Brésil: destitution de Dilma Rousseff
La présidente du Brésil Dilma Rousseff a été définitivement destituée mercredi par une majorité de plus des deux tiers requis des sénateurs, au terme d’une procédure juridico-politique hautement controversée.
Elle était accusée de maquillage des comptes publics. Cette destitution met fin à 13 ans de gouvernements de gauche dans le plus grand pays d’Amérique latine. Après six jours de procès politique devant le Sénat, 61 parlementaires sur 81 ont voté pour la destitution de la dirigeante de gauche, élue en 2010, et 20 contre.
Michel Temer, son ex-vice-président de centre-droit qui a précipité sa chute, a prêté serment au Sénat. Il a la lourde tâche de diriger un Brésil dans la tourmente jusqu’aux prochaines élections législatives et présidentielles fin 2018.
Mme Rousseff a en revanche conservé ses droits civiques à la faveur d’un second vote, où la majorité des deux tiers requises pour l’en priver pendant huit ans n’a pas été atteinte. Seuls 42 sénateurs ont voté pour, 36 contre et 3 se sont abstenus.
Plusieurs réactions en Amérique latine se sont succèdées.
Le gouvernement du nouveau président du Brésil Michel Temer a rappelé mercredi pour consultations ses ambassadeurs au Venezuela, en Bolivie et en Equateur après leurs dures critiques contre la destitution de la dirigeante de gauche Dilma Rousseff.
Le président socialiste équatorien Rafael Correa a annoncé qu’il rappelait son chargé d’affaires au Brésil, qualifiant sur Twitter la destitution de trahison.
En mai, Quito avait déjà rappelé son ambassadeur au Brésil qui n’avait pas réintégré son poste depuis.
Enfin, le gouvernement cubain a rejeté énergiquement le coup d’Etat parlementaire, un outrage au peuple qui l’a élue.
ARDiallo