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Interview exclusive de René Capain Bassène: Femmes du « bois sacré » dans le processus de paix en Casamance

Interview exclusive de René Capain Bassène: Femmes du « bois sacré » dans le processus de paix en Casamance

Journaliste écrivain et observateur du conflit en Casamance, René Capain Basséne a accepté de donner son analyse sur la problématique des femmes « du bois sacré « » dans le processus de paix en Casamance

Interview exclusive  du  Journal du Pays.

De plus en plus il est brandit l’implication des femmes du bois sacré comme éléments incontournables dans le cadre de la recherche de la paix. Quelle lecture faites-vous de cette nouvelle donne Monsieur René Capain Basséne?

Je trouve qu’il y a trop d’amalgames sur le rôle qu’on joué les femmes avant et pendant l’éclatement du conflit. Des fois les gens exagèrent. J’ai entendu qu’un véhicule a été donné à des femmes qui se disent « femmes du bois sacré »  ou qu’on a qualifié à dessein de « femmes du bois sacré » pour faciliter leurs déplacements relatifs à leurs différentes démarches dans l’objectif d’arriver à lever ou à dénouer tous les pactes concoctés ça et là avant l’éclatement du conflit voir même avant que les combattants ne rejoignent le maquis.

Loin de m’inscrire dans une dynamique de sous estimer le poids des femmes dans le cadre de la recherche de la paix en Casamance ; j’aimerai à mon niveau et cela n’engage que ma personne apporter ces quelques clarifications et précisions pour la postérité.

Jusqu’en 1982 et bien au-delà, il n’existait pas cette dénomination de « femmes du bois sacré » en Casamance.

Je ne sais d’où provient cette qualification, mais j’aimerai poser ces quelques questions à ceux là qui soutiennent cette existence de « femmes du bois sacré », ce terme qui  porte en lui-même une grande confusion dans l’esprit des gens.

  • Qui sont- elles, celles que l’on qualifie de femmes du bois sacré ?
  • De quel bois sacré précisément proviennent elles  ou se réclament elles, si on sait qu’il en existe une multitude d’autels du culte traditionnelle en Casamance ?
  • Existe –t-il de nos jours en Casamance un bois sacré dirigé par une femme et qui fédère tous les bois sacré des femmes ? si oui, dans quelle localité se situe t-il ? J’aimerais bien savoir.
  • Peut –on réellement mettre ensemble autour du même bois sacré les femmes du Kassa, du Bayotte, du Bandial, du Blouf et du Fogny si on sait qu’elles sont issues de milieux aux pratiques culturelles et cultuelles trop différentes et pour la plupart incompatibles ?
  • Quel a été le rôle de ces « soit dites femmes du bois sacré » d’avant le déclenchement du conflit ?
  • A partir de quel moment exactement se sont –elles impliquées ou ont- elles été impliquées dans les démarches préparatoires de la revendication sur le plan mystique d’avant éclatement du conflit ?

Voici des questions parmi tan d’autres pour lesquelles je souhaiterais obtenir de réponses de la part de ceux là qui ont inventé le concepte « femme du bois sacré ».

A vous suivre de prêt, nous avons l’impression que vous réfutez monsieur Basséne l’existence des femmes du bois sacré est ce bien cela ?

Je ne dis pas qu’il n’existent pas des femmes qui se retrouvent autour des bois sacrés comme c’est le cas dans de nombreux villages en Casamance où femmes et hommes ont pour chaque catégorie leurs propres fétiches.

Et même dans ce cas de figure on n’utilise pas la dénomination « femmes du bois sacré », le diola précise pour dire : ce sont les femmes qui se retrouvent autour de tel fétiche parce que le plus souvent elles ne se limitent pas à un seul fétiche. Selon la nature du problème à résoudre ou de l’objectif visé, elles peuvent s’orienter vers tel ou tel autre bois sacré.

Ainsi il est fréquent de retrouver plusieurs  bois sacrés de femmes dans un même petit village, mais qui demeurent très différents, totalement indépendants les uns, les autres et qui sont servis selon des rites trop différents avec pour chacun  sa « prêtresse ».

Ces différences sont plus accentuées quand on va d’un milieu à un autre ; par exemple quand on va du Kassa au Blouf ou du Fogny au Bayotte ou encore au Bandial.

C’est pour dire que même dans une seule famille, il est impossible de pouvoir fédérer les bois sacrés.  Ceci dit, je trouve trop confus le terme « femme du bois sacré ». Elles n’existent pas ce genre de femmes. Il n’y a pas de femmes dont le métier principal est de s’occuper d’un « virtuel » bois sacré autour duquel se regrouperaient toutes les femmes de la Casamance.

Etes vous d’accord qu’avant l’éclatement du conflit les femmes ont eu à jouer un rôle important sur le plan mystique et ont eu a mystiquement soutenir la rébellion armée ?

Bien sur que oui et j’ai eu l’opportunité d’en rencontrer il y a quelques années deux d’entre elles qui ont accepté de me parler… dommage qu’elles ne soient plus de ce bas monde…

Alors pourquoi refusez-vous qu’il existe des femmes du bois sacré ?

A mon tour, je voudrais vous demander pourquoi alors il n’a pas existé l’appellation « hommes du bois sacré » si on sait que de 1979 à début 1982, on ne parlait pas encore de conflit en Casamance et que toutes les démarches mystiques étaient menées par hommes et uniquement que des hommes sans la moindre implication d’une quelconque femme ?

Je reviens à votre question pour précisez que ces femmes qui en 1982 se regroupaient des fois à Diabir ou à Mangocouro n’étaient pas des « femmes du bois sacré », et on ne les appelait en tout cas pas « femmes du bois sacré ». Cette dénomination n’existait pas. Même les agents de renseignements  et les forces de sécurité qui suivaient ce que faisait ce groupe de femmes ne les avaient jamais qualifiés de « femmes du bois sacré ».

C’était un groupe très restreint de femmes en âge assez avancé, qui après avoir été sensibilisées par les précurseurs de la revendication indépendantiste ont décidé de rejoindre le groupe des hommes qui s’activaient pour réclamer au Sénégal l’indépendance de la Casamance. C’était des activistes au même titre que les hommes qu’elles ont rejoint bien après. C’était des indépendantistes pures et dures. Elles ne se considéraient pas comme des « femmes du bois sacré ». Tout comme les hommes, le rôle de ces femmes ne se limitait pas uniquement au plan mystique, elles étaient dans les renseignements, la sensibilisation et émettaient leurs propositions dans le but de contribuer au succès final.

Vous semblez dire que les femmes n’étaient pas impliquées au tout début des préparatifs mystiques d’avant éclatement du conflit et qu’elles auraient pris le train en marche. C’est bien cela que vous insinuez monsieur Basséne ?

Mais c’est bien ce que j’ai dit un peu plus haut. De 1979 à début 1982 aucune femme n’a été impliquée.

Connaissez-vous le pourquoi ?

Si aujourd’hui on est entrain d’épiloguer sur le phénomène des femmes dites « du bois sacré » ; C’est lié à un fait à la fois culturel et cultuel. Nul n’ignore de nos jours que le conflit casamançais comporte une très forte connotation cultuelle et culturelle avec de nombreux aspects essentiellement puisés de l’organisation de la société diola.

Je rappelle à cet effet que l’organisation de la marche y compris tous les autres aspects mystiques pouvant contribuer à atteindre l’objectif des « séparatistes » était confiée à l’ethnie diola par tous les autres casamançais. Je suis revenu longuement sur ce point dans mon second livre : Casamance : récits d’un conflit oublié (1982-2014).

Or, en milieu diola, jamais la femme n’assiste au « Cabaye » c’est-à-dire au lieu et au moment où se prend la décision d’aller en guerre. Les préparatifs mystiques d’avant guerre sont une prérogative exclusivement réservée aux hommes et les démarches sont souvent effectuées par une sorte de « task force » composée de personnes âgées. Tout se fait dans la parfaite discrétion et le  top secret.

Une fois que tout le dispositif mystique ainsi que tous les plans de guerre sont établis, les femmes sont informées juste avant la courte période qui précède l’assaut. Aussitôt, elles n’ont pas d’avis à émettre, ce qui est logique car tout a été fait sans leur implication ; néanmoins, elles se rangent automatiquement du coté de leurs maris et frères et  s’organisent pour les soutenir.

Ce soutien ne se limite uniquement en des rituels mystiques, elles s’investissent également dans les domaines de la sensibilisation et l’espionnage. C’est ce que les femmes du groupe dirigé en son temps par Joana Cabo et Aféledj ont eu à faire en 1982 et un peu en 1983 avant la seconde répression.

Ces femmes ne faisaient pas le tour de la Casamance pour rencontrer leurs camarades des autres bois sacrés. Il n’y avait aucune connexion entre les différents bois sacrés. Elles se réunissaient en secret à mangocouro où se trouvent leur fétiche et les hommes à Diabir où ils ont implanté l’autel de leur fétiche.

Mais attention ! Les femmes  ne combattent  jamais sur le terrain aux cotés des hommes. Par ailleurs, au cas où la guerre devenait « inhumaine », elles ont la prérogative de descendre sur champ de bataille pour s’interposer entre les protagonistes et demandez la fin des hostilités. Le plus souvent elles obtiennent « le cessez feu demandé ».

Mais et j’insiste sur ce point, elles n’assistent jamais au lieu où se prend la décision de mettre fin à la guerre. Tout comme c’est le cas avant l’éclatement de la crise, cette prérogative est exclusivement réservée aux hommes. Car ils sont les seuls à savoir ce qui a été fait avant d’aller en guerre. C’est  donc eux seuls qui peuvent lever ou dénouer les pactes ou autres engagements qu’ils ont pris …

C’est pour dire que la femme en milieu traditionnel a un rôle presque ambigu. Elles soutiennent les hommes, tout en ayant la possibilité de jouer le rôle de la Croix rouge internationale. Car tout comme il est interdit de toucher aux agents de la croix rouge, il est formellement interdit de toucher aux femmes et aux enfants, même ceux et celles de l’ennemie.

Cependant la femme, ne s’implique pas directement dans la médiation, elle ne se limite qu’au plaidoyer .Après obtention du « cessez le feu », elles organisent des sorties traditionnelles pour demandez aux hommes de bien vouloir mettre fin à la guerre car ce sont leurs maris et leurs enfants qui en sont victimes. Et puisque c’est elles qui donnent la vie, elles ne supportent pas de voir des vies êtres détruites de manière si atroce.

Dans ce cas, pouvez-vous nous dire quelle est rôle des femmes du bois sacré en tant de paix ?

Je ne sais de quelles femmes vous voulez parler, à moins que vous ne me précisiez de quel bois sacré il s’agit.

Ce que je sais, c’est que le rôle classique des femmes dans leurs différents bois sacrés est d’aider les individus et la société. Aujourd’hui, par exemple ;  vous pouvez allez rencontrer un groupe de femmes précis au niveau de leur bois sacré pour solliciter leur  soutien contre une maladie, un sort, pour réussir à votre projet ou pour autre chose . Et pour ce faire, leurs  interventions varieront entre : des prières, des bains, dons de talisman ; bref elles vont vous faire des choses dans le sens de vous renforcer mystiquement par rapport à votre objectif.

Est-ce à dire que les femmes puisqu’elles n’ont pas été impliquées au tout début ignorent beaucoup de choses et ne peuvent par conséquent dénouer aucun des pactes concoctés avant l’éclatement du conflit ?

Pour prétendre dénouer un pacte, il faudrait au préalable avoir connu ce qui a été fait, où exactement cela était fait, la provenance de ce qui a été fait et surtout les termes d’accord de ceux qui ont noué les pactes.

Comment donc des femmes peuvent –elles dénouer des pactes de guerre pour lesquels, elles ignorent tout ce qui a été fait, où cela a été fait et par exactement cela a été fait ?

N’est ce pas qu’on dit que « tout ce qui a été fait par la main d’un humain, peut être dénoué ou détruit par un autre humain » ? Ne croyez vous pas que ces femmes, si elles s’investissent mystiquement pourront y arriver un jour ?

Comparaison n’est pas raison. Ne confondez pas un travail mystique fait par un marabout ou autre charlatan et un pacte noué auprès d’un fétiche. L’un est humain comme vous avez eu à le préciser et que par conséquent son œuvre peut être détruit par un humain ; mais ici on est dans une situation où tout a été fait au niveau d’un fétiche, donc des esprits. Ce ne sont pas des engagements pris auprès d’un marabout. Je ne serai pas long sur ce point. Pour être plus précis, je tiens à rappeler que l’engagement pris auprès d’un fétiche se dénoue au niveau de ce même fétiche, mes parents Bainounck, diola,manjack, mancagne savent de quoi je parle. J’espère qu’ils ne me laisseront pas mentir.

Monsieur Basséne, vous semblez dire que jamais les « femmes du bois sacré » ne parviendront à dénouer les pactes noués avant l’éclatement du conflit, c’est bien cela ?

Je sais une chose : de 1979 à 1982, toutes celles qui sont entrain de s’agiter et d’amplifier le phénomène de « femmes du bois sacré », étaient de toutes petites ou très jeunes filles.

Aussi, l’appui mystique des femmes a pris fin en décembre 1983, juste après la forte répression qui s’est abattu sur les partisans de l’indépendance aussitôt après la marche du 18 décembre 1983. Joana Cabo principale chef de fil était contrainte pour sa sécurité d’aller se refugier en territoire Bissau guinéen où elle a vécu jusqu’à sa mort.

Il a fallu attendre jusqu’en 1992 en la faveur de l’accord de cessez feu de Mai 1991 pour que les femmes refassent surface dans l’histoire du conflit. Contrairement à celles de 1982-83, les femmes cette fois ci ont été  contactées, sensibilisées et organisées par les acteurs de paix ou messieurs Casamance ; elles se regroupaient au niveau du grand arbre situé face à l’antenne Colobane. Je ne connais pas le nom en français. elles étaient entièrement pris en charge par l’Etat.

En 1992 ce que faisaient les femmes n’était destiné à la guerre. A Colobane elles jouaient leur rôle classique et s’occupaient aussi bien des populations civiles, mais également des combattants et des militaires qui venaient chercher prières, bénédictions et protection mystique à leur niveau.

Leur rôle s’en été limité à ce stade…jamais elles ne se sont aventurées à dire qu’elles vont dénouer des pactes noués en 1982 …si c’était faisable elles l’auraient sans doute fait car elles avaient un gros financement pour leurs activités et n’étaient nullement inquiétées.

D’ailleurs la gestion de cette manne provenant de l’Etat a fini par les diviser et donner naissance à plusieurs autres « bois sacrés ».

De nos jours si tu veux parler de l’implication des femmes qui pratiquent le culte traditionnel dans le processus de paix, il faut t’adresser à plusieurs groupes. Elles sont aussi divisées que le MFDC et les messieurs Casamance. On ne sait plus auquel bois sacré se fier. Et c’est souvent des femmes qui n’ont pas de contact soutenu avec le MFDC et les combattants en particulier. Ce qui n’était pas le cas en 1982.

Vous n’allez quand même pas nous dire que les femmes que l’on voit lors des manifestations vêtues de tee-shirt blanc et de pagnes noires avec des calebasses à la main ne sont pas des femmes du « bois sacré » ?

C’est désolant quand l’opinion va jusqu’à se dire que le tee-shirt blanc et le pagne noir sont les éléments de la tenue des femmes du bois sacré. C’est bizarre. Il n’y a pas d’uniforme pour les femmes du bois sacré. Le seul instrument commun a toutes les femmes casamançaise quand elles font des sorties mystiques c’est la calebasse. Pour le reste, chacune porte ce qu’elle a.

En milieu Bandial le pays noire c’est lors de grande cérémonie cultuel et funéraire que l’ont met le pagne. Le tee-shirt c’est un style nouveau, nos grand ne connaissaient pas cela. D’ailleurs c’est à l’occasion des fêtes que voit les femmes mettre ce pagne avec un tee-shirt blanc. Le pagne noir n’est pas une particularité de toutes les femmes de la Casamance : il se retrouve dans le bandial, le bayotte et un peu le Oussouye et diffère selon les milieux. Chez les autres ethnies il n’existe pas.

C’est donc une tenue imaginée et « imposée » par certains acteurs aux femmes pour des raisons que j’ignore.

C’est devenu comme à l’époque de l’armée romaine où chaque soldat s’acheté lui-même sa tenue.

A votre question si ces femmes sont du bois sacré ? Je ne saurais confirmer, je sais que parmi les femmes mobilisées lors des manifestations, on compte de nombreuses musulmanes très pratiquantes et des femmes catholiques rompues. Appartiennent –elles au bois sacré, à la communauté musulmane ou catholique ? Allez savoir.

C’est vraie que la religion traditionnelle est encore pratiquée en Casamance, mais elle est localisée et compte un petit nombre de pratiquants. Ces femmes purement traditionnelles dont l’unique lieu de culte est le bois sacré et qui sont initié à cela ne peuvent pas atteindre ce  grand nombre de femmes que l’on voit lors des manifestations.

D’où proviennent selon vous ces femmes?

De la Casamance bien sur. Elles sont organisées et mobilisées par des associations de femmes. Elles proviennent essentiellement des comités de paix installées à travers la Casamance par certains intervenants dans la mobilisation sociale en faveur de la paix. Donc si celles qui les ont formé et organisé leur demande de se rendre à Ziguinchor pour une marche en faveur de la paix, elles n’hésiteront à tout laisser pour répondre à l’appelle de la paix. C’est sans doute à ce niveau que le dont du bus a tout son s sens parce qu’il facilitera le transport des volontaires à la marche. Moi par exemple je serai prompt à prendre part à une marche en faveur de la paix parce que j’ai soif de cette paix.

Mais elles viennent à la marche avec tous leurs aspects mystiques.

En milieu diola même le prêtre du fétiche n’est mystique que quand il est en face de son fétiche. Je disais tout à l »heure qu’elles proviennent d’horizons divers, donc de langues et de pratiques et de cultures divers. Les chants des femmes des femmes du bandial ne sont pas les mêmes que celles des femmes du bayotte, du fogny et du blouf. Et aucune femme ne viendra dévoiler face aux autres les pratiques secretes et occultes de son village. C’est pourquoi je dis que le terme de « femmes du bois sacré » porte a confusion.

C’est des femmes qui n’ont aucun rapport avec ce qui a été fait avant l’éclatement du conflit. Cependant en tant que victimes directes ou indirectes de la crise, je trouve que c’est normal qu’elles s’organisent et s’activent dans le cadre de la recherche de la paix. Mais qu’elles le fassent sans verser dans l’amalgame. Je suis persuadé que le combat que mènent les femmes pour le retour de la paix peut porter ses fruits au même titre que celui des jeunes et autres acteurs et couches de la société. La paix est une affaire de tous.

Le vrai plaidoyer qu’il vaille la peine d’être mené, c’est celui d’exhorter les l’Etat et le MFDC à aller vers la table de négociations pour trouver une issue pacifique à cette vielle crise.

Pour terminer. Croyez-vous en cet aspect mystique du conflit casamançais?

Si les gens en parlent, c’est parce que cela existe. Cela peut sembler relever de l’irrationnel, mais il faut être casamançais pour le comprendre. Ceux qui dans les radios et télévisons parlent des aspects mystiques sont tous soient musulmans ou catholiques pratiquants, ceux qui organisent les cérémonies des « femmes du bois sacré » appartiennent tous à une religion révélée… mais tout comme eux je crois en cet aspect mystique…c’est aussi cela une des particularité du casamançais…du diola en particulier.L’attachement a la tradition même s’il se réclame du christianisme ou de l’islam.

Interview exclusive réalisée par Abdou Rahmane Diallo

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Commentaires (4)

  • samboune

    je reagis tardivement sur le contenu de cette interview.

    rené capain Basséne est incontestatblement un specialiste de la crise casamançaise meme s’il le refuse. il est entrain a travers ses ecrits et interventions de faire avancer les debats , mais surtout de retablir certaines verites historiques.
    cette interview est tres interessante, mais j’ai eu l’opportunité de l’ecouter il y a une semaine a la radio Zig Fm de ziguinchor. il été l’invité de l’emission au carrefour de la paix avec le professeur paul diedhiou, enseignant chercheur , coordonnateur des masters au departement de sociologie de l’université de Ziguinchor.
    ce june homme n’avait aucun complexe face a ce professeur qui d’ailleurs a passé son temps a confirmer les propos de capain.
    il a été formidable, exellent et a clairement demontré qu’il n’existe pas les femmes du bois sacré.

    il a precisé qu’il reconnait l’existence des femmes des bois sacrés qui sont dans les differents village et qui sont present bien avant le conflit et les femmes des billets sacrés..
    il avait utilisé plusieurs metaphores et avec des arguments solides car puisées à la bonne source il expliqué que c’est un faux debat.
    prions pour ce garçon et etudions la possibilité de l’amener a animer des debats sur des themes se rapportant a certains aspects du conflit. ce serait tres interressant et benefique pour les populations.

    il ne parle pas pour parler ni pour attaquer. il fonde ses propos sur la bases de faits concrets et indeniables…dommage que cette emission ne puisse pas etre posté sur notre site…

    apres ses deux livres et ses nombreux articles, Capain est entrain de forcer le respect au niveau meme de ses detracteurs.

    je n’ai pas pu le rencontrer a ziguinchor faute d’avoir ses contacts. mais comme vous l’avez constaté, il est tres pertinent. et a ziguinchor a chaque fois qu’il est invité a une emission, les populations sont intereesés car les debats sont tres relevés et elles y apprennent bcp de choses.

    que dieu te protege Capain

  • Bakinemit

    BAKINEMIT confirme absolument les analyses de Mr BASSENE qui prouvent encore une fois sa maitrise de la sociologie casamançaise, son ample connaissance des cultures, moeurs et traditions de la Verte Casamance.
    Vous avez raison cher Mr Bassene quand vous confirmez et avec insistance l’inexistance aucune de ce que les senegalais de conivence avec nos Casamanques ont cree de toutes pieces, « LES FEMMES DU BOIS SACRES », une veritable confusion, un amalgame extremement grave. Plus d’un siecle de compagnonage avec le Senegal et ce dernier ne connait rien encore du compagnon. Cela fait rire mais n’est ni surprenant ni etonnant car cela releve de la complexite et ambiguite de la Casamance. Une Terre mystique et sacrete, un peuple complexe, ambigu et simple.
    Chez nous tout compte, les Etres vivants comme les Etres non vivants, tous concourent, protegent et defendent la Nation casamançaise. Et comme le dit l’illustre journaliste MR BASSENE, seuls les casamançases et casamançais sont en mesure de Comprendre le mystique casamançais.
    Nous felicitons et saluons Mr BASSENE pour sa profonde connaissance de son peuple, la Casamance. Que nos dieux de la Casamance, BAKINES vous protege ensemble avec le Peuple casamançais.
    VIVE LE JOURNAL DU PAYS!
    VIVE LA CASAMANCE LIBRE ET INDEPENDANTE.

  • CANADA

    On ne remerciera jamais assez RCB pour sa contribution dans la compréhension des tenants du conflit casamançais. Par ses écrits et ses interviews, l’opinion public voit plus claire sur toute cette cacophonie qui a fini de faire du conflit casamançais un des plus complexes au monde. Avec son implication dans le processus de paix, le monde entier bénéficie de ce qu’on peut appeler « La phase Lumière du conflit casamançais ». RCB mérite le soutien absolu et clairement affirmé de tous ceux qui œuvrent pour le retour de la paix en Casamance, la communauté internationale en première. Car, il a fortement contribué à lever l’équivoque sur les non-dits de ce conflit, ce qui est en soi un premier pas décisif vers un dialogue sincère pour le retour de la paix dans la vérité et la justice.

    Toute notre reconnaissance et notre respect aux femmes casamançaises qui, malgré la souffrance, continuent de soutenir inlassablement leurs maris, leurs frères et leurs enfants dans cette lutte de libération pour le bonheur de notre peuple.

    Vive les enfants de la Casamance!!
    Vive la Casamance LIBRE!!!

  • Tombon

    L’interview de RCB est un chef d’oeuvre sur les magouilles et l’intrumentalisation des femmes du bois sacré. Heureusement les vraies femmes qui ont manifesté en décembre 1982 et 1983 se sont mises à l’écard de ces actes de récupérations et qualifiés de criminels.
    Vive les femmes de la résistance
    Vive la Casamance indépendante

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