Monde: les agressions sexuelles contre les femmes très répandues
Une femme sur 14 a été agressée sexuellement par une personne autre que son partenaire, selon la première estimation globale de la violence sexuelle contre les femmes dans le monde. Dans quatre régions du monde, notamment en Afrique, la violence sexuelle est endémique.
Les chercheurs ont étudié la situation dans 56 pays au total en compulsant les résultats de 77 études. Bien que les chiffres soient souvent très partiels ou inexistants, les auteurs de l’étude publiée dans la revue médicale britannique « The Lancet » sont catégoriques.
« Nous avons découvert que la violence sexuelle est une expérience commune que partagent les femmes du monde entier et qui, dans quatre régions, est endémique, avec des taux (d’agressions) atteignant plus de 15% des femmes », relève le principal auteur de l’étude, le Pr Naeemah Abrahams, qui travaille dans un institut de recherche sud-africain.
Au total, 7,2% des femmes interrogées ont reconnu qu’elles avaient été agressées sexuellement par des personnes qui n’étaient ni leur conjoint, ni leur petit ami.
Les taux les plus élevés d’agressions sexuelles ont été enregistrés en Afrique subsaharienne, avec un record de 21% en Afrique centrale et 17,4% dans le sud de l’Afrique. La situation n’est guère meilleure en Australie et en Nouvelle-Zélande où 16,4% des femmes interrogées ont déclaré avoir été agressées sexuellement.
Les taux les plus bas ont en revanche été observés en Asie du Sud (3,3%), ainsi qu’en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (4,5%). La situation est plus contrastée en Europe: les pays d’Europe orientale affichent les taux les plus bas (6,9%), contre 10,7% en Europe centrale et 11,5% en Europe occidentale.
Dans un mail envoyé à l’AFP, le Pr Abrahams a indiqué que son étude était basée sur des données assez complètes provenant des pays européens, de l’Amérique du Nord, de l’Asie du Sud-est ainsi que de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Mais les données fournies par les autres régions du monde étaient soit partielles, soit inexistantes, a-t-elle reconnu.
Elle a également précisé que la définition de l’agression sexuelle n’était pas standardisée, les enquêteurs utilisant généralement une question suffisamment large du type de celle-ci: « Avez-vous été contrainte à avoir des relations sexuelles alors que vous ne le souhaitiez pas avec quelqu’un d’autre que votre partenaire? ».
AT/Ibou Camara