Sur l’initiative du bureau de Bignona dont le Secrétaire Général se nomme Aliou Coly et président de séance du jour, les populations sont sorties des quatre coins du Karonne pour assister à l’appel du MFDC avec comme ordre du jour : processus de paix en Casamance, acquis, manquements et perspectives. Après un exposé sur la trajectoire historique de la Casamance, les populations ont échangés vivement avec le bureau de Bignona en présence du président du Kekendo, Monsieur Baboucar Badji accompagné du représentant du mouvement des étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor et du représentant du Bayott. Parmi les participants, nous notons la présence des représentants de « Casamance environnement » et du comité de lutte contre l’exploitation du Zircon basé à Kabadio.

Un débat plein de révélations sur les agissements des uns et des autres sans oublier le fondement du Mouvement des Force Démocratique de la Casamance à savoir : l’indépendance de la Casamance. Pour les populations de Kafountine, le MFDC se doit de réaffirmer sa position d’hier à travers une voix choisit par les frères et sœurs de la Casamance sinon sans cela, le Sénégal continuera à trainer ce pays dans ce gouffre amer qu’est le conflit. Parlant de processus de paix en Casamance, Kafountine s’est laisser aller sans demi-mesure, les populations ont parlé de « politique d’occupation, d’exploitation abusive des ressources et potentiels accompagnée d’un non-respect total des droits humains par le Sénégal depuis les indépendances jusqu’à nos jours ». Ils soutiennent « que la Casamance n’a pas à écouter le Sénégal sur quoi que ce soit, il suffit juste de s’organiser entre Casamançais pour voir la victoire éclater en plein jour et ainsi monter à Macky Sall qu’il a tort de soutenir qu’il peut parler de tout sauf de l’indépendance ». Sentiment d’honneur et de reconnaissance pour ces populations qui se sont même permis de revenir sur le séjour à Hilol de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor dans le Karonne où il écrivit un 25 décembre 1980 sa première lettre à Senghor devant un témoin présent à la réunion, Gabriel Diabang.

Pour les perspectives, un seul mot d’ordre : réussir l’entente, l’unité dans le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) et enfin se pencher comme un seul homme pour la résolution définitive du conflit. A cela Kafountine lance une invite à toute la Casamance surtout à la jeunesse qui aujourd’hui doit se mobiliser pour prendre son « destin hypothéqué » en main.

Le président du Kekendo de clore cette partie en soutenant « qu’il faut insister sur la sensibilisation et œuvrer pour l’entente et l’unité dans le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance en pérennisant la démarche de proximité à l’endroit du MFDC mais aussi auprès des populations Casamançaises. »

Après avoir parlé du général, l’assemblé revient au particulier pour parler de la volonté de l’Etat Sénégalais de forcer l’exploitation du Zircon en Casamance malgré le refus des populations basé sur leurs connaissances des risques de cette exploitation.

Ils soutiennent que le Président Macky Sall, Géologue de formation, connaissant bien la disposition des sols en Casamance et les risques d’une telle exploitation tels que (le développement de maladies broncho pulmonaires, la dégradation de la qualité et la pollution par déversement accidentel d’hydrocarbures et de déchets solides et liquides, la   perturbation de la stabilité des dunes et risque d’érosion et d’envasement, la création de monticules, d’ourlets et de d’ornières, la destruction de ligneux et Perte d’individus floristiques, la perte de couverture végétale, le risque de contamination de la flore par suite d’un déversement d’hydrocarbures, la destruction d’habitat faunistique et de la composition des peuplements faunistiques, l’empiètement sur l’Aire Marine Protégée d’Abéné,  le risque de dégradation de la qualité des eaux de mer (turbidité liée à l’augmentation de la teneur en matières en suspension),  le risque de contamination de la nappe  par les polluants divers (carburant, huiles, etc.), la perturbation de la piézométrie locale,  du drainage et de l’écoulement des eaux souterraines, la modification du drainage due à la mise en place des infrastructures, Salinisation de la nappe du fait de l’avancée du biseau salé, le risques d’assèchement des puits du fait de l’aménagement des étangs d’eau pour les dragueuses, la prolifération de vecteurs de maladies hydriques, le risques de perturbation de zones humides, la menace des bas-fonds où rizières, la menace sur la mangrove et l’écosystème marin), il (le président du Sénégal) ne devrait même pas insister sur la finalisation d’un tel projet à moins de l’utiliser comme une arme pour détruire cette partie de la Casamance. En écoutant le Ministre Aly Ngouye Ndiaye qui soutient «que même s’il faut marcher sur des cadavres, le Zircon sera exploité en Casamance », il est facile de comprendre que le Zircon est en train de devenir l’arme du Sénégal contre cette partie de la Casamance.   

Un rapport détaillé des motifs de refus des populations de voir ce projet s’exécuter sera remis au préfet de la zone même s’il insiste par des combines pour amadouer les populations et légitimer cette action malheureuse et malhonnête du gouvernement du Sénégal.

La rencontre prit fin avec un programme d’une éventuelle rencontre à Mangokouro dans le but d’harmoniser les positions et de montrer que la Casamance est une et indivisible.

Baba