Casamance / France: Hommage à mon cousin Mamadou Lamine Diédhiou tué à Besançon
Il faisait 5h40mn à ma montre lorsque Cheikh m’appelait pour m’annoncer cette terrible nouvelle. Il est vrai que lorsque j’ai vu cet appel je pensais à tout sauf bien sûr à Mam’s. Je savais qu’il ne peut s’agir que d’un décès.
Je pensais à son papa, ce qui serait tout aussi terrible comme nouvelle connaissant l’exemplarité dont fait toujours montre le vieux Diédhiou. Mais non, rien de tout cela. Il s’agit de Mam’s. La voix tremblotante de Cheickh Abba Diedhiou, son grand frère, était incapable de me dire quelque chose au téléphone. Il a fallu que sa vilaine main me balance en pleine figure cette nouvelle atroce, en ces mots : « Molamine est DVD en France, il a été poignardé. » Comprenez par-là que Molamine est décédé.
Je suis un petit idiot mais j’ai compris très vite que c’est du sérieux. Sur le coup, j’avais immédiatement envie de me retrouver sur les lieux pour venger mon cher cousin, mon frère, mon ami. Mon humanitude avait voyagé un instant laissant place à cette bête féroce avide de vengeance. D’ailleurs, qui ne serait pas dans cet état dans une telle situation ? J’ai compris également que s’en est fini pour Mam’s et que rien ne pourra nous le ramener. Alors, je me suis ressaisi et je n’ai pas pu m’empêcher de me remémorer de ces moments fabuleux que nous avions toujours vécus au 11D puis au 19D du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Nous avions toujours partagé la même chambre, le même petit lit. Nous bavardions jusqu’à des heures tardives, nous parlions de tout et de rien. Il était souvent le dernier à fermer l’oeil. Il avait une façon drôle de se foutre de ma gueule avec son rire moqueur qui m’a manqué pendant toutes ces années qu’il a vécues en France. Parfois, je faisais le mourant pour qu’il me laisse dormir un peu. Je faisais semblant de ne rien entendre. Mais sans compter sur sa ténacité, il a aussi sommeil mais il ne me lâche pas. Il me répète sans cesse Bill, Bill. Il veut tout me raconter car, je suis comme son conseiller lorsqu’il fut président de l’amicale des étudiants de l’INSEPS. Il était plein de vie avec beaucoup de projets. Mam’s pense qu’il peut toujours régler les problèmes de tout le monde. Il se croyait un surhomme.
Que n’a-t-il pas fait pour Thiobon son village de cœur ? Il était sans conteste le plus actif du groupe, il réglait tout à l’avance. Il a toujours été l’organisateur principal de nos activités. Il ne laissait aucune faille tellement qu’il était méticuleux, méthodique et engagé. Mam’s était un homme bon, il était d’une générosité exemplaire, il était très discipliné. Il soignait toujours bien sa mise. Il ne s’énervait quasiment jamais ou du moins il ne le montrait jamais. Mais dites-moi simplement pourquoi ces voyous ont ôté la vie à notre parent ? Faudrait-il les en vouloir ou en vouloir à leurs parents ?
Quant à moi j’en veux plus aux parents de ces assassins plutôt qu’aux assassins eux-mêmes. Eux qui ont produit ces monstres sans aucune humanité et les ont livrés à la société. Voilà ce qui arrive quand on fait des enfants et qu’on ne les donne pas une bonne éducation.
Chaque parent doit se sentir responsable face au futur voyou qu’il aura mis en circulation libre dans nos sociétés en totale déperdition. Un jour on le paiera d’une manière ou d’une autre.
Vendredi 05 Mai je t’accompagnerai jusqu’à ta dernière demeure et je me contenterai de ces beaux souvenirs qui apaiseront peut-être mon cœur saignant. Mam’s tu partiras de notre regard mais jamais de nos pensées. Le fil ne sera jamais coupé, nous considérerons juste que tu es simplement de l’autre côté de la pièce. Comme le disait Cicéron, « la vie des morts est de survivre dans l’esprit des vivants », de ce point de vue tu seras toujours vivant Mam’s car tu seras éternellement présent dans nos esprits Va, va cher cousin nous attendre au Paradis, là-bas nous continuerons notre discussion entamée au 19D. Mais avant, je te ferai plein de fessées pour avoir osé nous abandonner de sitôt.
Chérif Syaka Assembène MANE
cassolole
Paix à son âme, c’était mon camarade de classe à Djignabo, il était très dévoué à ses principes et très attaché à sa patrie la CASAMANCE. Qu’ALLAH soubhanawatalla l’accueille dans son paradis céleste
Kolda Nafoure
Paix à son âme!
Quelles sont les circonstances de la mort d’un de nos frères ? JDP doit nous apporter des éléments de réponse.
alinou
RIP que la terre de sa CASAMANCE natale lui soit légère.
Mes condoléances à la famille éplorée.
Une triste nouvelle et un beau témoignage.
Continuons à prier pour le repos de son âme .
Balla Moussa
Hommage très frappant. Nos prières vont à M.L. Diédhiou