Casamance: Hommage à Cheikh Ousmane Sountou Badji et condoléances
C’est avec consternation, que nous avons appris le rappel à Dieu, en ce mois béni de Ramadan, de Cheikh Ousmane Sountou Badji. Précurseur du dialogue interreligieux, parmi d’autres illustres fils et filles de la Casamance, créateur et inspirateur d’un islam Casamançais au cours de décennies allant des années 60 aux années 90, (un islam qui ne tombe pas dans le radicalisme et qui s’adapte aux valeurs Jamat), ce Waliou négligé et humilié de la Casamance, restera comme une référence, gravé dans nos mémoires à nous tous casamançais.
C’est le lieu de rappeler l’urgence de relire l’Abbé Diamacoun, quand il dénonçait, le fait que des casamançais soient aujourd’hui dans des rushes spirituels, les conduisant dans d’autres contrées non casamançaises, à la recherche de la bénédiction, de la Baraka. Alors même que sous nos yeux, nos pieds, germent et fleurissent des figures modèles et exemplaires pour que la Casamance trouve la bénédiction chez elle-même :
Sindian et Soutou Badji, Mandegane et Arfang Kemo Sagna, Bignona et El Hadji Fansou Bodian, Soudan et El hadji Badji, Mahmouda Cherif, le Pakao et ses illustres Cherifs, Medina Gounas, le Cassa et ses illustres prêtres et prêtresses de la religion Jamat, pour ne citer que ceux-là.
Dans le projet de société de la Casamance de demain, ces figures et lieux feront officiellement l’objet, en rupture avec la domination confrérique sénégalaise, des centres de vie religieuse authentiquement casamançaise. La défense de la spiritualité d’un peuple est partie intégrante de la lutte que nous menons.
Nous avons tous, comme pour bien d’autres Oulama de la Casamance, ignoré nos valeureux hommes, nos saintes figures, jusqu’à leur disparition, sans qu’aucun honneur ne leur soit fait et qu’aucun hommage ne leur soit rendu de leur vivant.
La Casamance doit se réveiller, se regarder en face, appuyer et considérer ceux de leurs fils et filles incarnant de nos jours une sainteté, un honneur, une dignité, pour que Cheikh Sountou Badji repose en paix, en laissant une Casamance réconciliée avec elle-même.
Mon cher défunt père lui fut proche, et aspirait avec lui à l’édification d’un Islam casamançais non inféodé aux confréries sénégalaises. Tel est l’un des meilleurs souvenirs que je garde de l’illustre défunt.
Puisse Allah l’accueillir dans son Eternel Paradis.
Dr. Ahmed Apakena Diéme
Tombon
mes condoleances à la famille badji