Depuis peu, plusieurs intellectuels Casamançais dénoncent avec courage la «politique de la terre brûlée» que mènent actuellement les principaux promoteurs du deuxième mandat de Macky Sall.

Dans plusieurs contributions publiées dans les quotidiens africaines, européennes, arabes et américaines, ils accusent, en les nommant, «les messieurs et mesdames Casamance» d’être derrière la crise actuelle par leur entêtement à imposer au peuple de Casamance une vision erronée de la paix.

Ils parlent d’un «hypothétique compromis entre ce groupe de vendeurs de paix assis sur l’économie rentière et rêvant de soumettre la société à leur diktat. Ils sont dans la logique de la terre brûlée.»

« Ce groupe tire ses forces des connexions et des interconnexions tissées  parfois dans le cercle des chefs du maquis et en haut lieu du palais présidentiel de l’avenue Roume à Dakar » précise un de nos interlocuteurs, estimant que leur logique est suicidaire et  ils font courir à la Casamance un grave risque d’explosion à la centrafricaine.

L’option d’isoler le pouvoir politique du MFDC pour une paix juste et durable en Casamance, reste la pire de la stratégie sénégalaise : mettre Diamacoune et les anciens leaders en prison, en tuer d’autres ou les exclure du processus de dialogue et de paix n’a rien amené à l’avancée vers la paix.

L’option de créer une constituante du MFDC avec le groupe dissident de Sidy Badji à Diakaaye (Front Nord) a fait des malheurs en Casamance, au Sénégal et en Gambie voisine. Vouloir ressusciter cette logique avec de nouvelles personnes comme Kamougué Diatta, Louis Tendeng sous le mentoring de Robert Sagna et d’une ONG artificielle dirigée par une certaine Yannick Arlabosse Titz est une voie sans issue et un véritable danger.

Ce qui est sûr, c’est que ce groupe est de plus en plus isolé par les populations  parce qu’il ne donne aucune perspective de rupture avec le choix par exemple des membres du MFDC et des combattants qui ont choisi le sacrifice ultime c’est-à-dire donner leur vie pour l’indépendance de la Casamance.

S’il est vrai que la Casamance ne va sans doute pas connaître de printemps arabe de sitôt, elle risque en revanche, si ce système de « vendeurs de paix » se perpétue, de connaître une saison sèche typiquement sénégalaise, c’est-à-dire un soleil ardent qui va statufier définitivement la paix l’empêchant d’aller de l’avant. N’est-il pas le but recherché par le gouvernement du Sénégal ?

Emile Tendeng