Casamance: communiqué du MFDC en réponse au discours du président Macky Sall lors de la soixante onzième session de l’assemblée des Nations Unis.
MOUVEMENT DES FORCES DEMOCRATIQUES DE LA CASAMANCE (MFDC).
Adresse aux Nations du Monde
Monsieur le Président de l’Assemblée Générale des Nations Unies,
Monsieur le Président du Sénégal,
Chers Collègues, Peuple de Casamance,
Mesdames, Messieurs,
La Casamance au même titre que le Sénégal, remercie votre prédécesseur et vous adresse ses meilleurs vœux de succès dans l’exercice de votre mandat. Vous vous êtes à nouveau rassemblés en soutenant que le but est de vivifier les idéaux fondateurs des Nations Unies :
promouvoir la paix, favoriser le progrès et cultiver entre les peuples l’esprit de tolérance et de compréhension mutuelle.
Jamais, pourtant, la Casamance n’a été aussi oublié qu’en ces temps où les nations jouissent librement de leurs droits et de la volonté de leur peuple à disposer d’eux même. En Casamance, des innocents, dont le seul tort est de vouloir recouvrer leur indépendance, ont été lâchement assassinés sans raison valable, laissant derrière eux des familles entières plongées dans le deuil, le chagrin et l’incertitude par rapport à l’avenir de leurs enfants.
Aucune cause, encore moins religieuse et surtout politique, ne peut justifier la violence contre un peuple. Et le comble de la lâcheté, c’est de ne pas vouloir assumer la décolonisation de la Casamance. Nous, refusons que les actes insensés d’un pays que nous considérons dans l’ordre normal des choses comme étant un pays frère, pour avoir ensemble fait l’expérience des grands ensembles dans l’Afrique Occidentale Française (AOF), dans la Fédération du Mali, fruit même de l’invitation dont le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) a reçu du Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) se comporte aujourd’hui chez nous en Casamance en colonisateur plus colonialiste que les colons Blancs.
Quand des leaders politique de notre Casamance sont persécutés, humiliés, tués et des symboles historiques de notre patrie falsifiés comme le monument aux morts : « la Casamance à ses morts pour la France », ce sont les Casamançais qui sont atteints dans leur chair et leur foi. On ne saurait par conséquent reprocher aux Casamançais l’indéniable volonté de s’organiser avec les moyens qui s’offrent à eux, pour assurer la libération de leur peuple opprimé. Il est temps d’arrêter cette dynamique colonisatrice que le Sénégal impose à la Casamance.
Le président du Sénégal affirme à la tribune des Nations Unis, organisation chère à notre Casamance, que son pays est préoccupé chaque fois que des mesures sont édictées pour cibler des communautés et des peuples, en violation des droits humains et des règles qui gouvernent les relations entre Etats. Pourtant son pays ne manque d’audace pour infliger brutalement à la Casamance depuis les premières heures des indépendances, les plus pires sévices que le monde ait connus.
Verser dans un néocolonialisme sur un peuple conscient de son identité, de ses droits inaliénables et de ses valeurs intrinsèques, c’est attiser le feu des antagonismes, exacerber le choc des civilisations et menacer la paix dans le monde. En ce sens, notre leader charismatique, l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor disait : « les sacrilèges et les profanations de toute religions ou convictions ne porteront que préjudice à leurs auteurs, attention à la main de Dieu. ». Donc depuis toujours, la Casamance notre patrie, à travers ses leaders avait déjà compris et averti le monde par rapport aux dangers qui pouvait le guetter de par ses actions. D’ailleurs, c’est pourquoi la Casamance n’a pas hésité à rejoindre l’initiative de Caux, des Bâtisseurs de la Paix, lors de sa soixante dixième session qui entre en ligne droite avec le concept Casamançais développé par le feu Secrétaire Général du MFDC (Abbé Augustin Diamacoune Senghor) et qui soutient : « que le monde doit être conçu comme un village planétaire sans distinction de couleur, de religions, d’option politique ni de taille ».
Même si la Casamance est en antagonisme avec le Sénégal, nous admettons le propos du Président du Sénégal, Macky Sall qui soutient : « Les valeurs qui nous rassemblent et font que chacun de nos peuples se sente de la famille des Nations Unies tiennent au fait que toutes les civilisations, toutes les cultures sont d’égale dignité. En conséquence, puisque nous sommes des Nations Unies, traitons avec le même engagement et la même diligence tous les défis devant nous. ». Le défi aujourd’hui pour nous Casamançais, c’est d’arriver à recouvrer notre indépendance, de jouir librement de nos droits et entrer dans le concert des nations pour participer au rayonnement du monde. Cela rejoint le message fort de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor soutenant que : « la Casamance est la patrie céleste où Dieu a voulu rassembler tous les fils authentiques du monde avec la commune volonté de vie commune. Il nous faut toute la Casamance d’abord et le reste viendra. Formons donc la chaine et demain sera plus beau. »
De Mangokouro, au pont Niambalang, de Niassya, Edioungou à Mpack, de l’EATA, Niaguis en passant par Djifanghor … que des activités criminelles des gouvernements du Sénégal. La Casamance demande aux Nations Unies, d’accorder la même priorité à toutes les menaces à la paix et à la sécurité internationales. Ensemble, trouvons enfin une solution juste et équitable au lancinant conflit Sénégalo-Casamançais ; une solution qui consacre le droit légitime du peuple Casamançais à un Etat, vivant en paix avec celui du Sénégal, chacun à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.
Alors comme son palmier, la Casamance fleurira au bénéfice du monde entier, vive
l’indépendance de la Casamance, vive la république de Casamance sous la conduite du
Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).
Fait à Mangokouro le Dimanche 02, octobre 2016, Ziguinchor
Signé, Abdou Elinkine Diatta, Porte-Parole du Mouvement des Forces Démocratiques
de la Casamance (MFDC).