Guinée-Bissau: les populations élisent aujourd’hui leur président
Les électeurs de Guinée-Bissau ont commencé à voter, dimanche 18 mai au second tour de l’élection présidentielle, dans l’espoir de ramener la stabilité dans ce pays au passé politique tumultueux. De nombreux électeurs ont passé une partie de la nuit près des centres de vote de Bissau et des files étaient déjà formées devant les bureaux, qui resteront ouverts jusqu’à 18 heures.
Près de 800 000 électeurs de Guinée-Bissau sont appelés à choisir entre José Mario Vaz, dit « Jomav », 57 ans, du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, première formation du pays), et Nuno Gomes Nabiam, 51 ans, sans étiquette mais notoirement soutenu par le Parti de la rénovation sociale (PRS, deuxième formation du pays) et des chefs de l’armée.
M. Vaz, ancien ministre des finances, est réputé bon gestionnaire. M. Nabiam, ingénieur formé en Russie et ayant vécu dix-sept ans aux Etats-Unis, est depuis 2012 le directeur national de l’aviation civile. Tous deux sont arrivés en tête au premier tour le 13 avril (M. Vaz avec 40,9 % des voix devant M. Nabiam, qui a eu 24,8 %). Le scrutin s’est déroulé sans incidents et a été marqué par un taux de participation record de 89 %.
Ces élections – la présidentielle et les législatives – doivent permettre de ramener la stabilité dans ce pays, deux ans après l’énième coup d’Etat de son histoire. Ce putsch, qui a renversé le régime du PAIGC, a eu lieu le 12 avril 2012, entre deux tours d’une présidentielle interrompue de facto. La Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise de 1,6 million d’habitants, ne compte plus les coups d’Etat depuis son indépendance en 1974 : rares sont les dirigeants ayant pu finir leur mandat sans être renversés ou assassinés.
Le Monde