Le Sénégal et son armée n’ont pas réussi, 34 ans durant, à contenir les combattants Attika du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Les mises en scène de dizaines de « ratissages » au sud et au nord de la Casamance, ont tous tourné en cauchemar, c’est-à-dire en pertes immenses en hommes et en matériels.

L’entêtement des autorités politiques et militaires sénégalais à franchir le cordon sécuritaire des combattants indépendantistes, a fini par provoquer le mardi dernier, les affrontements de Bantancounto dans le Pakao. Sept militaires sénégalais y ont perdu la vie et plusieurs sont blessés d’après les dernières informations.

Si la tentative de démonstration de force par les troupes sénégalaises a lamentablement échoué, il est à noter que du côté de Dakar, des extrémistes pressent le président Macky Sall d’ouvrir encore d’autres fronts après celle de la Gambie. Le calme précaire depuis le mercredi 17 mai peut s’envoler en éclat à tout moment.

Le MFDC prend très au sérieux cette «menace» que représente cette nouvelle agression contre la Casamance actionnée à partir du palais de l’avenue Roume. Son inquiétude a été clairement exprimée par l’instance politique, qui ne cesse, dans ses sorties médiatiques comme en pays Catalan la semaine passée et ce weekend à Paris, de parler d’«intégrité territoriale menacée».

Pour certains, cette provocation d’une armée sénégalaise en perte de vitesse en Gambie, reflète un état de panique chez les partisans de l’occupation unilatérale de la Casamance. C’est aussi une tentative de provoquer de graves violences qui soulèveraient une partie de la population pour l’exil comme de 1984 à 2014 et repousseraient aux calendes grecques les opportunités de la paix.

Emile Tendeng