Syrie: l’Iran invité à Genève II et l’opposition syrienne menace d’y renoncer
L’opposition syrienne a menacé lundi, à 48 heures du début de Genève II, de retirer sa participation si l’invitation de l’ONU à l’Iran était maintenue. Selon le secrétaire général de l’ONU, Téhéran s’est engagé à jouer « un rôle positif et constructif » pour mettre fin au conflit syrien.
« La coalition syrienne annonce qu’elle renoncera à sa participation à Genève II si Ban Ki-moon ne revient pas sur l’invitation adressée à l’Iran », a écrit un porte-parole de la CNS, sur Twitter. Après des semaines d’hésitation, la coalition avait décidé samedi d’envoyer une délégation à la conférence de paix en Suisse pour entamer des discussions avec Damas.
Les Etats-Unis, qui ont lancé l’idée de la conférence avec la Russie, ont quant à eux estimé que l’invitation adressée à l’Iran devait être suspendue jusqu’à ce que Téhéran approuve publiquement « déclaration de Genève », adoptée en juin 2012, qui fait de la transition politique l’objectif principal du processus de paix.
« Si l’Iran n’accepte pas pleinement et publiquement la déclaration de Genève, l’invitation doit être annulée », a dit Jen Psaki, porte-parole du département d’Etat, dans un communiqué.
Les puissances occidentales et les monarchies sunnites du golfe Persique n’étaient pas favorables à une participation de l’Iran chiite, proche allié de Damas qui refusait jusqu’ici le principe d’une transition politique.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a dit s’être entretenu longuement ces derniers jours avec Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne. Il s’est dit convaincu que Téhéran était désormais en accord avec cette « déclaration de Genève ».
« Il m’a assuré, comme les autres pays invités pour la journée d’ouverture des discussions à Montreux, que l’Iran comprend que la base des discussions est la mise en oeuvre complète de la déclaration de Genève du 30 juin 2012 », a-t-il expliqué.
Les objectifs des deux camps semblent toutefois inconciliables, l’opposition martelant que son seul but est de se débarrasser du président syrien Bachar al-Assad. Son régime a maintes fois répété qu’il ne comptait pas « remettre le pouvoir à qui que ce soit » lors de Genève II.
AT/Ibou Camara