Sénégal: Recueillements et prières, un an après la mort par balle de l’étudiant Bassirou Faye
14 AOÛT, JOURNEE DE RECUEILLEMENT, DE PRIERES ET DE SENSIBILISATION SUR LES ENJEUX DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE ET DU ROLE DE L’ETUDIANT DANS UNE NATION EN MARCHE
Discours du Président de l’Amicale des Elèves et Etudiants Ressortissants de Diourbel (AEERD) :
vivre est la chose la plus rare, la plupart des gens se contente juste d’exister. Cette journée de recueillement et de prières à l’endroit de notre camarade, le frère étudiant Bassirou Faye, tué par une balle policière l’année dernière lors du coup de force de la police au sein même de notre campus social, prouve nettement que ce dernier appartient à la catégorie de ceux qui ont vécu.
Nous avions ensemble fait tant de choses et voilà que maintenant tu nous as quittés. Nous avons mangé, bu avec toi, nous avons partagé les soucis et les travaux quotidiens. Avec toi, nous avons partagé tant de projets et tant d’espoirs. Il y a tant de choses encore que nous aurions voulu faire ensemble mais cela semble s’arrêter depuis le 14 Aout dernier et ce n’est plus ensemble que nous allons réaliser ce que tu espérais.
Aujourd’hui nous nous souvenons de toi, continuant de travailler à tout ce que tu attendais, à tout ce que tu espérais : de meilleures conditions pour tes frères étudiants. Comme un mur, la mort nous sépare, de toi, comme le souffle du vent qui balaie les obstacles, notre amitié, notre affection et notre espérance s’en iront te rejoindre là où désormais tu nous attends près de Dieu.
L’attitude d’un homme de valeur devant les événements, devant les réalités et les imprévus de la vie sociale, ne doit guère différer de l’attitude d’un médecin devant la maladie. Ce qui dit que cet homme de valeur se doit de faire son possible pour parer à cette maladie et ainsi sauver le monde envahi. Une interrogation s’impose, qui est de savoir : avons-nous agis en homme de valeurs depuis les évènements du 14 Aout 2014 ?
Cette interrogation concerne la nation toute entière et en premier, les gouvernants.
Quoi que l’on dise, la valeur est en soi, inscrite dans chaque fibre, elle s’actualise par la détermination. Ainsi chers camarades étudiants, combattants de la liberté dans la justice et l’équité, nous qui avions subis ce qui pourrai être qualifié de tempête destructrice d’ambitions, de carrières et de succès l’année dernière, nous nous devons de nous ressaisir dans ces moments de recueillement et savoir que le souhait de notre camarade tombé au front dans la défense des intérêts matériels et moraux de ses pairs était juste, que nos droits soient respectés.
Néanmoins, malgré cette sagesse dégagée, malgré la déclamation publique du président de la république sur l’engagement de l’Etat à tout mettre en œuvre pour que justice se fasse sur l’affaire Bassirou Faye, nous soutenons en utilisant la réplique de Manuel Valls après les attentats contre Charlie Hebdo, je cite : « la justice doit être implacable à l’égard de ces prédicateurs de la haine ». J’ajoute en affirmant : « Quelle honte que de voir des récidivistes de la haine campés sur leur refus d’accepter leur acte ignoble au moment même où, la communauté estudiantine et tous les citoyens de bonne foi commémorent dans la douleur, l’an 1 de l’assassinat de l’étudiant, du fils de Diourbel, du citoyen Sénégalais : Bassirou Faye. »
Une nouvelle communauté est en train de se construire à l’université et c’est notre projet remarquable et objectif dans ces moments douloureux que traverse notre communauté. Ceux qui étaient réputés jadis comme des lanceurs de pierres, des kidnappeurs de bus ; ceux pour qui la nation pensa qu’ils ne pouvaient pas voir plus loin que le bout de leur nez, méritent aujourd’hui votre attention plus que tout. A vous chers étudiants, je souligne que notre engagement dans ce changement de comportement doit être de rigueur pour que notre statut puisse être revalorisé à sa juste valeur et nous permettre en retour de servir notre communauté en apportant des solutions à ses multiples préoccupations.
Nos remerciements aux imams venus dirigés la prière pour le repos de l’âme de notre camarade, le frère Bassirou Faye.
Toute notre considération à l’endroit du Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, nos remerciements à l’endroit du Directeur du COUD, du Doyen de la Faculté des Sciences et Techniques. Nous ne pouvons pas ne pas citer le Médiateur de l’UCAD pour sa grande disponibilité et son sens de l’écoute.
Nos remerciements à Monsieur le Maire de la Commune de Diourbel et à vous Camarades étudiants. Merci à vous tous, ici présent.
Merci encore pour votre attention.
Le Président