Nous débuterons avec une pensée noble de Cheikh Anta Diop qui soutenait que : « ceux dont le monde appelle les éminents intellectuels ont falsifié l’histoire pas par ignorance des faits, mais par ce qu’ils défendent une cause et ne cesseront jamais de le faire ». Ils ont toujours les bonnes phrases, la bonne rhétorique enrichie de malice pour embarquer tout un monde, malgré cela, leur vérité ne dure jamais longtemps. Comprenez par-là, que ceux dont, la Casamance pense qu’ils sont les plus avisés par rapport à la compréhension de la question de la crise, certes ils ne le sont pas réellement.

Nous acceptons bien le fait qu’ils aient côtoyer le milieu et ceux qui l’animent, mais cela ne fait pas forcément de ces derniers des observateurs avisés capables d’orienter les masses surtout dans ce cas précis qui concerne le destin des Casamançais bâillonnés par les « Casamanqués » en premier à savoir tout fils du Pays des Invicta Felix non héritier des valeurs de nos valeureux et dignes ancêtres.

Où en est la Casamance ?

Aujourd’hui, la Casamance est arrivée à un tournant décisif de son combat pour recouvrer définitivement son indépendance sans avoir à accepter une autre alternative et cette fois ci, elle saura mettre en œuvre tout son potentiel car elle a fini de découvrir qui est avec elle et qui ne l’est pas. De 1947 à nos jours, des hommes de toutes les aptitudes et de tous les caractères ont participés à l’écriture des pages de l’histoire de la Casamance qui ne se retrouvent dans aucune bibliothèque si ce n’est qu’enfouie dans la mémoire de ceux, dont nous nommerons : « les sauveurs de la Casamance ». Ils sont d’un âge avancé comme ils peuvent être des adultes, des adolescents, des jeunes et même des enfants, en somme ils sont de tous les âges. Ce qu’ils ont de commun, peut se résumer en ces trois termes : VERITE, JUSTICE et PAIX.

Une fois la VERITE prononcée dans ce contentieux entre le Sénégal et la Casamance, ce qui ne tardera pas à arriver, la JUSTICE s’imposera d’elle-même et alors la PAIX s’installera à jamais et sa vague fera des merveilles même en dehors du Pays de Casamance.

Qu’est-ce qui motive cette envie sénégalaise d’imposer une nouvelle tournure en Casamance ?

Concernant la nouvelle tournure version Sénégalaise de la résolution du conflit en Casamance qui se faufile à l’horizon motivée par le fait que l’armée Sénégalaise s’engage au Yemen pour satisfaire la relation Sénégalo-Saoudienne, nous affirmons d’abord qu’à l’heure où nous sommes, le Sénégal n’a plus les bonnes cartes en main et va user encore une fois de plus des « Casamanqués » pour une distraction, dont le but est de favoriser le maintien de sa conquête, mais aussi à se refaire une forme et continuer à asservir les Casamançais et à profiter de la Casamance.

Sachant que l’effectif de son armée sera réduit et que les vrais valides seront envoyés au front au nom de « la solidarité Islamique », le Sénégal s’empresse de jouer la carte de la médiation et de celui qui veut aller à la paix.

De quelle paix nous parle-t-on ?

C’est un cessez-le feu qu’il demande sans pour autant le dire haut. Nous vous rappelons qu’en 1991, ce pays de débandes s’était usé dans ce conflit en Casamance et ne savait que faire de cette crise car la résistance n’avait qu’une seule voix et était à la hauteur car concéder à chaque fois les bonnes réponses aux diverses attaques. Au nom de cette même « solidarité Islamique », les pays Arabes surtout l’Arabie Saoudite dans leur politique de propager leur vision du monde et de la religion ont accordé leur soutien au Sénégal qui comme toujours en bon faussaire passe pour une nation à forte communauté musulmane. A cette occasion pour mieux profiter de ce présent qui se trouve être une opportunité de financement dénommé « catalyseur-accélérateur », le Sénégal a demandé solennellement un cessez-le feu  facilité en grande partie par les députés «Casamanqués » du PDS lui permettant d’installer une accalmie et de s’occuper de l’organisation de ce sommet des « intérêts perdus retrouvés», plus connue sous le nom de sommet de l’OCI.

C’est cela le contexte de 1991 et aujourd’hui la donne est tout autre. L’Arabie Saoudite s’est engagée dans une guerre d’usure au Yémen pour soutenir un régime désavoué, une vision erronée des réalités du monde tout comme le Sénégal en Casamance. Cependant comme nous l’avions souligné précédemment, en 1991, l’Arabie Saoudite avait soutenu le Sénégal et en 2008 aussi, cette fois ci, il revient au Sénégal de soutenir son protecteur d’hier mais il le fera avec son armée, ses hommes valides. « La plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu’elle a », c’est cette maxime qui rattrape le Sénégal.

Cependant pour se faire, il va falloir assurer l’accalmie en Casamance par une politique d’envie d’aller à la paix avec le MFDC qui dernièrement s’est montré ferme dans ses différentes bases en s’imposant d’une manière étonnante. Une fois ce cessez-le feu garanti, les intérêts perdus du Sénégal pourront être retrouvé grâce aux sacrifices des « Diambars » au Yémen. Ainsi dans leur théorie, le Sénégal reviendra plus fort en Casamance, plus avisé et poursuivra sa conquête sans peine pour encore une décennie ou plus. Question géostratégique car dans l’Afrique sub-saharienne, le Sénégal était le seul pays à avoir bénéficié de presque toutes les largesses de l’Arabie Saoudite mais cela avait régressé bien avant la fin du régime libéral. Aujourd’hui, le nom Sénégal est troqué avec le nom du mouvement des jeunes : « tout va mal », donc il faut se refaire une santé.

Il revient à nous autres de clarifier que cette campagne menée au Sénégal pour dire non à l’envoi des militaires au Yémen aura du succès que pour les fils des Sénégalais qui sont dans l’armée au moment où, les Casamançais enrôlés,  poudre à canon de cette nation seront envoyés au front d’ici peu. L’on se rappelle de la campagne anti recrutement mené par nos aïeuls lors de la tournée d’enrôlement conduit par Blaise Diagne. Aujourd’hui aucune mobilisation en Casamance pour dire non à cette défense des « intérêts perdus» d’autrui.

Sommes-nous devenus insensibles à la peine et à la souffrance de nos enfants pour accepter de monnayer leurs vies pour une cause qui n’est pas la nôtre ?

Par où passer pour se refaire une santé ?

Le Sénégal même après avoir désavoué certains messieurs Casamance, menacé et outragé certains prétentieux connaisseurs de la crise, va tout faire pour les avoir dans son camp et avec eux jouer à leur jeu de malice. Ce n’est pas chose difficile car ces derniers ont déjà vendu leurs âmes. Ce sont les « Casamanqués » qui ont ouvert pour la première fois les portes du maquis au gouvernement du Sénégal pour des négociations dont le contenu n’est ni sincère, ni concret, ni respecté. Ce sont aussi ces derniers qui ont facilité l’infiltration du MFDC jusque dans les profondeurs les plus sacrés de la revendication séparatiste. Ils ont même orchestré la désunion dans le mouvement à travers leur démarche de favoritisme, de discrimination et d’intoxication médiatique visant à diaboliser le MFDC. Ne soyez pas surpris d’entendre dire qu’ils ont fini de marchander le peuple de la terre des « Invicta Felix ».  Lors d’une discussion entre le GRPC et le groupe de Moussa Coly de Bignona, Robert Sagna, « l’As de Pique » des envahisseurs disait à ces derniers « que la Casamance a assez subi et qu’il serait raisonnable d’accepter la proposition du Sénégal de négocier la Paix définitive avec les montagnes de projets qui accoucheront certainement d’une souris de réalisations dérisoires et regrettables. Il soutient que la désunion a eu raison de la conviction Casamançaise d’aller à l’indépendance et que pour cette lutte, il faut mener un combat politique après cette paix définitive ». C’est ce discours qu’il soutient partout et qui lui a valu dernièrement le refus d’audience auprès du maquis. Comprenez par-là que ce dernier qui a traversé les gouvernements du Sénégal de Diouf à nos jours ne peut que défendre la cause Sénégalaise et ces derniers temps le Sénégal est en train de tout faire avec l’aide des partenaires pour le positionner au cœur de la résolution de ce conflit prétendant qu’il a l’estime, l’écoute et la confiance des Casamançais. Cette politique sera accompagnée d’une médiatisation autour de son groupe et de sa personne qui d’ailleurs avait sonné le départ avec la sortie du film documentaire de son neveu Christian Thiam titré : Casamance trente ans de conflit (élément à vérifier dans le journal du pays et dans ajonews).

La réorganisation et le repositionnement se fera dans l’armée où le commandement sera changé très bientôt dans la zone et les fils de la Casamance enrôler dans l’armée iront faire la guerre pour le Sénégal au Yémen. De source sûre, l’oppresseur Sénégalais jouera la carte de « l’agneau sacré » en Casamance avec toujours l’aide des « Casamanqués ».

Quelle attitude adopter pour sortir victorieux de ces machinations machiavéliques ?

Le parcours plus que mythique du peuple de Casamance a assez prouvé que rien ne peut venir à bout de l’unité et de l’entente sincère autour d’une cause noble comme celle de recouvrer son indépendance. En plus de cela, la Casamance n’a jamais souhaité cette situation de  guerre voulue, initié et soutenue par le Sénégal et ses alliés. Le Sénégal a fini de jouer et aujourd’hui, il revient à la Casamance de montrer sa vraie valeur, son humanisme et sa force à travers ses hommes qui nuit et jour se donnent pour son bien. Nous ne saurons trop développer sur cette question car, la Casamance est édifiée et à elle de faire son chemin dans un commun accord.

Baba