Contribution d’Akandijack: Indépendance… Adresse sécuritaire à la Nation et violence étatique en Casamance : le revers d’une intelligence pacifique
Que son Excellence Monsieur (SEM) Macky Sall puisse affirmer dans son adresse à la Nation « que la célébration du 56e anniversaire de notre souveraineté internationale est à l’honneur de nos Forces de défense et de sécurité », en qui il reconnait « le sens de l’honneur, du professionnalisme et du dévouement en toute circonstance », cela est en soit une belle tradition républicaine.
Que « le thème de la fête de l’indépendance de cette année, porte sur les forces de défense et de sécurité face aux défis sécuritaires » dans un contexte mondial et sous régional marqué par la multiplication des menaces ; ce fait est d’une logique imparable.
Mais comme il le rappelle si justement que, » nous vivons, en effet, une situation inédite, qui appelle de chacun de nous un comportement citoyen et une vigilance plus accrue. Et que ces défis engagent, bien sûr, l’Etat, dont l’obligation première est d’assurer notre sécurité collective. » Cela nous parait trop dissimulé, voire même discriminatoire quand on sait qu’au sud du pays existe la menace d’une insécurité avec effet de domino.
Vous conviendrez d’abord avec nous, que les concepts d’analyse stratégique sont à l’image de la mode moderne, plus ils sont dénudés, plus ils attirent. Ainsi quand dans son discours à la Nation, le Président Macky Sall se félicite, d’avoir « entrepris de renforcer les moyens humains et matériels de nos Forces de défense et de sécurité afin que leurs capacités opérationnelles soient à la hauteur des défis nouveaux », on se demande si ces défis sécuritaires nouveaux n’habillent que la lutte contre le terrorisme.
En d’autres termes, reconnaitre une certaine intelligence pacifique au président Macky Sall est un fait – il suffit de voir ce qui se passe en Casamance – sauf que les limites trop exclusives de sa politique sécuritaire telle qu’elle nous apparait ces derniers jours, ne va pas dans le sens de rassurer les Casamançais. Tel est l’esprit du débat que nous vous proposons, c’est-à-dire la sécurité des Casamançais face aux nouveaux défis de l’Etat et de l’armée.
Quand l’intelligence pacifique rassure malgré la fanfaronnade militaire
Le premier discours à la Nation de SEM Macky Sall à la veille d’une célébration de notre accession à la souveraineté internationale date du 3 avril 2012. Il y soutenait que, la question de la paix en Casamance, » constituait l’une des premières priorités nationales ». Allant plus loin dans son propos, il précisait qu’il allait aborder « cette douloureuse question avec prudence et lucidité, dans un esprit d’écoute et d’ouverture ».
Une année plus tard, le 3 avril 2013, il pouvait révéler devant les Sénégalais, qu’il poursuivait de manière résolue les négociations pour que la paix revienne. C’est ainsi qu’en 2014, il était question de désormais aller vers l’accompagnement de la dynamique de paix qui profilait en Casamance.
En 2015 comme en 2016, eu égard aux » mutations profondes dans le monde et des nouveaux paradigmes sécuritaires de notre environnement immédiat », le Président s’est plus intéressé au « facteur de stabilité sociale du militaire et de renforcement de la quiétude d’esprit indispensable au succès de son engagement » pour la sécurité au plan international.
Dans une certaine mesure et en tenant compte de la situation chez nos voisins, nous pouvons lui concéder le fait que le terrorisme est devenu un phénomène internationalisé qu’il faut comprendre. Et ce d’autant plus que, sur le plan interne nous constatons le silence des armes. Il faut ici, rappeler l’excellent travail de l’ambassadeur Mark Boulware qui avait fini de démontrer que la crise de la République du Sénégal en Casamance ne saurait être associée à quelque sorte que ce soit de terrorisme. La solution à cette crise étant plus politique que militaire.
En faisant sienne ces recommandations données par les Etats-Unis, l’Etat du Sénégal pouvait alors avec l’aide des mêmes Américains s’atteler à trouver des réponses politiques à la crise casamançaise. En concomitance, l’armée nationale pouvait se lancer de nouveaux défis sécuritaires avec le soutien nécessaire en termes de capacités opérationnelles pour répondre aux exigences de son engagement à l’international.
Cette démarche revêt une logique sous-jacente, en ce sens qu’il ne saurait être question d’exclure en pensée le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) de l’exigence d’une ‘vigilance plus accrue’ face au défi de notre sécurité collective. Comme elle exige aussi de la part du Président une ligne discursive diplomatique « prudente et lucide », pour éviter qu’une politique de « renforcement matériels de nos Forces de défense et de sécurité » ne soit amalgamée au contexte local.
Conséquemment, il ne restait à SEM Macky Sall que l’option d’une intelligence pacifique. Car les conflits armés dans nos contrées n’ont jamais créé de héros nationaux, mais des hommes passibles de poursuites judiciaires par la CPI. Nous le soulignions depuis 2011, dans une lettre adressée au Président Abdoulaye Wade alors en exercice, que « plusieurs facteurs indiquent clairement que la supériorité technique militaire ne sera plus le monopole des armées nationales, mais qu’elle va être indifféremment équilibrée et souvent aux mains de seigneurs de guerre qui défendent des causes loin de cadrer avec les aspirations légitimes de nos peuples » (voir dans Histoire authentique de la Casamance, 2011).
Il est révolu, le temps où avait régné en Casamance une sorte de despotisme des armes encouragé par une certaine élite militaro-politique qui croyait que les concepts hérités du pouvoir colonial étaient encore applicables aux populations casamançaises. C’est-à-dire, que c’est par la force qu’il fallait résoudre la crise Casamançaise. D’ailleurs, certains compatriotes continuent toujours à croire au rapport de force ; et voient dans le défilé du 4 avril une occasion de ragaillardir leurs vieilles passions d’écraser la Casamance et ses rebelles.
Mais ne nous éloignons pas des aspirations de SEM Macky Sall, qui nous invite « tous sans exception et dans notre diversité à rester fortement attaché à la sécurité ». Ce but est d’abord un effort interne qui est exigé à l’armée comme au MFDC qui doivent savoir que les populations casamançaises attendent beaucoup d’eux, qu’ils s’imprègnent des préoccupations civiles, et essaient d’apporter chacun à son niveau une modeste contribution pour cette sécurité collective.
Telle est l’intelligence pacifique qui transparaissait dans le discours du 3 avril 2016 du Président de la République SEM Macky Sall.
A propos des potentiels critiques de ce discours
Reconnaitre une intelligence pacifique à SEM Macky Sall, n’empêche pas de prendre en compte les interrogations des Sénégalais par rapport à l’absence de la problématique de la Paix lors de son adresse à la Nation.
A notre niveau, il s’agit d’avancer un constat. Il nous semble qu’on peut parler de rupture dans la démarche du président Macky Sall et cette rupture est d’abord discursive. Parce qu’il cherche à agir dans « la prudence et la lucidité » – après une période d’actions contestables de l’Etat qui pouvaient laisser parler de période de soupçon, de colère et de honte – SEM Macky a ainsi abandonné tout discours guerrier quand il évoque la question casamançaise.
En contrepartie, ce sont ses pouvoirs étendus en sa qualité de « garant de l’intégrité territoriale », de chef suprême des armées qu’il met à l’avant. Sans nier pour autant, à cette armée et à ses anciens combattants cette responsabilité de l’action, son devoir de défense du territoire.
Aussi, une telle démarche va-t-elle dans le sens de protéger le caractère embryonnaire du processus de paix en Casamance. Dès lors, son omission constatée dans un discours à la Nation lié aux nouveaux défis sécuritaires et mettant en valeur l’aptitude de nos forces armées à faire face auxdits défis, permet de rompre avec la fanfaronnade guerrière.
En reparlant donc d’intelligence pacifique, nous pouvons ajouter, la disposition de SEM Macky Sall à faire des pas vers la paix et dans le respect de l’autre, l’apaisement des ressentiments et la suppression des ferments de la conflictualité. Nous soupçonnons chez lui, une inébranlable persévérance pour la paix, laissant penser qu’il exige de l’armée sénégalaise le devoir de mettre son énergie morale au service de cette paix chez nous comme ailleurs.
Et notre souhait qui voudrait accompagner son action politique, si elle est sincère en Casamance, est que demain, cette armée puisse entamer sous son magistère un processus de réconciliation avec les populations casamançaises à travers par exemple : la renaissance des digues de rizières dans nos villages avec le génie militaire (voir le prochain rapport du Forum sur le développement de la Commune d’Enampore organisé les 11, 12, 13 mars 2016).
Le revers de la médaille
Nous avons remis au Président Macky Sall une médaille de l’intelligence pacifique, certes. Mais comme toute médaille, elle a son revers.
SEM Macky Sall semble oublier que ce n’est pas par la simple grâce du Saint-Esprit qu’il est devenu le laboureur de la paix en Casamance. D’abord, il existe de solides fondements pacifiques chez les Casamançais, et sur lesquels se basera toujours le processus de paix.
Ensuite, nombreux sont les Sénégalais en général et les Casamançais en particulier qui ont entamé la production de réflexions qui vont dans le sens de libérer la parole de la frustration en Casamance. C’est d’ailleurs dans ce sens que nous avons compris la mise en place du Groupe de Réflexion pour la paix en Casamance (GRPC) par initiative du Président Macky himself.
Le GRPC coordonné par M. Robert Sagna, fait appel à d’éminentes personnalités qui ont une grande connaissance des problématiques de la paix à l’image de Pierre Sané ancien sous-directeur de l’UNESCO et Secrétaire Général d’Amnesty International. Le Fondateur d’Imagine Africa International a aussi animé avec nous, une conférence pour la Paix en Casamance en décembre 2015.
L’appel à l’existence du GRPC, parce que voulu par le Président Macky Sall et soutenu par M. Robert Sagna, avait fini de nous convaincre que la paix en Casamance n’est pas l’apanage de l’Etat. Que pour transformer 30 ans de conflit en une nouvelle ère pacifique, à la fois l’Etat et les fils de la Casamance en premier, doivent s’entendre pour cultiver le respect de la dignité inhérente à la sécurité humaine des Casamançais.
Et quand nous parlons de sécurité, nous ne nous limitons pas à la lutte contre le terrorisme. La signification de la notion de sécurité qui nous préoccupe en Casamance englobe de manière conceptuelle, la sécurité – personnelle, économique, alimentaire, sanitaire, environnementale et politique – des Casamançais contre la violence étatique.
Il y a bel et bien une violence étatique en Casamance et c’est la raison pour laquelle, des gens comme nous se sont mobilisés pour faire comprendre à nos populations que voter OUI, c’est aussi donner la possibilité aux fils de la Casamance d’être présents au sein de l’Etat ;: que soutenir les réformes de SEM Macky Sall allait permettre la constitutionnalisation de la décentralisation (ACTE III) qui faisait de la Casamance un Territoire Test.
Alors, en nous appropriant la notion de sécurité en rapport avec la Casamance qui nous permet de parler de violence de l’Etat contre les Casamançais, nous espérons qu’après plus de deux mois d’absence de liberté de circuler (personnes, marchandises, …) en Casamance, SEM Macky Sall prendra bientôt les mesures nécessaires pour soulager nos populations.
Nous croyons que deux semaines après le référendum, la Casamance mérite une récompense autre que, celle qui fait qu’aujourd’hui :
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Le Territoire de Casamance est devenu encore plus éloignée du Sénégal ;
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En conséquence, que ledit Territoire Test de Casamance soit la destination la plus onéreuse au Sénégal (5000 CFA pour un voyage d’au moins 15 heures avec minimum de confort ou entre 12.500 CFA et 30.500 CFA pour une cabine dans le bateau ; par la route les prix dans la fourchette de 12500 à 20000 CFA frisent l’arnaque ; tandis que par avion, il faut voir entre 65000 et 70000 CFA) ;
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Quid sur les marchandises, les frontières gambiennes étant fermées, le transit de celles-ci ne se trouve-t-il bloqué, les denrées de première nécessité ne commencent-elles pas à se raréfier en Casamance ce qui impliquerait une hausse certaine des prix ?
Ajoutons que cette situation ne concerne pas que la Casamance, la Guinée-Bissau pays vers lequel la Gambie réexporte aussi ses marchandises se voit ainsi concernée. En croyant donc que l’on est dans un rapport de force avec la Gambie uniquement, nous produisons un effet domino dans tout le sud du Sénégal, le Pays Ajamaat.
Voilà pourquoi, nous parlons de revers de la médaille. Car la lutte contre l’insécurité n’est pas seulement une affaire d’armement et de protection militaire. Nul dans nos pays africains, ne peut espérer gagner la bataille contre l’insécurité quand il condamne une partie de ses populations à vivre dans l’insécurité économique, alimentaire,…et politique.
Les Casamançais veulent aujourd’hui plus que jamais, la stabilité, l’accès et la disponibilité des aliments et SEM Macky doit le savoir. Qu’il ne se laisse pas piéger par ces gens qui nourrissent la rivalité patriotique entre nos deux (voire trois) pays limitrophes. Car nous allons inéluctablement mettre en danger nos propres populations. Et contrairement à une certaine propagande mensongère, ni la Gambie, ni la Guinée-Bissau ne seront là pour en porter la responsabilité entière !
En guise de conseil
Monsieur le Président, la victoire du OUI en Casamance a été le fruit d’un dur labeur accompli par ceux à qui vous avez confié la responsabilité. Or, sur les trois régions qui constituent le Territoire de Casamance, deux ont accepté d’entériner le bien-fondé de la révision constitutionnelle.
La moyenne Casamance, haut lieu de la culture mandingue, vous a sanctionné. Mais prenez cela comme une mise en garde de la Casamance entière, d’autant plus qu’elle revendique son rattachement à Ziguinchor. Ziguinchor, où n’eut été l’humilité de votre Secrétaire National chargé des élections de l’APR et la sagesse du coordonnateur de Benno Bokk Yakaar, la victoire aurait été compromise.
S’y ajoute que, Monsieur le Président, vous y avez cautionné une certaine rivalité que nous ne cessons de combattre parce que nous voulons une élite politique casamançaise unie. Cautionner, c’est le cas de le dire, parce que votre silence face aux agissements de certains de vos poulains politiques – que nous soupçonnons d’être animés par un sentiment d’affinité ethnique avec vous, qui leur donnerait un droit à une irrévérence envers des leaders comme M. Robert Sagna ; et qui vont même jusqu’à insulter la grandeur morale des Casamançais – ; nous disions donc que votre silence, risque d’être lourd de conséquences pour votre formation si cela continue.
Certes, dans le Kolda, la Casamance a fait la démonstration effective de son adhésion à vos réformes. Nonobstant ce beau témoignage du Fouladou, votre temps de réaction à l’alerte donnée au risque d’être pris pour du laxisme, consoliderait les doutes d’une majorité casamançaise qui soupçonne une répétition de l’histoire.
Dès lors, en espérant que vous sauriez toujours garder en mémoire cette nécessité d’historiciser la Casamance avant toute action politique, et au regard de la situation actuelle (effet domino dans le sud), nous vous prions de vite changer de Cap et surtout de revoir au plan national votre Etat-major ministériel ; si bien sûr vous avez toujours le souci de la paix en Casamance comme vous nous l’aviez promis.
Au service de la bonne cause,
alinou
Concentrons NOUS plutot pour la lutte de libération de notre térritoire que de se laisser distraire par des votes de et pour RIEN.
La CASAMANCE a tjrs était loin du Sénégal sur tout les plans.
Stop aux lamentations et passons aux actions , arretons de nous leurrer et nous laisser leurrer, le sénégal ne tient jamais sa parole sur tout ce qui concerne la CASAMANCE , travaillons pour libérer la Casamance , comptons que sur NOUS
pour développer ce beau PAYS avant qu´il soit dévaliser de toute ses ressources.
Ces bateaux ne sont pas pour les Casamancais , ils sont là pour acheminer plus rapidement nos ressouces piller et le maximum possible .
Ne Nous trompons pas. Le pond Emile Badiane est tjrs là , ils vont encore attendre de sacrifier des milliers de casamancais pour après jouer au mendiants
dans tout le monde entier ,empocher les milliards récupérer et venir nous bacler 2 Ponds d´aucune garantie et aller faire d´autres projets aux sénégal.(bateau Djola)
La vie d´un Casamancais n´est RIEN pour le Sénégal.
Le Sénégal NOUS tue en masse et en flagrance juste parce que nous demandons notre indépendance.
Il NOUS tue discrètement , lentement , longuement et affreusement juste parce qu´il NOUS soupconne d´etre séparatiste.
A l´université de Dakar l´avenir de la CASAMANCE est menacer car les jeunes étudiants ne veulent plus vivre comme des moutons. Ils se sont impliquer, alors
Ils sont menacer , je me demande qu´est ce qu´on leurs donne là bas à manger.
Ils sont dans la gueule du LOUP.
Que DIEU bénisse et protège ces jeunes courageux et préoccupés de l´avenir de leur PAYS. Tout à fait le contraire de ces « cadres C.C » qui continuent à NOUS sacrifier par égoisme et complexe d´infériorité, ils vont mourir en marionnettes du Sénégal.
Demander l´INDÈPENDANCE n´est pas un CRIME mais un droit inaliénable de tout peuple voulant jouir et disposer de lui meme.
Alors le Sénégal nous tuera mais ne parviendra jamais à nous exterminer TOUS.
S´il restait 1 Casamancais alors il luttera tjrs pour la LIBÈRATION TOTALE
de la CASAMANCE.
Vive la CASAMANCE libérée pour que sa déscendance puisse espérer un lendemain meilleur.
Vive la CASAMANCE dans sa richesse ethnique et culturelle .
Vive la lutte de libération dans l´unité
Nous ne sommes et seront JAMAIS de vrai Sénégalais qu´on le veuille ou non.
NOUS sommes et resterons CASACAIS qu´on le veuille ou non.
Alors luttons ensemble pour libérer NOTRE très chère CASAMANCE
Ekonkon
Il faut savoir que la récente mobilisation des membres du mfdc à Mangoucouro, siège mythique, le mouvement des jeunes pour une prise en main des destinées de la Casamance et la fin des va-et-vient dans le maquis ont d’un côté créé un phénomène de panique au GRPC et chez les ONG HD et autres et de l’autre, suscité un vent d’espoir et d’optimisme dans les camps des indépendantistes casaçais et des réfugiés.
Tout ceci met en évidence la volonté politique des populations de se conformer aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, aux droits l’homme tout court et la démocratie dans le monde. La Casamance est en marche. La lutte continue……..Vive la Casamance indépendante