Le Vatican a tenté vendredi d’apaiser les tensions avec les Nations unies, deux jours après la publication d’un rapport très sévère. L’ONU y accuse l’Eglise d’étouffer des actes de pédophilie commis par des ecclésiastiques.

Pour le Comité des Nations unies sur les droits de l’enfant (CRC), l’Eglise catholique a trop souvent cherché à protéger sa réputation au détriment des enfants victimes d’abus sexuels. Il exige du Saint-Siège le renvoi des ecclésiastiques coupables ou soupçonnés d’actes pédophiles et leur remise aux autorités civiles.

Le Vatican a souligné que l’Eglise ne pouvait pas revenir sur son enseignement moral concernant l’homosexualité, l’avortement et la contraception, comme il lui était demandé dans le rapport. Malgré ce différend, le plus important de ces dernières décennies entre l’Eglise catholique et l’institution internationale, le porte-parole du Saint-Siège a rappelé qu’il n’y avait pas de rupture.

« Il n’y a pas de conflit entre l’ONU et le Vatican », a déclaré vendredi dans un communiqué Federico Lombardi. « Le Saint-Siège a toujours apporté son soutien moral aux Nations unies. » Le père Lombardi a toutefois rappelé que l’Eglise jugeait le rapport de l’ONU injuste et biaisé, et probablement rédigé avant l’audition de responsables du Vatican par le CRC le mois dernier.

Le pape François a déclaré en septembre dernier n’avoir jamais cherché à étouffer des affaires de pédophilie, « la honte de l’Eglise », et il a poursuivi la politique de son prédécesseur Benoît XVI pour combattre de tels agissements. Il a mis en place en décembre dernier une commission spécialement chargée de ces dossiers.

Ibou Camara