Avec sa longue barbe blanche bien taillée, Bernard Amanding Diamacoune Senghor ne pouvait pas passer inaperçu en Casamance. L’homme s’était aussi illustré grâce aux nombreux actes qu’il n’a cessé de poser de son vivant pour le retour de la paix dans la région méridionale du pays. Au lendemain des accrochages sanglants et meurtriers de Mandana Mankagne, il est porté à la tête du CPP dont l’objectif était d’éteindre le feu et de permettre le dialogue entre le MFDC et l’Etat. Pour cela il sera aux côtés de feu l’Abbé Augustin Diamacoune son cousin germain dont il sera le conseiller pour collaborer plus étroitement avec Jean Marie François Biagui.

Il joue un rôle déterminant lors des assises inter MFDC à Ziguinchor aux œuvres catholiques et au stade Aline Sitoé Diatta aussi dans les différents départements de la région de Ziguinchor. Idem à Banjul 1 et 2, les rencontres organisées dans la capitale Gambienne en 1999 qui aboutiront à l’éviction de son propre cousin Augustin Diamacoune comme secrétaire général du MFDC en faveur de Jean Marie François Biagui qu’il  soutenait farouchement à l’incompréhension de beaucoup de membres et cadres du MFDC.

Amanding comme l’appelait les intimes était aussi à Foudioungne chez les cousins sérers lors des premières négociations sous l’ère Abdoulaye Wade. Il étend ses actions jusqu’au Fouta à Alwar avec la famille Oumarienne, chez les Lébous à Dakar et à Touba dans la ville sainte.

Rongé par l’âge et la maladie, Bertrand Diamacoune se retire de la scène mais reste aux côtés du groupe de contact dont il est le sage conseiller. Un groupe qui a été créé pour la réconciliation des maquis du MFDC. Son rapprochement tumultueux avec le pouvoir sénégalais lui valut des critiques des ailes politiques et combattantes du MFDC. Sur le plan sportif, Bertrand Diamacoune Senghor était ceinture noire de Taïkouando, un sport qui a fait de lui un homme serein qui savait où il allait. Il a été stoppé par la maladie ce mardi 22 juillet 2014 à l’âge de 87 ans.

Maléguène