Sénégal: Recrutement de la fonction publique : apparemment, il y aurait des quotas pour la Casamance
Le journal Leral parle de scandale. Le scandale c’est l’article, c’est le journal et le journaliste qui écrit cet article sans vérifier la source, sans prendre la peine d’aller voir la liste, pour voir les origines, puisqu’il s’agit là d’un exercice de fixation ethnique et régionale, de haine ethnique… Or il n’y a pas plus de 4% de casamançais sur la liste. Le scandale, c’est le fait que dans un pays, une minorité soit indexée, pour ses patronymes et son positionnement géographique. L’article paru dans le site de « Leral » – qui complote encore contre la Casamance – intitulé : « Scandale dans le recrutement dans la fonction publique : les quotas de la présidence et de la Casamance en priorité », est pour le mieux triste, et pour le pire dramatique, déontologiquement puant des odeurs d’un communautarisme sénégalais écartant les casamançais. Différencialisme tribal ou clanique !
Quand vous lisez l’article, vous vous rendez compte qu’on n’y cite la Casamance que pour faire du mal au ministre de la fonction publique, originaire de cette région. Sinon quel est l’intérêt de citer la Casamance dans le titre sans le démontrer dans le corps de l’article ? Sinon quel intérêt de citer la Casamance alors qu’il n’y a que 30 personnes qui ont un nom à résonnance sudiste et sont nés casamançais sur les 801. Et 60 personnes au total qui sont soit nées en Casamance ou ont un nom à résonnance sudiste – quoiqu’encore un lieu de naissance casamançais, ne justifie pas qu’on soit casamançais, et avoir un nom diola, mandingue, mancagne ou manjaque ne fait pas forcément de vous un casamançais! Jamais, dans l’histoire du Sénégal, un ministre de la République, n’est ramené dans sa politique et ses choix à ses origines. Pourtant il y a eu du favoritisme dans les recrutements de l’Etat, cela va sans dire. D’ailleurs les casamançais ont toujours reproché aux leurs de ne pas se livrer à ce favoritisme béant antirépublicain, comme les autres…
Et comme par hasard ce sont eux qui sont encore visés, calomniés, intoxiqués. Non seulement l’article qui parle de la Casamance dans le titre parle de recrutement politique au lieu de recrutement régional, mais quand vous vous rendez sur le site de la fonction publique, vous apercevez que les casamançais sur cette liste ne représentent qu’une toute petite minorité. Il est quand même bon d’insister sur ce fait, pour montrer la mauvaise foi des journalistes sénégalais quand il s’agit de la Casamance. Ce n’est pas la première fois que je vois la Casamance trainée dans la boue dans les médias sénégalais, alors que je me suis toujours refusé à l’idée d’un complot. Comment tout un peuple peut-il regarder faire, regarder une minorité être traitée de cette manière ? Comment peut-on savoir sur une liste quelconque qui est saint-louisien, dakarois, ou thiessois ?
Jamais un constat pareil ne s’est fait ou ne se fait sur un ministre originaire d’ailleurs. Pour la Casamance tout le monde se permet tout. De toute façon, nous avons vu pire. Le colonel Ndao a tout récemment dans son brûlot montré comment les casamançais étaient assassinés gratuitement et sans suite par l’Etat du Sénégal, et cela n’a choqué personne ou juste le temps d’un éclair…
Voici là le paradoxe de Bossuet qui disait fameusement que : « Dieu se rit des gens qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes ». Quand les casamançais se différencient pour des causes comme celle-ci, tout le monde crie à la rébellion, or on les montre toujours du doigt, leur fait sentir qu’ils sont les autres, qu’ils viennent d’ailleurs.
Même leur esprit rigoureux, sérieux et travailleur leur est reproché. Car il y a une expression populaire qui dit : « tu es sérieux comme un diola ou un manjack », etc., pour dénigrer tous ceux qui essayent de faire bien leur travail dans ce pays.
Les casamançais la cible d’une certaine catégorie de personnes
La Casamance est toujours vilipendée dans les médias sénégalais. Ses compétences occultées ! Son image ternie ! Ses potentiels minimisés et ridiculisés, passés sous silence, caricaturée, « rebellée ». Voici un énième exemple qui démontre comment la Casamance est victime d’une complicité qui ne dit pas son nom, en laissant les commentaires aller bon train.
Comment peut-on se permettre dans un pays qui brandit l’unité nationale, de faire allusion à une régionalisation sectaire ? Jamais un casamançais ne s’interroge sur la connotation religieuse, ou ethnique, basée parfois sur le patronyme, mais il est pourtant toujours victime de ce ciblage. Il suffit qu’il y ait deux noms à résonnance sudiste pour que mauvaises langues, langues de vipère, procès d’intention et acharnement, se bousculent et se dirigent contre les casamançais.
Et pourtant, un recrutement de la fonction publique pouvait se faire uniquement en Casamance, et tout le monde aurait vu que le Sénégal tout entier serait représenté car c’est l’endroit le plus polyethnique, le plus ouvert… le Sénégal en miniature ! Si et seulement si elle est sénégalaise…
L’article prétend que ce sont les recruteurs qui se disent outrés par le manque de transparence lors du dernier recrutement effectué par le département de Viviane Laure Bampassy. Qu’est-ce que la Casamance a à voir avec cette dimension politique si jamais il y en avait ? Si les 801 recrues l’ont été sur une base politico politicienne, la Casamance n’y est pour rien. La Casamance a toujours refusé la connivence, et les passe-droits parce que ceux-ci ne font pas partie de sa culture ni de ses habitudes. Mais comme le précisent nos confrères du « journal du pays », l’hypocrisie des Sénégalais n’est pas que politique malheureusement, elle est aussi médiatique. Et c’est gravissime !
On le constate à chaque fois qu’il s’agit de la Casamance en particulier ou des peuples de Casamance en général, la presse se livre à des affabulations, des suppositions, des raccourcis simplistes et réducteurs.
« Un personnel purement politique et peut-être même sans qualification, dénonce-t-on du côté de la direction publique où sont affichées les listes des recrues », nous dit Leral. Evidement que cela a toujours été comme cela.
Pourtant la Casamance est la région où l’on trouve le plus de compétents à tous les niveaux, mais c’est la région la moins représentée dans les sphères de l’Etat. Et les gouvernements ont toujours cherché hypocritement à impliquer la Casamance, par une représentation comique, minable et farfelue, sans sincérité.
La Casamance et les casamançais ne demandent pas du favoritisme, ni de ravir la vedette à qui que ce soit, elle et eux demandent seulement la paix. Ce n’est quand même pas compliqué ! Avec tout ce qui se passe là-bas, on pourrait tout simplement instaurer la discrimination positive pour tenter de rétablir la justice.
En assistant à cette suspicion basée sur le patronyme et le lieu d’habitation, à cette guerre d’intoxication, cette guerre idéologique, d’une violence symbolique, mais aussi agressive, je serais tenté de dire comme le grand Abbé Augustin Diamacoune Senghor, que malgré tout, « comme ces palmiers la Casamance fleurira ».
Babacar Beuz Diedhiou
CANADA
Je me demande toujours ce que certains casamançais espèrent obtenir du Sénégal, avec tout le mal qu’ils nous font subir des générations durant. Pour les sénégalais, il est nette et claire, nous sommes en guerre et en compétition acharnée. C’est dans la tête de certains casamançais que cette évidence n’existe pas. À beau se soumettre pour plaire à l’ennemie, le Sénégalais n’aura aucune considération pour nous, car nous sommes tous des casamançais. Il en sera jamais autrement. Leur motivation est de nous réduire à rien, de nous dominer dans tous les niveaux, de piller nos ressources et de nous appauvrir comme leurs terres arides où personne ne veut plus vivre.
Alors, battons nous pour notre Liberté, l’indépendance de la Casamance, la seule vérité qui vaille. La Casamance est en marche vers la Victoire. Rejoignez votre peuple.
Vive la Casamance libre et indépendante!!!
Bapoulo
Que l’on le veuille ou pas, paradis ou pas, il y a des faits qui ne trompent pas, la Casamance est en train de changer, et ce n’est qu’un début, je sens déjà tous les sénégalais inquiets et effrayés et ils n’ont pas tords, les grands bouleversements ne se font pas sans efforts.
Zeus
Un article à méditer. Fier de vous
Fouladou2
Une question me torture l’esprit: qu’est devenu ce peuple de Casamance, courageux et valeureux, héroique qui a permis de chasser les régimes coloniaux anglais, portugais et français, soi-disant émanant des pays des droits de l’homme, venus accomplir une « mission civilisatrice »?
Contre le Sénégal, pays minable, on voit la Casamance se démenant comme il peut pour joindre les deux bouts alors que les Sénégalais se sucrent et se construisent/ achètent des palaces.
Les Casamançais sont muets, soumis, résignés, amorphes et ont peur de ce régime zigoto ! Evidemment pas tous. Heureusement le journal du pays est une grosse chance pour nous. Que Dieu vous protège.
Balla Moussa
révoltant. je serai toujours d’avis que la solution pour la casamance est de voler avec ses propres ailes et nous avons le potentiel naturel, humain, intellectuel pour cela n’est pas?
Bantankouro
Beuz! Mes remerciements. Je soutiens qu’il s’agit bien là d’une stratégie politique épouvantable des gouvernements sénégalais depuis Senghor de maintenir la Casamance sous un état de dépendance absolue. Mais comme tu le soulignes dans ta dernière phrase: » Comme ses palmiers la Casamance fleurira ».
Travaillons-y !!!!!!!!!!!!! INVICTA FELIX
Tombon
C’est un excellent article et une contribution au réveil des casamançais.
Merci JDP