Sénégal: Commémoration du 26 Août 1958 et l’histoire des porteurs de pancartes
Commémoration du 26 Août 1958, session 2015, l’histoire des porteurs de pancartes et la lutte pour l’accession à l’indépendance du Sénégal. Une marche fulgurante, un tournant décisif à la place protêt.
L’histoire se sédimente avec l’apport des « vérités » des acteurs et des témoins qui se constituent en réseau hydrographique enfoncé pour l’exhumer et le mettre en relief au profit de la jeune génération. Ces « dits, exactitudes et rectitudes, voire rectifications » de ceux qui avaient été présents, qui avaient ou non, agi sur le cours des choses, enrichissent le passé, éclairent le présent et balisent l’avenir.
Qui étaient les porteurs de pancartes du 26 août 1958 à la place Protêt, aujourd’hui place de l’Indépendance ?
Des militants du Parti africain de l’indépendance (Pai) qui venait tout juste d’avoir un an d’existence ? Du Parti du rassemblement africain (Pra) qui comptait dans ses rangs l’Union progressiste sénégalaise (Ups) ? Des étudiants de l’Union des jeunesses africaines de l’Ouest (Ujao) avec à leur tête feu Ly Tidiane Baydi. De la Fédération des étudiants d’Afrique noire de France (Feanf) parmi lesquels des vacanciers comme Ousmane Camara, Amady Aly Dieng, Badara Diouf… ? Ou encore du Conseil national de la jeunesse dont Alioune Badara Paye et Assane Maçon Diop.
Baro Diène soutien « que le 25 août 1958, Mbaye Jacques Diop supervisait la confection des banderoles à la permanence de la rue Escarfait. Le soir même une bonne partie des pancartes qui ont été confectionnées par l’imprimerie Diop, commandées par le ministre Abdoulaye Ly, Sg adjoint de l’Ups, ont été acheminées chez moi à la Médina par le ministre Amadou Racine Ndiaye. Il est passé lui-même le soir dans ma chambre en compagnie du ministre de l’Intérieur, Waldiodio Ndiaye pour lui montrer les pancartes ». Baro Diène est le frère de la regrettée Arame Diène, la mère du Parti socialiste (Ps).
Comment nous en sommes arrivés à ce déclic dans l’histoire?
il est dit que C’est parce que la décision majoritaire du Congrès de Cotonou, capitale de l’actuel Bénin des 24,25 et 26 juillet 1958 du Pra a été trahie, que Le comité exécutif de l’Ups s’est réuni à Rufisque le 20 septembre de la même année pour une seconde fois en l’espace de quelques jours, disserter sur la position du parti face au référendum du 28 septembre. Le congrès de Cotonou avait retenu trois mots d’ordre à savoir:
L’indépendance immédiate des territoires,
La nation fédérale africaine
la confédération multinationale des peuples libres et égaux. Les Etats unis d’Afrique
Cependant, souligne Alioune Diop, « l’impérialisme français aux abois a mis en branle sa machinerie de reconquête coloniale de tous les territoires en procédant par l’intimidation, la corruption, la mobilisation de tous ses agents pour amener à voter oui à la communauté au référendum de septembre 1958.
Il ajoute que : « C’est la raison pour laquelle, nous avions le 26 août décidé à la venue de De Gaulle à Dakar de manifester à la place Protêt pour faire prévaloir les décisions de Cotonou qui voulaient l’indépendance immédiate ».
Ce qui ne se dit jamais dans les places publiques, c’est que: à ce référendum de 1958, la Casamance territoire au même titre que le Sénégal avait voté NON à la communauté et ses dirigeants avaient opté pour le respect de la décision de Cotonou à savoir: l’indépendance immédiate des territoires, la nation fédérale africaine, la confédération multinationale des peuples libres et égaux, les Etats unis d’Afrique. Voilà un peuple qui a fait plus que porter des pancartes, les Casamançais ne s’arrêtent jamais à une simple déclamation publique, ils la transforment en acte et cela tous les jours, surtout s’il s’agit du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Pour cette année, le mouvement Damay Jangi était au rendez-vous pour représenter la jeunesse grand absent de cette fouille de l’histoire. La Marraine du Mouvement, le Professeur Ndioro Ndiaye a ainsi reçu, un diplôme de compagnon des porteurs de pancartes et un trophée de sentinelle des libertés démocratiques.
Baba
alinou
très bon article Baba , un très bon exemple à suivre en CASAMANCE et aux CASAMANCAIS de reprendre nos pancardes comme en( 82 et 83 )et dire NON à la CLONISATION sénégalaise en CASAMANCE et OUI à la LIBÈRATION immediate de la CASAMANCE puisqu´on a de toute facons jamais vraiment perdu l´INDÉPENDANCE.
VIVE la CASAMANCE libéré.