France: Grande manifestation contre la politique familiale du gouvernement
Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans le calme dimanche, à Paris et à Lyon, pour protester contre la politique familiale du gouvernement. Cette action s’inscrit dans le prolongement du mouvement contre le mariage homosexuel.
Les organisateurs ont revendiqué plus de 500’000 participants pour la manifestation parisienne et 40’000 dans le centre de Lyon. La préfecture de police en a compté 80’000 à Paris et 19’500 à Lyon.
Une semaine après le « jour de colère » organisé par plusieurs organisations, certaines issues de l’extrême droite, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a dénoncé l’émergence d’un « Tea party à la française ». Il s’est attiré les foudres de l’UMP, qui l’accuse de vouloir promouvoir un « noyau dur » de l’opposition pour l’affaiblir.
Fer de lance de l’opposition au mariage gay voté l’an passé, le collectif « La manif pour tous » appelait à la mobilisation pour la défense de la famille, menacée selon lui par le gouvernement et sa majorité.
Cette manifestation s’est tenue après une vive polémique sur une expérimentation, dans des écoles primaires, de cours pour lutter contre les stéréotypes filles-garçons. Ses opposants y voient un début d’enseignement de la « théorie des genres, qui nie l’altérité homme-femme ».
« On a prouvé que ce n’était pas une rumeur, la théorie du genre est bien enseignée à l’école », a déclaré la coordinatrice de « La manif pour tous » à Lyon, Anne Lorne. « Nous sommes pour la lutte contre l’homophobie mais contre l’éducation sexuelle à l’école primaire », a-t-elle ajouté.
Le ministre de l’Intérieur a exprimé son inquiétude face au climat actuel, évoquant « la création d’un Tea party à la française », une référence à l’aile ultra-conservatrice du Parti républicain américain.
Et Manuel Valls de dénoncer une « fronde des anti: anti-élites, anti-impôts, anti-Parlement, anti-journalistes », avant d’appeler la droite républicaine « à se démarquer clairement des mouvements qui n’acceptent pas la démocratie et les choix du Parlement ».
Un important dispositif de sécurité avait été mis en place, mobilisant 1500 policiers à Paris et 600 dans le centre de Lyon. Au total, 18 personnes ont été interpellées.
AFP /Ibou Camara