Guinée-Bissau: la crise politique persiste
La crise politique qui persiste depuis six mois en Guinée-Bissau, avec comme protagonistes des membres du parti au pouvoir, risque de lasser la communauté internationale dans son soutien au pays, ont prévenu des émissaires africains et européens en visite à Bissau.
Cette crise implique des partisans du chef de l’Etat José Mario Vaz, élu en mai 2014, et ceux de son ex-Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, également président de sa formation, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC).
M. Vaz avait limogé en août 2015 M. Pereira, son Premier ministre depuis quatorze mois, suscitant de vives critiques du PAIGC (57 députés sur 102 au Parlement).
D’après leurs entourages, les deux hommes ne s’entendaient pas depuis plusieurs mois sur la manière de diriger le pays, une ex-colonie portugaise, notamment au sujet de la corruption. Depuis ce limogeage, la lutte entre les deux camps, y compris devant la justice et à l’Assemblée nationale, perturbe le travail du gouvernement et des députés.
La Communauté des pays de langue portugaise (CPLP, 8 Etats) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 pays) ont dépêché cette semaine à Bissau des missions de médiation, qui ont eu mercredi et jeudi des discussions avec la classe politique et la société civile.
La rencontre de mercredi, avec le président Vaz, a été boycottée par le PAIGC et le chef du Parlement, Cipriano Cassama, protestant contre la présence d’ex-membres du parti anti-Vaz, a indiqué une source au sein du PAIGC.
Balanta Mané