Casamance: Interview de l’actrice productrice Binta Goudiaby par J.B Akulaa Diatta
Binta Goudiaby est d’origine casamançaise, top model et la seule et première représentante ouest-africaine Star Actrice de Cinéma à Nollywood aux USA. Nollywood est la 3ème plus grande industrie de cinéma au monde, après Hollywood et Bollywood.
Binta Goudiaby était Miss Ziguinchor 1998, Dauphine à l’élection Miss Sénégal 1998, Miss WoW Gambia en 1998. En 2011, elle a reçu le Haut-Commissaire nigérian à Ottawa et un prix du ministère nigérian de la Culture. En 2012, elle a reçu un prix NAFCA pour la meilleure actrice de l’année à Nollywood, un prix de la Croix-Rouge Américaine pour son travail humanitaire dans le programme Hurricane Katrina Disaster, SOS Casamance et Peace of SOS Casamance.
Elle a réalisé beaucoup de projet dans la région de Ziguinchor pour les efforts en faveur du développement et de la paix.
Elle est Co-fondatrice de Casa Film Production fondé en 2016, Directrice exécutive du film Niema en 2017, Coproductrice du Film Niema 2017.
Binta Goudiaby est une ambassadrice et couronne de la paix en Casamance, femme d’affaires qui se veut model pour les jeunes générations.
Binta Goudiaby a commencé à partir de 2001 à aider et travailler avec des personnes nécessiteuses. Jusqu’à tout récemment, Binta a utilisé son propre argent et ses propres moyens pour exécuter ses projets et poursuivre sa mission.
A travers Djibonkete Binta a aidé les victimes américaines de l’ouragan Katrina et a ensuite reçu le prix de la Croix-Rouge américaine pour cette aide humanitaire.
Elle est la fondatrice de la foundation Djibonkete, une organisation qui aide les femmes à obtenir leur indépendance financière, aide les enfants d’âge scolaire et les étudiants à accéder à des ressources éducatives dans des zones rurales pauvres.
Elle a fourni de l’aide financière, médicale, scolaire et alimentaire pour les populations en besoin.
Elle a une attention particulière accordée à la Casamance, dans le sud du Sénégal, où les populations ont subi des difficultés, en raison de plus de 30 ans de conflit armé.
Tout le travail de Djibonkete vise également à contribuer à la paix dans la région et à soutenir les orphelins.
Elle vient de commencer un travail avec CFP à continuer à travailler avec les populations Gambiennes, Bissau Guinéennes avant de l’étendre très bientôt dans la sous-région.
Melle Goudiaby, pouvez-nous dire comment est née CFP ?
Binta Goudiaby : J’étais au Sénégal lorsque ma tante Niema a rendu son dernier souffle. Elle était gravement malade allongée durant 32ans et son combat était rude toutes ces années. Elle a eu le temps de me raconter toute cette histoire comme si elle voulait que soit son interprète aux yeux du monde entier. Je lui ai promis cela et il fallait que je le fasse.
Cependant, je sais que le cinéma sert à divertir, mais il sert aussi à promouvoir notre histoire et notre culture. Ce qui très utile pour corriger les erreur d’hier, comprendre et parfaire le monde d’aujourd’hui avant de se projeter vers un future meilleur. C’est ainsi la que j’ai decider de raconter son histoire à la planète et puisque seul le cinéma et écrire un livre sur ça pouvaient me le garantir, j’ai opté pour le premier choix car j’étais déjà dans l’industrie cinématographique à travers Nollywood.
De retour aux Etats Unis j’ai écrite, après il fallait trouver un producteur et des fonds, mais c’était lourd à faire, alors j’en ai discuté avec mon entourage. Après en avoir discuté avec mes partenaires et cousins vivant à l’extérieure du Sénégal et soucieux de l’avenir historique, culturelle et artistique de leur chère nation et du continent Africain, nous avons dans cet optique décidé de mettre en place un label nommé Casa Film Production pour nous autofinancer le tournage en Casamance du film intitulé Niema. Voilà comment est né Casa Film Production.
Quels sont les buts et objectifs de Casa Production?
Binta Goudiaby : Casa Film Production est dédié à la promotion de l’art, la culture et l’action sociale au service du continent africain et du monde entier. Notre but c’est de contribuer à la lutte pour la justice sociale, l’égalité des peuples, le respect des valeurs et droits humains et universels en produisant des films d’histoires et de faits réels des personnes ou évènements qui ont contribué à changer le monde par des actions positives et concrets en menant des combats contre toutes formes d’injustice. Nous voulons aussi faire découvrir des talents a l’état brut avant de les polir et les former tant sur le métier du cinéma que sur le professionnalisme, l’intégrité, mais aussi et surtout sur l’importance du respect de la liberté d’opinion et d’expression. Nous voulons devenir un grand leader dans l’industrie du cinéma et notre principale locomotion reste nos ambitions, notre identité, nos racines et notre culture.
Binta, quelles sont les projections de Casa production dans le court, moyen et long terme ?
Binta Goudiaby : Dans le court terme nous travaillons durement pour la réussite du projet Niema a travers la promotion du film tant sur plan nationale qu’internationale.
Dans le moyen terme ça sera la mise en place d’une plateforme audiovisual dont la production et l’animation seront réservées à la jeunesse pour créer de l’emploi, réduire le taux de chômage et redonner espoir à la jeunesse.
Et pour le long terme nous nous focalisons sur la construction d’un grand centre international de formation et de production cinématographique (CIFOPROC) dans la région de Ziguinchor. On nous a déjà promis des terrains à cet effet. Dans ce contexte, des dirigeants locaux et nationaux nous ont promis de donner leur effort pour nous accompagner dans la modernisation de ce secteur afin que Casa Film Production puisse assurer dans des conditions dignes et professionnelles l’accueil, le coût, et les objectifs de notre mission d’intérêt général au service du cinéma et de la culturelle comme industrie culturelle et levier pour un développement concret
Pouvez-vous nous faire un résuméde votre nouveau métrage, « Niema » ?
Binta Goudiaby : Le film Niema est inspiré de l’histoire vraie d’une jeune fille, victime des abus divers tels que le travail à bas âge, l’abus sur mineur, grossesse précoce, et l’exploitation de femme de ménage dans les années 60; plus tard, elle va consacrer sa lutte contre le fléau de l’abus, et prodiguera des conseils pour un meilleur traitement des femmes de ménage et les travailleurs domestiques. A travers ce film nous voulons rappeler que les violences envers les femmes sont toujours d’actualité même si on est au 21ème siècles, mais aussi combattre toutes formes de violences. Vous verrez que dans le film Niema ces formes de violences s’exercent dans le cadre familiale, au sein du couple, au niveau des espaces public, scolaires et professionnel et qu’elles vont de l’agressions sexuelles aux viols, des violences psychologiques aux violences physiques, des mariages forces aux mutilations sexuelles etc…et touchent quasiment tous les continents, tous les milieux et toutes les générations.
J.B Akulaa Diatta / Kondiarama