je pense, aimons bien lire Capain et le JDP aime bien l´interviewer parcequ´il en ait pas à sa 1ère.
Que Capain ne se laisse surtout pas intimidé par des menaces comme ca a été le cas et reste fidèle en lui meme c´est tout.
Ces discutions sont super informatives et éducatives et celà me montre encore combien les CASACAIS sont a présent éveillés , informés et sensibilisés sur ce problème, par la lecture du JDP et des Commentateurs comme toi Samboune et tant d´autres compatriotes bien pertinent.
On est sur le meme Bateau et ce ne sont pas ces petits critiques mutuelle qui vont le changer , au contraire ca nous permet de s´informer mieux.
C´est la preuve que nous travaillons tous dure et avec attention, alors continuons plutot ce travail qualitatif dans la solidarité pour notre CASAMANCE.
Et t´as fait que dire ce que tu sais et pense de l´article et de CAPAIN comme tout le monde sans exagération ,c´est ca qui est bien dans le JDP .
Crois moi Capain ne prendra pas mal les commentaires, personne d´autre d´ailleur je pense car on se complète ici,et c´est formidable.
vive le JPD.Bravo les lecteurs, vive les commentaires
Vive la Lutte de LIBÉRATION
samboune
Fambondy: dans le livre sur l’abbé diamacoune, il y abel et bien des faits historiques avec des dates et lieux bien precis pour ce qui concerne la casamance pre coloniale. il faut relire la premiére partie ou c’est diamacoune lui méme qui a parlé. les témognages recueillis c’est la deuxiéme partie c’est juste des temoignages sur la personne de l’abbé.
Fambondy: ce jeune ne peux pas a visage découvert développer un telle sujet qu’il lui sera difficile de trouver des preuves. les vrais archives sur la casamance ont disparu. celui qui s’engage a en parler peut etre traité de fauteur de trouble,surtout q’il ne parvient pas a justifier ses propos. je ne prend pas partie pour capain.
je l’apprecie parce qu’il se prononce ouvertement et sur un site stigmatisé si je peux m’exprimer ainsi. c’est bien que vous ayez apporté des compléments et que beaucoup d’entre nous se soient gratifiés d’informations historiques.
ololal kanor. pan diack.
oupoyal agnilawoumou…il pourr motiver la jeunesse casamançaise a s’interesser au sujet de la crise et a contribuer a apporter la verité au moment venu.
Dji balom nén ni kadjén kadjén. dji yafouwom momeuk.
SinkurBadin
même avec son manquement je soutiens rené basséne pour son engagement. les autres intervenants ont d’ailleurs complété. c’est cela la casamance multiple et complémentaire.
Fanbondy
@Samboune: Ecrire un livre sur Abbé Diamacoune ne signifie pas maîtriser l’histoire de la Casamance. J’ai lu le livre de René Capain qui mérite mon attention. Les personnes interviewées dans le livre ont bien contribué à donner un contenu de témoignagnes plutôt que des faits historiques.
L’essence du débat suscité par l’article de JP est axé sur des faits historiques éclipsés volontairement ou non, mais qui ont alerté de nombreux lecteurs. Votre chouchou Mr Capain doit savoir dès lors qu’il est publié dans JP, des milliers de lecteurs avertis ne manquent pas de réagir.
La Casamance nous tient beaucoup à coeur Samboune!
kanfody
Samboune, je vois que vous êtes un vrai supporter de René Capin, je dirai même un protecteur, ce qui est une bonne chose. D’autant que vous avez raison dans une large mesure, il est pertinent dans pas mal de questions qu’il aborde. Je dirais même aussi, comme toi, qu’il fait montre de courage, parce que j’ai recherche et retrouve certains de ses écrits qui dénotent en effet de positions osées parce que susceptibles d’être mal accueillies dans certains milieux. Je crois personnellement que nous devons tous encourager cela, et vous semblez le comprendre.
Nous ne devons pas avoir peur de débattre la question casamançaise parce que c’est à travers le débat que l’on apprend beaucoup de choses, et quand on comprend, on est mieux à même de comprendre et de défendre ceux qui se battent pour la Casamance. Je dois dire qu’avec ou sans armes, nous nous battons tous pour la Casamance (je le pense sincèrement) et que nous devons simplement éviter de nous faire la guerre entre nous. Cela malheureusement arrive trop souvent.
Ce que j’apprécie le plus chez vous, Samboune, c’est que vous prenez toujours le temps d’expliquer les choses sans invective, et, ce faisant, vous rendez à mon avis un énorme service à JDP. Par exemple, c’est en lisant votre dernier commentaire que j’ai appris le moment auquel l’Abbe Diamacoune s’est impliqué au MFDC. J’avais toujours pense qu’il en était membre depuis ou peu après la création de ce mouvement (même s’il devait être jeune a l’époque), mais vous semblez dire qu’il a repris le flambeau (il s’en est saisi est-il peut être plus correct de dire) avec des gens comme Nkrumah. C’est important pour moi d’apprendre de telles choses, parce que je me dis qu’en le faisant ils avaient de bonnes intentions pour la Casamance, et ne doivent par conséquent jamais être diabolises ou présentes d’une façon qu’ils ne méritent certainement pas
Merci pour votre contribution..
samboune
merci koutiyom pour vos interventions et débats tres riches. j’ai bien lu et relu l’article. mais encore une fois, il faut comprendre rené capain bassene, ce garçon est tres subtile en parole. il n’ya aucune erreur dans son intervention.
« C’est pour réagir contre une pareille situation que certains intellectuels casamançais ont formé des mouvements de revendication dont entre autres le MFDC (de Emile Badiane), le MAC (Mouvement Autonome de la Casamance de Assane Seck et Louis Dacosta) et le reveil du MFDC (par l’abbé Diamacoune et de Nkrumah Sané…) pour réclamer une meilleure considération des populations casamançaises ».
rené Capain est l’auteur du livre sur l’abbé Diamacoune. il n’ya pas meilleurs détails sur la non sénégalité de la casamance que dans ce livre. il sait tres bien que la lutte pour l’independance de la casamance date de plusieurs siecles.
a mon avis c’est unsubterfuge qu’il a utilisé et il faut bien le lire entre les lignes. il a parlé du MFDC reveillé par Nkrumah et Diamacoune, celaveut dire et il sait que le MFDC est crée depuis 1947 avant meme le BDS de Senghor.
Il est journaliste et non historien. il ne veut sans doute pas entrer ou susciter un debat où demain il lui sera tres difficile de prouver ses propos. nous savons tous que la periode d’avant indépendances n’est pas assez documenté et il n’y a presque plus de temoins. ceux qui restent s’il y en a ne veule plus se prononcer de maniére veridicte sur la question du compagnonage avec le senegal. il y a une polemique autour de cela. » et l’abbé lors d’une emission « face ) face » avec Mame Less camara a déclaré « je n’ai jamais dit en public ni en privé que j’ai reçu de Emile badiane des dossiers signé par lui et le senegal concernant l’indépendance de la casamance ». et dans le livre de rené capain il a répété la meme chose.
le débat peut continuer, mais je crois qu’en tant que journaliste, rené capain s’est focalisé sur les causes immediates du conflit en casamance, les cause immediates ayant engendré la lutte armée et c’est ce qui est intéressant. il a parlé du mepris culturel et de la spoliation des terres. c’est des choses faciles a prouver et il saura se défendre devant n’importe qui. je le trouve trés courageux et les interventions que suscitent ses articles prouvent qu’il est entrain de faire evoluer le débat.
je crois qu’il est temps comme l’ont dit certains de nous pencher serieusement sur la reconstitution de l’histoire de la casamance pré coloniale. c’est un travail qui interpelle chacun d’entre nous.
pour une fois, je risque de ne pas etre compris par certains de mes freres comme, kankouran,fambondy etc..
mais je suis quelqu’un qui suit de tres pres toutes les interventions de rené capain et je suis convaincu qu’il n’y a pa d’erreurs. je vous prie de bien relire son livre sur l’abbé diamacoune. il est tres riche en informations et arguments pour expliquer la non senégalité de la casamance.
il y a accalmie certes, mais le conflit est toujours en cours et peut reprendre d’ardeur a tout moment.
n’oubliez pas que nous parlons sous anonymat et lui le fait de maniere decouverte. il ne peut que dire des choses qu’il saura prouver. il a bien dit dés le départ que c’est une question difficile a répondre. rené capain est un vrai fils de la casamance, un diola pur et dur . chez nous on aurait dit qu’il a été adopté par son grand pere ou sa grand mere tellement qu’il est habile en parole. c’est son fort.
et toutes les interventions que j’ai lu ne se sont focalisées que sur ce point alors qu’il ya des éléments à féliiter. il a parlé de conflit oublié, des combines qui ont plus tonnés que les armes etc.. c’est un courage. nous devons encourager ce garçon qui je crois est entrain d’augmenter la qualité des articles du journal du pays.
je ne le defend pas , mais j’ai pris le temps de lire et de relire.
Il maitrise ce qu’il dit. un vrai journaliste ce garçon. si on avait 5 autres comme lui… qui ont pris le temps et la peine de chercher en profondeur le probleme de la crise.
je suis persuadé qu’il connait beaucoup de choses,mais que le conflit n’est pas encore fini…
djibonketom si j’ai mal parlé.
pour moi, il ne faut pas décourager ce garçon. il faut lire son livre sur l’abbé.
alinou
Mes frères et soeurs de lutte j´éprouve un énorme plaisir de vous lire , tous ces riches commentaires, me montrent qu´il n´y a pas un spécialiste de la Casamance mais des Spécialistes dont l´un peut se tromper et soit corrigé par les autres, et j´en suis infiniement fière.
« La « tragédie de la Casamance » a écrit Oumar Diatta RIP sur la page 11 et 12 de son ouvrage , a des racines plurielles parmi lesquelles figure la cadence inégale de la colonisation(donc l´histoire) sans oublier les grimances de la géographie avec l´isolement de la CASAMANCE.
En 1645 avant la fondation de Saint-Louis du Sénégal,le capitaine portugais Ayala a fondé dans la meme foulée, les comptoirs de Cacheu, de Farim (en Guinée-Bissau) et de Ziguinchor.Une présence Lusitanienne qui n´a pris fin qu´en 1886 par la convention Franco-portugaise de PARIS.
Il a fallut attendre 2 ans (en 1888) avec la ratification conjointe par les parlements de Paris et de Lisbonne pour que ZIGUINCHOR tombat dans l´escarcelle de la France.
Soit près d´une decennie après la constitution définitive de la colonie du Sénégal dans ses ultimes térritoriale, la fin des résistances et le triomphe de l´ordre colonial.
Alors que toutes les zones du sénégal étaient pacifiés,la CASAMANCE était ENCORE en RÉSISTANCE en 1943, l´affaire d´EFFOK provoquée par la mort d´un sous-officier Francais , illustra de facon violente , le refus par les CASACAIS l´ordre établi. »
et celà l´ABBE l´a dit et écrit .
Celà s´ajoute a tous ce que vous avez dit Mend.,Can.,Att.,Ekobol.,Niant.,Foula Uliwo, wandi.
les Copies kanfody je ne pense pas qu´avec l´acharnement du Sénégal pour étouffer se problème en éliminent meme les Parents comme victor Diatta… , des Humains qui ont en premier pronnés la Séparation et qui connaissaient bien le dossier, alors le Sénégal va laisser des traces de tout archives pouvant prouver la non sénégalité de la CASAMANCE et des CASACAIS, á moins qu´ils y aient des compatriotes qui puissent à temps sauver quelques documents, comme ce fut le cas pour d´autres documents.
Si le Sénégal arrive meme a faire taire nos historiens sur ces vérités alors un document c´est de l´eau a boire,ne soyons pas naif.
Par contre il y´a nos grand parents , nos parents , nos frères et soeurs qui en ont témoignés, et moi je fais plutot confiance et crois á mon propre père qu´au père d´autrui encore moin le Sénégal.
Ekokobolehandjé les ,juristes, cadres, intellectuels la casamance en a et pas facillement dans ce sénégal qu´a tout fait pour empecher la Casamance d´en avoir en refusant de construire meme une école secondaire en Casamance , nos grands parents et parents allaient à saint-louis ou dakar pour le secondaire comme nous l´avons fait pour L´université,quelques uns ont réussi a devenir instituteurs… et les autres ont tous étaient virés.
Alors Luttons surtout dans la solidarité s´il le faut s’adresser directement à la France de François Hollande pourquoi pas? , mais n´attendons pas nos juristes, cadres, intellectuels de la casamance car bcp d´entre eux sont victimes de leurs égoisme , ils ont la vie rose, oublient d´où ils viennent, se laissent corrompre et s´acrifient toute une casamance pour des interets personnels. Espérons qu ils en restent quelques uns alors qu´ils s´ajoutent aux autres compatriotes dans la lutte.
Vive la CASAMANCE LIBRE , VIVE le JDP.
Wandialanka
AU LIEU DE THEORISER TOUT LE TEMPS TRAVAILLONS TOUS POUR L’UNITE DU PEUPLE, LA TRANQUILITE DE NOS FAMILLE ET LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE DE LA CASAMANCE INDEPENDANTE. L’ETAT DU SENEGAL ET SES INSTITUTIONS ONT SEME LA HAINE MÊME DANS LE CŒUR DES CASAMANCAIS. ILS NE VEULENT PAS DE LA PAIX CIVILE EN CASAMANCE DONC PAS DE COHESION NATIONALE. ILS CHANTENT LA PAIX ALORS QU’ILS BLOQUENT TOUT. UNE SOLUTION POUR SORTIR DE CE CHAOS QU’IL NOUS FAUT TROUVER ! CASAMANCAISEMENT .
Uliwo
Intéressant le débat suscité par cet interview de René par le JDP. Hélas on doit reconnaitre avec courage et lucidité que le processus de » la sénégalisation de la Casamance » engagé depuis 60, a révélé ses échecs et a fortifié le sentiment nationaliste et patriotique casamançais.
L’échec de la solution militaire basée sur la violence à outrance sans distinction, l’échec de la solution économique, l’échec de la solution éducative, l’échec de la santé, l’appropriation des terres sans autre forme de procès, l’injustice, l’humiliation, le mépris, la discrimination, l’isolement politique, la déforestation, l’exploitation des richesses minières et halieutiques, la division du territoire, l’enclavement, la corruption, le mensonge etc… Tous ces maux ont exacerbées les revendications indépendantistes et à juste titre. C’est comme si tout est entrepris par l’administration sénégalaise pour détruire la Casamance, démobiliser et démoraliser ses citoyens. Voilà les graines de la haine qu’à semer le Sénégal en Casamance. Il est trop, trop tard pour reconquérir une sympathie des Casamançais à vivre ensemble avec ou dans un Sénégal. Quand je lisais hier dans un journal qu’un scanner de 3 millions de CFA est encore tombé en panne à l’hôpital de Ziguinchor alors je me pose la question, il y a-t-il vraiment un état en charge de la Casamance ? Si non alors fils de la Casamance debout.
Fouladou2
Les apports de mendycasa, de canada, d’atika et de niathio sont bien révélateurs de la connaissance du dossier historique et de la maturité intellectuelle qui sont générées par la nouvelle génération. Je suis confiant pour l’avenir. C’est d’ailleurs ce que des historiens encouragés par l’administration sénégalaise ne voulaient pas mettre à jour. Aujourd’hui la vérité de notre propre histoire triomphe.
Je me méfierai de l’approche suggérée par kanfody, Le jeu de vouloir fournir des documents par ci et par là pour attester la casamancité de la Casamance n’est pour ma part une démarche obligée. C’est le Sénégal qui pour moi, devrait prouver la sénégalité de la Casamance. Dès lors que nous le savons tous, avant 1960 comme le souligne niantio, le Territoire de la Casamance existait bel et bien. Comment donc ce territoire est d’un seul coup de magie est-elle devenue sénégalais.
Nous savons tous qu’en Casamance, nos parents et grand parents n’avaient pas de document attestant leur identité, date de naissance, lieu de naissance. Cependant ils se sentent casamançais et ils te diront même quand tu voyage vers Dakar « Tu vas au Sénégal ? » ou » tu reviens du Sénégal ». Ceci note indéniablement que l’identité casamançais existait et existe. Ce n’est pas à nous de changer cette histoire elle est authentique n’en déplaisent aux anti-casamançais.
vive le pays et vive le journal du pays.
Nianthio
Après les aspects politiques et juridiques, évoquons donc aussi une réalité culturelle et géographique: nous n’avons pas de racines profondes en commun avec les Sénégalais et leur histoire. Seuls quelques accents sentimentaux avec des mariages de gauche à droite. Notre territoire « Territoire de la Casamance » existait administrativement avant 1960 n’est ce pas Monsieur Capain. Enfin la Casamance est déjà plurielle et ce pluralisme ou cette diversité est un atout majeur pour la quête à l’indépendance. Wassalam
kanfody
« En effet, après les indépendances, certains casamançais se sont sentis marginalisés voir méprisés ………………….et le réveil du MFDC (par l’abbé Diamacoune et de Nkrumah Sané…) pour réclamer une meilleure considération des populations casamançaises ».
Je ne me suis jamais amusé à présenter un exposé sur les origines du conflit casamançais, mais dans le passage ci-dessus, j’ai vu tout de suite qu’il y avait un problème. D’abord, parce que Mr Bassene affirme que « C’est pour réagir contre une pareille situation que certains intellectuels casamançais ont formé des mouvements de revendication », faisant allusion au MFDC et au MAC, alors que ces deux organisations politiques avaient été créées avant l’avènement de Sénégal à l’indépendance. Ensuite, Emile Badiane, Assane et autres Louis Dacosta, loin d’avoir été des frustrés, étaient à mon avis plutôt des élites et donc des privilégiés qui avaient vite fait de trouver une planque dans une administration naissante en manque de cadres.
Cela dit je me félicite de tous les commentaires précédents, en particulier celui d’ekobolehandjie dont j’ai trouvé les métaphores absolument brillantes. Voilà pourquoi je suis devenu un accroc de JDP que je lis régulièrement depuis que je l’ai découvert il y a juste quelques semaines. Certains commentaires, par leur pertinence, me remplissent vraiment de fierté en tant que casamançais.
Aussi CANADA et ekobolehandjie ont énumère dans leur commentaire des questions que je me suis toujours posées sans jamais trouver de réponses. Ces questions sont énumérées ci-après :
Du commentaire de CANADA :
« Tout semble donner raison à la thèse du compagnonnage de 20 ans si on met en relief ces deux manifestations à Ziguinchor et celle organisée à Dakar juste après la fin supposée du compagnonnage ».
Du commentaire d’ekobolehandjie :
« Comme l’a dit Mendycasa, les revendications des casamançais datent de l’époque colonial »
Le droit des Casamançais à l’indépendance était l’axe de la lutte politique. Notamment la signature de Protectorat d’Etat à Etat entre la France et les trois entités de la Casamance: Basse, Moyenne et Haute Casamance sont assez révélateur du droit »
« Ce que je me demande est de savoir si la Casamance a des juristes, cadres, intellectuels ? Où sont-ils ?”
« Je crois que ce qu’il y aurait lieu de faire est de revoir et actualiser la convention des 20 ans qui a été signé par vos ainés avec le président Senghor ». Convention que beaucoup de gens nient l’existence même vos propres historiens ».
« Si la Casamance a signé un protectorat directement avec la France, donc quel est le document qui lie le Sénégal et la Casamance ? »
« Si la Casamance et le Sénégal sont deux états différents, s’ils ont cheminé ensemble pendant 20 ans, c’est parce qu’il a existé un document qui les a lié durant cette période ».
Serait-il possible d’avoir de plus amples informations sur ce qu’ekobolehandjie appelle la Convention des 20 ans ? CANADA parle lui plutôt de « thèse du compagnonnage de 20 ans », ce qui me laisse un peu perplexe, parce que j’aimerais tellement qu’il s’agisse non pas seulement de thèse mais bien d’une convention qui existe bel et bien. Copie de cette convention pourrait-elle être publiée par le JDP ou par quelque’autre personne ? Idem pour le Protectorat d’Etat à Etat entre la France et les trois entités de la Casamance: Basse, Moyenne et Haute Casamance. La publication de documents aussi essentiels aiderait énormément.
ekobolehandjie
Chers Casamançais, KASUMAY, ALBE NIADY, TANALA, KUMA DI CURPO, KOROM, ULEF ?
Je croyais avoir entendu que René Capain Bassène est un spécialiste de la crise casamançaise, un observateur très averti de la crise en Casamance. Mais ses propos me font douter qu’il maitrise la source de cette crise, car comme l’a dit Mendycasa, les revendications des casamançais datent de l’époque coloniale. Par contre ces frustrations sont les atomes qui ont formé la molécule de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’oppression administrative en Casamance était trop forte et la population ne tenait plus. La bouteille du bounouk a explosé et a fait couler beaucoup plus de sang que de vin.
Quand René demande à ce « que l’État du Sénégal accepte que le MFDC se présente à la table de négociations avec toutes ses revendications » ; je n’ai jamais assisté à vos assises, mais je crois que avec l’Etat ce n’est pas là le problème, car le MFDC a plein droit et devoir de demander tout ce qu’il veut réclamer à l’État. Mais quand tu demandes du poisson à un pêcheur, tu as mille changes de manger du poisson que si tu lui demande de la viande, que tu peux aisément trouver chez le boucher ou le chasseur. Mendycasa a bien dit « Que ce soit le MFDC ou le MAC, le droit des Casamançais à l’indépendance était l’axe de la lutte politique. Notamment la signature de Protectorat d’Etat à Etat entre la France et les trois entités de la Casamance: Basse, Moyenne et Haute Casamance sont assez révélateur du droit » ; donc pourquoi ne pas s’adresser directement à la France de François Hollande ? Atika 1982 parle de « Cette terre, c’est la terre de leurs ancêtres, qui leur offre de quoi se nourrir pour ne pas mourir des tirs de militaires sénégalais ». Savez- vous que les 80% de ces militaires envoyés en Casamance peuvent être des fils de casamançais ? Ce que je me demande est de savoir si la Casamance a des juristes, cadres, intellectuels ? Où sont-ils ? Qu’est ce que vos politiciens revendiquent et font à l’Assemblé Nationale ? Je crois que ce qu’il y aurait lieu de faire est de revoir et actualiser la convention des 20 ans qui a été signé par vos ainés avec le président Senghor. Convention que beaucoup de gens nient l’existence même vos propres historiens. Si la Casamance a signé un protectorat directement avec la France, donc quel est le document qui lie le Sénégal et la Casamance ? Si la Casamance et le Sénégal sont deux états différents, s’ils ont cheminé ensemble pendant 20 ans, c’est parce qu’il a existé un document qui les a lié durant cette période. C’est t donc une convention ou contrat à renouer, actualiser ou dissoudre comme le cas de la Confédération du Mali et de la Sénégambie. Le problème est que la Casamance n’a jamais été une République et n’a jamais eu de président, ni parlement. Tous ceux nés en Casamance ont eu une Carte d’Identité Nationale sénégalaise. La construction d’une maison commence par un fondement. Il faut d’abord creuser. Vos maçons et juristes le savent.
CANADA
Je suis tout en accord avec Mendycassa quant aux raisons et origines du MFDC. Ces mouvements politiques casamançais sont bien antérieurs aux indépendances des années 60. Le MFDC est créé les 4 mars 1947 à Sédhiou (plus d’un an avant le BDS de Senghor créé le 10 novembre 1948) et le MAC est créé en 1955 suite au désaccord de rapprochement MFDC-BDS porté par le camp d’Émile Badiane.
Ceci étant, je ne partage pas l’analyse de M. Bassene qui semble attribuer la naissance du MFDC à des frustrations d’après indépendance. Certes, le début de la guerre est tributaire des malheureuses manifestations de 1982 et 1983, mais les origines de ces mouvements politiques sont bien antérieures.
Même là, il y a à se demander pourquoi ces deux manifestations ont pu être organisées et drainer autant de monde sans alerter les autorités étatiques. Pourquoi autant de monde ont osé défier au risque de leurs vies les autorités étatiques protégés par des policiers et militaires armés? Tout semble donner raison à la thèse du compagnonnage de 20 ans si on met en relief ces deux manifestations à Ziguinchor et celle organisée à Dakar juste après la fin supposée du compagnonnage. Il est d’autant curieux que tous les signataires de ce compagnonnage vont mourir uniquement du coté MFDC et non du coté sénégalais. Il faut ajouter à cela le fait que Senghor démissionne du pouvoir après ces 20 ans sans raison, comme s’il fuyait les conséquences d’une trahison qui allait sans doute entraîner des centaines voir des milliers de morts. Dites moi dans quel pays africain un président va délibérément renoncer aux délices du pouvoir, surtout au début des indépendances. Pourquoi Senghor n’a jamais rien dit sur la tragédie casamançaise, ne ce reste pour éclairer la population sénégalaise qui a perdu également tant de militaires dans cette guerre ? Il y a là un concours de circonstances et des ingrédients qui suscitent bien des interrogations; ce ne saurait être un fruit du hasard!!!
Vie la vérité!! Vive la CASAMANCE LIBRE!!!
attika1982
Interview appréciable. Cependant j’avoue que les citoyens qui ont quitté Mangoukouro pour aller descendre le drapeau sénégalais à la gouvernance sous les balles sortis sont dans leurs droits, ils ne demandent qu’une seule la liberté politique eux qui n’ont que des lopins de terres pour survivre. Cette terre, c’est la terre de leurs ancêtres, qui leur offre de quoi se nourrir pour ne pas mourir des tirs de militaires sénégalais.
La justesse de leur revendication dépasse largement les petites revendications syndicales. Le message des défilés du 26 décembre 1982 et du 18 décembre 1983 ont marqué toutes les nouvelles générations et c’est ce besoin de liberté et d’indépendance qui nous motive. Invicta Felix
Mendycasa
. Je ne pense pas que la frustration est la principale cause des revendications des casamançais.J’aimerai bien clarifier les faits historiques dans la vie politique bien illustrée avant même l’indépendance du Sénégal ou de la confédération du Mali. Le MFDC est né en 1947 par Victor Diatta et aussi la création du MAC est antérieure à l’inépendance de 1960. Que ce soit le MFDC ou le MAC, le droit des Casamançais à l’indépendance était l’axe de la lutte politique. Notamment la signature de proctorat d’Etat à Etat entre la France et les trois entités de la Casamance: Basse, Moyenne et Haute Casamance sont assez révélateur du droit. Vive la Casamance libre et indépendante.