Pays-Bas: la France dénonce à la Cour Internationale de la Justice (CIJ) une tentative de maquillage juridique de la Guinée équatoriale
La France a accusé la Guinée équatoriale de tentative de maquillage juridique mardi devant la CIJ lors du second jour des audiences publiques visant à examiner la demande équato-guinéenne de suspension des poursuites judiciaires françaises à l’encontre du fils du président.
Le fils de Teodoro Obiang, qui dirige la Guinée équatoriale d’une main de fer depuis 1979, est accusé par la justice française d’avoir pillé les caisses de l’Etat et d’avoir acheté des propriétés somptueuses dans les endroits les plus chers du monde.
Vice-président de son pays depuis juin, il a été renvoyé début septembre devant la justice française pour blanchiment d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d’abus de confiance et de corruption, ouvrant la voie au premier procès français des biens mal acquis.
Il est soupçonné de s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine de plusieurs dizaines de millions d’euros.
Ce patrimoine comprend notamment un hôtel particulier de 4.000 mètres carrés situé avenue Fosch dans le 16e arrondissement, un des quartiers les plus luxueux de Paris.
Malabo, qui souhaite que cet immeuble soit considéré comme les locaux de la mission diplomatique de la Guinée en France, a tenté de déguiser un immeuble privé en un bien public à usage diplomatique, a déclaré devant la Cour internationale de Justice Alain Pellet, membre de l’Institut de droit international. Cela s’appelle un détournement de procédure.
En 2012, ce bâtiment avait été saisi sur ordre des juges d’instruction, de même que 17 voitures de luxe, des oeuvres d’art, des bijoux et des vins fins révélant le train de vie de nabab en France du fils du président équato-guinéen.
Samsidine Badji (SAM)